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La descente de Kitzbühel vue par Alexis Monney

Malgré sa sortie de piste, Alexis Monney était essoufflé après avoir descendu la mythique Streif de Kitzbühel. DR

SKI ALPIN CHÂTEL-ST-DENIS/AUTRICHE

Le skieur châtelois Alexis Monney a vécu sa première sur la Streif, vendredi passé. Il décrypte les parties importantes de la mythique descente autrichienne.

Il explique également son erreur en fin de parcours. Il y a tout juste une semaine, Alexis Monney a réalisé l’un de ses rêves: participer à la mythique descente de Kitzbühel. Le Châtelois, né le 8 janvier 2000, était le skieur le plus jeune à prendre le départ de la Streif. De bon augure pour la suite de sa carrière. Peu de skieurs peuvent prétendre si jeunes à un départ sur cette piste exigeante.

Toutefois, tout ne s’est pas déroulé comme prévu en Autriche. Le résident de Fruence a enfourché une porte à sa sortie de l’Hausbergkante. Alexis Monney revient sur son expérience à Kitzbühel, image par image.


Le portillon de départ: «Je suis parti avec le dossard 48 et je pouvais sentir un fort vent de face. Je n’étais pas particulièrement stressé au moment de m’élancer, mais j’étais plutôt déçu que le départ ait été abaissé. Il fallait davantage pousser pour ne pas perdre de temps aux premiers intermédiaires.»


Mausefalle: «Habituellement, c’est le passage le plus raide avec une pente à 85% et un saut long de 50 mètres. Cependant, comme le départ avait été abaissé, je ne suis pas arrivé avec la vitesse habituelle. Au premier entraînement, c’était tout autre chose. Durant la course, je me devais de bien suivre ma ligne pour ne pas perdre la vitesse.»


Karusell: «Ce virage important tourne à 180 degrés et il faut le prendre à 90 voire 100 km/h. J’ai eu de la peine dans cette partie, parce que dans les courses FIS ou en Coupe d’Europe, je n’ai jamais eu à affronter un virage pareil. Il est primordial de mettre du drift pour ne pas être trop rapide et pour éviter de se faire emporter vers le bas par le devers du terrain. En gardant la hauteur, c’est plus facile. Je sais que j’ai perdu du temps ici, car je n’ai pas réussi à bien drifter.»


Steilhang: «Cette partie découle de notre réussite ou de notre mauvaise gestion du passage précédent. Si tu es trop direct, tu es poussé sur l’extérieur et tu peines à revenir sur ta ligne. A cet endroit-là, j’étais en retard parce que je n’ai pas maîtrisé le Karusell. Pour les prétendants à la victoire finale, la course peut se perdre dans le Steilhang.»


Brueckenschuss et Gschoess: «Si tu n’as pas bien préparé ton schuss, ta vitesse diminue drastiquement dans ce long plat. Comparé aux meilleurs, qui passent à 110 km/h, j’ai perdu 1,5 sec dans ce secteur avec ma vitesse de 103 km/h. Cela s’explique par le vent et par une première partie de course que j’ai moins bien maitrisée qu’eux. A la télévision, ce passage peut paraître long, mais je vous garantis que ça passe vite. Cela m’a également permis de bien respirer et de préparer la suite.»


Alte Schneise: «Ce secteur en dévers nous amène au prochain saut, le Seidlalmsprung. Il faut savoir utiliser la pente pour bien s’aligner. Après ces deux parties, il s’agit de bien préparer son pied gauche pour le triple virage à droite.»


Laerchenschuss: «Ici, il est vraiment important de laisser aller les skis. La piste tapait beaucoup et je me disais qu’il fallait absolument que je garde ma ligne. J’ai bien skié dans cette partie et je n’ai accusé que peu de temps de retard sur les meilleurs.»


Oberhausberg: «Ça tourne beaucoup et ça monte! Les portes sont proches d’un tracé d’un super-G, donc il faut parcourir le moins de chemin possible et frôler les piquets tout en gardant sa vitesse.»


Hausbergkante: «Il s’agit du saut situé au niveau de l’arche Red Bull. Il faut quelque peu se déporter à gauche, sinon on doit trop corriger la trajectoire à la réception pour franchir la prochaine porte. Et on perdrait du temps. C’est juste après ce passage que j’ai commis mon erreur…»


Son enfourchement: «Avant la traverse, j’ai déclenché mon virage trop tôt, parce que j’ai anticipé la suite. Normalement, il faut attendre une demi-seconde avant le changement de direction. En déclenchant trop rapidement, ce n’était pas facile de revenir dans ma ligne. Dans ma tête, je pensais que j’avais réussi à corriger et que j’avais passé la porte. Ce n’est que quand j’ai vu le piquet devant moi que j’ai remarqué que j’avais fauté (rires)


A retenir: «Je garde en tête ma seconde partie de course. Même si les conditions n’étaient pas optimales – le vent balayait la neige sur la piste –, j’ai bien skié et je peux être content de moi. Je retiens également l’expérience emmagasinée. Skier à Kitzbühel, c’est quand même quelque chose. Pour les prochaines années, je saurai désormais quand je dois suivre le plan à 100% et quand je pourrai prendre de la marge.»


A corriger: «Même si j’étais bien préparé physiquement, la course fut dure. Le revêtement tapait vraiment fort et c’était difficile de tenir. Je suis naturellement déçu de mon résultat, mais cela fait partie de ma progression. Je sais que je peux progresser dans la première partie. Notamment au passage du Karusell. En corrigeant ces détails, je perdrai moins de temps les prochaines fois.»


Les entraîneurs d’Alexis Monney étaient satisfaits de sa performance jusqu’à sa faute en fin de parcours. «Ils m’ont dit que j’avais bien skié dans la partie intermédiaire et que c’était positif de ne pas avoir eu peur d’attaquer.»

Après avoir réalisé son rêve, l’espoir veveysan a terminé 30e (31,94 points FIS) et 29e (40,30 points FIS) lors des deux descentes de Coupe d’Europe, à Saalbach. Il a ainsi récolté trois points dans cette compétition. Alexis Monney s’alignera encore en super-G aujourd’hui en Autriche. Maxime Schweizer

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