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Kevin Pasche, ce briseur de codes à la volonté de conquérir l'Amérique

Portier des U20 élites du LHC, Kevin Pasche espère briller aux Mondiaux U18. Son rêve? Etre sélectionné par une équipe de la ligue junior majeur. LHC

HOCKEY SUR GLACE MÉZIÈRES

Gardien des U20 élites du LHC et de l’équipe de Suisse juniors, Kevin Pasche s’appr�te à participer aux championnats du monde U18 aux Etats-Unis. Portrait de ce jeune hockeyeur qui r�ve de la ligue junior canadienne.

«A 4 ans, j’étais allé voir mon premier match de Fribourg-Gottéron. Durant toute la rencontre, je n’ai pas détaché mes yeux de Sébastien Caron, le gardien fribourgeois de l’époque. En rentrant à la maison, j’ai dit à mon papa que je voulais commencer le hockey.» Kevin Pasche se souvient parfaitement de sa première rencontre avec la glace. Quinze ans plus tard, il participe aux championnats du monde U18 avec la Suisse (26 avril au 16 mai).

Le Méziérois de 18 ans a tracé son chemin depuis sa révélation à la patinoire St-Léonard. Après avoir commencé sa formation à Fribourg, il est passé par Yverdonles-Bains et Villars avant d’�tre repéré par le Lausanne Hockey Club (LHC), à 11 ans seulement. «C’est Doug Boulanger (n.d.l.r.: entraîneur-chef des Novices élites au LHC) qui m’a amené dans un nouveau monde où je me suis tout de suite senti à ma place.»

Jusqu’alors, Kevin Pasche connaissait surtout les heures de voiture et les clubs amateurs. «J’ai beaucoup appris dans ces équipes, notamment le respect et la discipline. Comme j’étais surclassé, je devais me donner deux fois plus. Je devais aussi me donner à fond pour mon papa, qui n’a jamais rechigné à m’amener partout.»

Un «gros» caractère

Dans la capitale vaudoise, le gardien a franchi les paliers les uns après les autres et a notamment f�té plusieurs succès nationaux. «En U15 et en U17, nous avons remporté le titre de champion de Suisse.» S’il n’a soulevé aucune coupe durant ses deux années avec les U20 élites, c’est pourtant la saison 2019- 2020 que le jeune homme a préférée. «Elle a été déterminante pour moi. Je venais d ’arriver dans l’équipe et je ne partais pas favori dans les cages, on me l’avait bien fait comprendre. Je ne me suis pas plaint et j’ai travaillé encore et encore jusqu’à gagner le poste de titulaire.» Une preuve de son «gros» caractère. «Dans le vestiaire, je n’hésite pas à dire que j’ai à dire.»

Lucide et sûr de son talent, il sait qu’il possède de bonnes qualités pour un portier, mais il reste conscient qu’il doit encore s’améliorer sur quelques points. «Par ma taille (1,78 m), je brise les codes. Je dois donc en faire davantage que les autres, notamment en termes d’agilité et de rapidité. Avec Stéphane (Blaser) et Christo (Huet), mes entraîneurs, nous avons changé ma position pour que je prenne plus de place dans les cages.»

Dans son ancienne posture, il laissait passablement de place audessus de ses épaules. «J’étais trop ‘‘cugné’’ avec les bras. Maintenant je me sens plus à l’aise et j’arrive mieux à combler les espaces.» Du c�té de ses qualités, Kevin Pasche a cité son jeu de canne, sa position papillon et ses réflexes.

L’été passé, le numéro 30 a disputé une moitié de match de préparation avec les professionnels du LHC contre le CP Berne. «C’était un sentiment incroyable d’�tre à cet endroit, se remémoret-il. Ça m’a encore donné plus envie de faire du hockey mon métier.» Depuis, il s’entraîne deux ou trois fois par semaine avec l’équipe fanion. Il a m�me été appelé par Craig MacTavish comme gardien remplaçant en National League.

Un r�ve, le Canada

Fan de la star américaine Patrick Kane – «c’est pour ça que j’aime dribbler» - l’apprenti s’est déjà entouré d’un agent et r�ve de la draft en Canadian hockey league (CHL). Il s’agit de la ligue junior majeur qui regroupe trois ligues régionales que sont la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ), la Ligue de hockey de l’Ontario (LHO) et la Ligue de hockey de l’Ouest (LHOu).

«Tout va se décider aux Mondiaux, au Texas. Là-bas, beaucoup de scouts (recruteurs) seront présents et analyseront nos prestations. M�me si j’ai déjà envoyé des vidéos, seules mes performances leur donneront une idée de mon véritable niveau.»

