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«Je me suis dit que personne de me voulait»

Léo Seydoux n’a pas trouvé chaussure à son pied dans ce mercato. Le prêt espéré n’est jamais venu. Il restera donc à Young Boys cet automne, sans garantie detemps de jeu. CHLOÉ LAMBERT/LA GRUYÈRE

FOOTBALL BERNE/REMAUFENS

Léo Seydoux a vécu une semaine contrastée. D’un côté il a fêté la qualification des Rougets pour l’Euro 2021, d’autre part il n’a pas trouvé de point de chute et devra rester à Young Boys jusqu’en janvier sans certitude de jouer. Interview.

Une semaine riche en émotion pour Léo Seydoux. Le latéral de 22 ans vient de vivre en deux jours l’un des pires moments de sa carrière avant d’exploser de joie quelques heures plus tard. Lundi, à 23 h 59, le téléphone n’a pas sonné et il a appris qu’il devrait rester à Young Boys cet automne alors qu’il espérait un prêt. Mardi soir, il faisait partie de l’équipe de Suisse M21 qui s’est qualifiée pour l ’Euro 2021 en Hongrie et en Slovénie.

Un prêt aurait été l’idéal pour l ’a nc ien ju nior du FC Remaufens, notamment pour avoir du temps de jeu et pour poursuivre sa progression en Super League. Or, la situation particulière et la timidité financière des clubs suisses ont brisé toutes ses espérances. Il poursuit ainsi sa carrière à Young Boys sans garantie de temps de jeu, si ce n’est en 1re ligue avec les

M21. Pourtant, il ne se décourage pas et se jure de rebondir. «Je veux rester positif et déterminé, deux traits de mon caractère. J’ai fait trop de sacrifices pour lâcher maintenant.»

Commençons par le positif. Comment avez-vous vécu cette qualification pour l’Euro 2021 avec les M21?

Léo Seydoux. C’était vraiment incroyable. Nous étions en mission pour décrocher ce huitième succès consécutif et nous l’avons fait contre le Liechtenstein (3-0). Je retiens cette invincibilité, le bon mélange du groupe et surtout la victoire face à la France en novembre (3-1).

Serez-vous du voyage pour l’Euro 2021?

Je l’espère. Cela fait près de deux ans que le sélectionneur Mauro Lustrinelli convoque les mêmes joueurs. Nous sommes une bonne génération avec des joueurs comme L otomba (Nice), Zeqir i (Brighton) et Ruegg (Vérone), qui ont signé à l’étranger cet été.

La semaine avait mal commencé pour vous. Vous espériez un prêt et, pour finir, vous devez rester à Young Boys, sans garantie de temps de jeu. Est-ce une déception?

Je ne peux pas cacher que l’objectif était de décrocher un prêt dans un club de Super League. Quatre équipes étaient intéressées par mon prof i l: Zu r ic h, Lucer ne, Saint-Gall et Lugano.

Pourquoi ces contacts n’ont-ils pas abouti?

La situation particulière que nous vivons a laissé des traces dans les caisses des clubs. Zur ich a choisi de jouer en championnat avec seulement deux latéraux professionnels et Saint-Gall ne voulait plus toucher son effectif avant la pause hivernale. Les autres n’ont pas pris le risque financier de me recruter.

Pourtant Lucerne a engagé le latéral tchèque Martin Frydek…

Oui, mais il joue à gauche et, à 28 ans, il a de l’expérience. De plus, il était gratuit et c’est un international tchèque.

Avez-vous douté durant ces dernières semaines?

Oui, ce n’était pas facile à vivre. A un moment donné, je me suis posé beaucoup de questions. Je me suis dit que personne ne me voulait alors que ce n’était pas forcément la réalité. Sans le coronavirus, j’aurais signé ailleurs.

Vous allez donc rester à Berne. A votre place, Silvan Hefti, arrivé cet été, paraît intouchable. Vous allez donc vous battre avec Quentin Maceiras pour un poste de doublure?

Sincèrement, je ne pense pas que j’aurais ma chance à moins qu’une cascade de blessures ne s’abatte sur YB. Je sais maintenant que je ne jouerai pas avec la première équipe… Aujourd’hui, je n’ai plus rien à perdre à l’entraînement. Je vais jouer l’esprit libre, tout en restant positif et avec ma détermination habituelle. Je suis quand même chez le champion en titre.

Allez-vous évoluer avec les M21 en 1re ligue? Si oui, cela vous fait-il peur de quitter le monde professionnel?

Cela arrivera certainement, oui. Je n’ai pas forcément peur, parce que je vais continuer à m’entraîner avec la première équipe et que les dirigeants et mon agent sont derrière moi. En 1re ligue, je ne vais pas arriver dans le vestiaire avec la grosse tête. Ceux qui m’ont vu jouer contre Bulle (victoire 5-2, un but) ont pu voir que j’avais faim de terrain et que j’étais là pour mettre la même intensité qu’en Super League.

Ressentez-vous de la rancœur envers les dirigeants bernois?

Il y en a oui, mais pas contre le club en soi. La situation actuelle a fait que… Le seul regret est peut-être d’avoir tardé à sonder la Challenge League.

Désormais, qu’attendez-vous pour la suite de votre carrière?

Le prochain mercato hivernal. D’ici là, j’espère que la situation se sera normalisée et que je trouverai de l’embauche. Je suis déjà chanceux d’avoir un contrat valable jusqu’en 2021 avec YB. Beaucoup de joueurs se trouvent dans une situation pire que la mienne.

Propos recueillis par Maxime Schweizer

 

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