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En attendant la reprise, les clubs de la région cherchent des financements

Les chaises des repas de soutien des clubs de la région resteront vides au moins jusqu’à cet été. Une situation qui pousse les comités à chercher des alternatives pour améliorer leurs finances. DR

VEVEYSE/ORON

Ressource essentielle dans le budget des clubs de football de la région, les repas de soutien ne pourront pas avoir lieu avant cet été. Une situation qui les pousse à chercher de nouvelles sources de financement, en attendant la reprise. Point de la situation avec trois équipes de la région.

«L’année dernière, nous avions pu organiser notre repas de soutien au mois de février, juste avant la pandémie, se souvient le président de l’AS Haute-Broye Ludovic Vauthy. En principe il a lieu en mars, nous avons donc été chanceux!» Car sans les 15 000 francs rapportés par l’événement, le club de football basé à Oron et à Palézieux se trouverait dans une situation financière délicate, de l’aveu du dirigeant. Le constat est le m�me en Veveyse où le FC Bossonnens et le FC Ch�tel-St-Denis ont été forcés de repousser leur souper, qui accueille respectivement 180 et 800 personnes en moyenne, en raison de la pandémie de coronavirus.

D’abord agendé à ce samedi 6 février, le repas de soutien du FC Bossonnens n’aura pas lieu avant plusieurs mois. «Au vu du contexte, nous avons préféré ne pas fixer de nouvelle date, soupire son président Christophe Berthoud. Nous réfléchissons à intégrer ce souper à notre tournoi annuel, prévu à la fin du mois de juin, mais rien n’est encore décidé.» Du c�té de Ch�tel-St-Denis, la date est arr�tée au deuxième week-end de juillet, m�me si le président Jean-François Pachoud reconnaît «rester sur le quivive». L’AS Haute-Broye a décidé de jouer la sécurité, en planifiant son repas de soutien à la fin de l’été, soit le 3 septembre.

Trouver des alternatives

Face aux incertitudes liées à la situation sanitaire, les clubs de la région doivent donc prendre leur mal en patience. Et trouver des alternatives financières pour combler le trou causé par la crise. «Ce repas représente une grande rentrée d ’argent dans notre budget, se désole Christophe Berthoud. Encore plus lorsque les manifestations sont annulées les unes après les autres.» Un manque à gagner qui se chiffre en dizaines de milliers de francs, et qui atteint m�me les 70 000 francs pour le FC Ch�tel-St-Denis.

Pour compenser l’annulation des divers lotos et tournois prévus durant l’année, les clubs doivent faire preuve d’imagination. Du c�té d’Oron, si la choucroute annuelle n’a pas pu avoir lieu en présentiel, en octobre dernier, des plats sous vide ont tout de m�me été vendus aux supporters. En début d’année, l’AS Haute-Broye a encore organisé un loto virtuel, via l’application de visioconférence Zoom (Le Messager du 22 janvier). Pour sa prochaine action, le club vaudois prévoit de vendre des bouteilles de vin avec des étiquettes personnalisées. A Bossonnens, le comité est également en qu�te de nouvelles sources de financement. «A la reprise, nous avions organisé des repas lors des derbys de notre première équipe contre Le Cr�t et Remaufens. Les gens avaient répondu présent.» Une action avec les restaurateurs de la région était notamment prévue, mais elle n’est plus d’actualité depuis la fermeture des établissements publics imposée le 13 janvier par les autorités fédérales.

«Nous allons miser sur du sponsoring auprès des entreprises, reprend Christophe Berthoud. En leur proposant de mettre leur publicité sur des panneaux au bord du terrain.» Une option à laquelle recourt aussi son voisin ch�telois: «Les sponsors qui ont payé pour nos ballons de match ont accepté de faire don de ces montants, et ce m�me si la rencontre n’a pas lieu», rapporte ainsi Jean-François Pachoud.

Des charges à assumer

Conscients que les clubs de football ne sont pas les plus à plaindre, les présidents font pourtant part de leurs inquiétudes face à une crise qui perdure. «Entre le manque de compétition et l’absence de financement, la situation est pénible à vivre, continue le président du FC Ch�tel- St-Denis. Ne pas jouer signifie moins de frais. Mais il reste des charges à assumer et nous ne profitons pas non plus des revenus de la buvette.»

Les cotisations, payées en moyenne à 90%, permettent de soulager partiellement la situation financière des trois clubs. Pour les joueurs et les personnes affiliées, elles constituent un moyen de «montrer leur soutien». Christophe Berthoud de constater: «A quelques retards près, la majorité de nos membres ont joué le jeu en payant leur cotisation.» Et si le football ne devait pas reprendre, un remboursement n’est pas envisagé par Bossonnens et Ch�tel-St-Denis. L’AS Haute-Broye attend de se prononcer sur la question.

Suspendus depuis le mois d’octobre, les championnats amateurs ne reprendront pas avant P�ques, au plus t�t. Si les équipes juniors de moins de 16 ans ont pu reprendre l’entraînement, les actifs doivent, eux, ronger leur frein. «Nos joueurs s’entraînent de manière individuelle et via des sessions sur Zoom», explique Jean-François Pachoud. Et m�me s’il anticipe une reprise difficile, avec une préparation tronquée et un rythme effréné, Ludovic Vauthy ne cache pas son impatience: «Espérons que le vrai football reprenne au plus vite! Jusque-là, nous comptons sur la solidarité des gens.» Glenn Ray


Une action pour soutenir les sociétés sportives suisses

Lancée le 2 février par la Migros, l’action baptisée Support your sport vise à promouvoir les clubs de sport amateurs de toute la Suisse. Par tranches de 20 francs d’achat, les clients des différentes filiales – supermarchés et boutiques en ligne – du conglomérat pourront reverser des bons à la société sportive de leur choix, ce jusqu’au 12 avril prochain. Plus un club se verra attribuer de bons, plus sa part augmentera dans le fonds de soutien total de 3 millions de francs alloué par Migros, précise l’enseigne dans un communiqué. Une opération à laquelle le FC Bossonnens a décidé de participer. «Dans ce contexte, il nous fallait trouver des sources de financement», précise le président Christophe Berthoud. Il poursuit: «Cette action n’implique pas d’argent supplémentaire à dépenser pour les acheteurs, il nous semblait donc logique d’y prendre part.» Outre une campagne de communication en ligne, pour sensibiliser ses supporters, le club veveysan a aussi contacté la Migros de Ch�tel-St-Denis. «Nous voudrions y poser des affiches ou distribuer des flyers, souligne Christophe Berthoud. Je suis dans l’attente d’une autorisation de sa part.» GR

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