Peu de Suisses ont connu l’honneur d’�tre sélectionnés par l’une des soixante équipes canadiennes. Et encore moins des gardiens helvétiques. «Je dois faire mes preuves et quelle meilleure vitrine que ces championnats du monde? La pression est présente, je ne peux pas le nier, mais j’ai appris à faire avec et j’aime les défis.»

Le r�ve d’une médaille

Avec son meilleur ami et coéquipier au LHC Benjamin Bougro, il compte réaliser d’excellents championnats du monde pour permettre à la Suisse de sortir de son groupe qui compte la Biélorussie, la Lettonie, la Suède et le Canada. «Nous avons nos chances. Notre génération peut décrocher un bon résultat si nous arrivons à jouer ensemble. Les quarts de finale sont le minimum.»

Ensuite, advienne que pourra. «Selon l’adversaire sur lequel nous tombons, nous pourrons r�ver d’une demi-finale. Ensuite seulement, nous pourrons parler de médaille.» Maxime Schweizer


Quel est votre rituel d’avant-match? Je fais mon échauffement de quinze minutes, puis je m’offre une petit série de dribbles. Quand j’arrive dans ma cage, je prends deux inspirations.

Encaisser c’est… Douloureux.

Assister un coéquipier c’est… Gratifiant.

Qui est votre gardien préféré? Carey Price, portier emblématique des Canadiens de Montréal en NHL.

Quel joueur a le tir le plus puissant au LHC? Oula, ça shoote très fort chez les pros! Je dirais quand m�me Denis Malgin.

Que prendriez-vous à Tobias Stephan ou à Luca Boltshauser? (sans hésiter) Leur taille!

Qui va gagner le titre en National League? C’est très ouvert cette saison, mais je pense que Zoug reste quand m�me un ton au-dessus des autres équipes. MS


Matches au Texas
26 avril: Lettonie - Suisse
27 avril: Suisse - Biélorussie
29 avril: Suède - Suisse
30 avril: Suisse - Canada


«Pour avancer, Kevin a besoin d’�tre challengé»

Depuis cinq ans, Stéphane Blaser travaille avec les jeunes gardiens, qui arrivent dans les sélections juniors de l’équipe de Suisse. Le Fribourgeois connaît bien Kevin Pasche pour l’avoir c�toyé chez les jeunes à Gottéron et surtout parce qu’il le coache quotidiennement au Lausanne Hockey Club. «Quand je l’ai retrouvé, j’ai tout de suite vu qu’il était au-dessus de la moyenne et qu’il avait eu un développement continu.»

En U17, Stéphane Blaser a complètement revu la préparation de son protégé, qui était sujet aux blessures. «Nous avons corrigé sa position et nous avons axé ses entraînements pour qu’ils soient en adéquation à ce que requiert le poste de gardien.» Depuis, le Vaudois de 18 ans joue au minimum 30 matches par saison et n’a plus été blessé. Point important pour un entraîneur, Kevin Pasche n’arrive pas à la patinoire à reculons. «Ça se voit qu’il a envie d’�tre là, il a du plaisir sur la glace.» Cependant, Stéphane Blaser doit veiller à ne pas laisser son poulain se reposer sur ses acquis. «Il a souvent eu de la facilité donc je dois le pousser. Pour avancer et pour progresser, il a besoin d’�tre challengé et de passer les étapes.» Pour son premier exercice en U20 élites, le Méziérois a dépassé les attentes de son entraîneur. «C’était le meilleur gardien de sa catégorie avec le Luganais Davide Fadani.» Cette saison, il a confirmé, m�me si l’équipe n’a pas obtenu les résultats escomptés. «Heureusement pour lui, il a pu aller s’entraîner avec la première équipe. Mentalement, ça lui a fait du bien d’avoir pu suivre la préparation estivale avec les pros. Il a vu ce qui le séparait du haut niveau.»

«Kevin comprend le jeu»

Après toutes ces années passées à ses c�tés, Stéphane Blaser peut légitimement porter son regard d’expert sur son protégé. «Kevin est habile avec sa canne, il patine bien pour un gardien et il affiche une belle souplesse. De plus, il lit très bien le jeu et, surtout, il le comprend.» En revanche, le Fribourgeois trouve qu’il doit progresser dans certains domaines spécifiques. «Il manque de maturité, mais, à son �ge, c’est normal. Il est bon techniquement, mais il devra en faire plus, parce qu’il est petit. Pour finir, il doit encore jouer plus grand dans sa cage.»

Stéphane Blaser ne veut pas se prononcer sur le futur de son gardien. «Il a le potentiel pour aller loin. Les Mondiaux vont lui apporter une vitrine énorme. A lui de répondre présent et de tracer son propre chemin.» MS

  • DR

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