Logo

Sports

Détermination et plaisir avant tout

Quentin Monnard: «Je n’ai pas dit adieu au LUC. Si l’opportunité de jouer en ligue A s’offre à moi, je tenterai ma chance.» LE MESSAGER

VOLLEYBALL BOSSONNENS/LUTRY

Après avoir gravi tous les échelons au LUC, le Bossonnensois Quentin Monnard a quitté le club universitaire lausannois pour rejoindre Lutry-Lavaux Volleyball, en ligue B. A 24 ans, il profite de l’expérience de ses coéquipiers, sans abandonner son rêve de ligue A.

Dans une interview accordée au journal La Gruyère il y a un peu moins de quatre ans, le Bossonnensois Quentin Monnard annonçait ses désirs d’évoluer en ligue nationale de volleyball. A 20 ans, il venait de vivre ses premiers mois sous le maillot du Lausanne Université Club (LUC), en 2e ligue. Un club qui le faisait rêver et dans lequel il souhaitait grandir.

Aujourd’hui, le jeune étudiant a 24 ans et évolue bien en ligue nationale (B), mais avec le chandail de Lutry-Lavaux Volleyball, après avoir quitté le LUC l’an dernier. Retour sur l’itinéraire d’un travailleur, qui aime «mettre le feu sur le terrain».

Comme souvent, pour retrouver les premières traces d’un sportif d’élite dans son activité de prédilection, il faut remonter à l’enfance. «Je faisais de l’athlétisme, et nous terminions généralement les séances par des passes avec un ballon. J’adorais, j’ai donc commencé le volleyball à Châtel-St-Denis, en juniors E.»

Toujours plus

Dans le club châtelois, il écume toutes les catégories dédiées aux enfants, progresse et en veut toujours plus. Son plaisir, il le trouve dans le jeu, alors il veut s’entraîner encore, et encore. Il se rend chaque samedi matin à Fribourg, pour une session de trois heures sous la houlette de Marc-Antoine Boccali, coach reconnu dans l’univers du volleyball. Le déclic. «Je progressais énormément et un jour, il nous a proposé à un coéquipier et moi de tenter une expérience avec le LUC, pour voir comment ça se passait.»

A Lausanne, il fait la connaissance de l’entraîneur Reto Ineichen, qui a ensuite facilité son arrivée au sein du club. «C’était au tout début du gymnase, j’avais 16 ans. Un rêve.» Bénéficiaire de la Talent card delivrée par Swiss Olympic, Quentin Monnard se voit dispensé de certains cours du Collège du Sud, à Bulle. «Je participais à deux entraînements par semaine avec l’équipe de 2e ligue et à trois sessions avec la formation de ligue B.»

Les cartes s’alignent, pour le Veveysan. Surtout qu’en parallèle, il dispute certaines compétitions réservées aux moins de 23 ans. «Nous avons été vice-champions de Suisse à deux reprises. En 2018, nous étions menés deux sets à zéro en demi-finale, avant de renverser le match pour nous imposer 3-2. Cela reste comme l’un de mes meilleurs souvenirs. L’intensité, l’ambiance, le scénario: tout était fou.» L’année d’après, son équipe s’incline à nouveau en finale. «Le Final Four se disputait sur un week-end à Neuchâtel, réunissant toutes les catégories d’âge. C’était vraiment la fête du volleyball.»

Saison de rêve, ou presque

Il vit sa meilleure saison en 2019/2020. Sous la houlette de la légende vivante Georges-André Carrel, il dispute l’entier de l’exercice en ligue B. «Avoir des conseils d’un entraîneur qui a coaché durant des décennies en ligue A, qui a gagné des titres, c’est énorme. Je jouais avec ses deux fils, Julien et Larry.» La cerise sur le gâteau tombe un jeudi sur trois. «La formation de ligue A ne comptait que trois ailiers, et pour compléter l’effectif afin de travailler à six contre six, elle faisait appel aux jeunes de LNB, selon un tournus. C’était du très haut niveau, d’une intensité folle. Un entraînement pouvait durer trois heures.»

Cette saison-là, le Veveysan de 1,93 m gagne sa place de titulaire en ligue B et évolue dans une équipe qui renverse quasiment tout sur son passage. «Je jouais en tant qu’ailier, mon poste de prédilection, dans lequel il faut tout savoir faire: réception, attaque, block, service et défense. Au début, on m’avait mis comme “oppo”, un rôle dans lequel il fallait uniquement attaquer.»

Le parcours jusqu’alors parfait de Quentin Monnard en termes de plaisir et de progression prend un tournant amer, en toute fin de championnat, quand le monde entier s’arrête de tourner en raison de la situation sanitaire. «C’était difficile à accepter, il ne nous restait que deux rencontres pour terminer la saison. Nous avons repris en août, avant de tout stopper à nouveau.»

Afin de ne pas perdre le sens du ballon, les joueurs sont alors appelés à travailler leurs gammes à domicile. «Je me donnais à fond, mais mes coéquipiers ne faisaient pas d’effort, je ne sentais plus d’envie dans l’équipe. L’ambiance et l’attitude m’ont énervé.»

Changement d’adresse

C’est là qu’il décide de rejoindre Lutry, autre club de LNB, à l’été 2020. «Le LUC m’a fait comprendre qu’il n’avait pas de projet pour moi en ligue A, si ce n’est un rôle de deuxième libéro, que j’ai refusé. J’étais déçu. A Lutry, ils cherchaient un ailier. Je voulais me développer dans tous les secteurs de jeu, j’ai été comblé par leur proposition.» Comme une petite revanche, sa nouvelle équipe se situe à la deuxième place du classement, cette saison, tandis que le LUC pointe au dernier rang. Un duel opposera d’ailleurs les deux formations demain à 18 h à la salle de sport de Lutry. «Je pense rester deux ans dans cette équipe, au moins, durant mes études supérieures de technicien en génie mécanique, à Lausanne. Je n’ai toutefois pas dit adieu au LUC. Si l’opportunité de jouer en ligue A s’offre à moi, je tenterai ma chance.»

Pour y parvenir, le Bossonnensois répète ses gammes, encore et encore avec toujours ce même crédo: «Jouer pour le plaisir et progresser.»
Jonas Ruffieux


Finir dans les deux premiers pour accéder aux play-offs

Entouré d’anciens joueurs de ligue A – «Julien Carrel et Yohan Chandon donnent beaucoup de conseils et tiennent à faire progresser l’équipe» –, Quentin Monnard se plaît et progresse, à Lutry. Dans un championnat composé de treize équipes, le club vaudois a pour objectif de terminer parmi les deux premiers, afin de disputer les play-offs, dans un duel au meilleur des cinq matches. «En huit parties en ce début de saison, nous n’avons perdu qu’une fois, se réjouit le Bossonnensois de 24 ans. C’est très serré entre les six premiers du classement. Le but sera de gagner toutes nos rencontres restantes jusqu’à la fin du premier tour.» JR

Ce contenu provient de notre ancien site web. Il est possible que sa mise en page ne soit pas idéale. En savoir plus