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Le point sur les promotions

Mercredi dernier, les joueurs de 3 ieme ligue de Haute-Broye(en jaune) recevaient Yverdon-Sport (en vert)

CLUBS DE LA RÉGION

Les finales de promotion battent leur plein en ce moment. Dans la région, cinq équipes sont concernées: les 3es ligues de Châtel-St-Denis et de Haute-Broye, la 4e ligue de Bossonnens, ainsi que les 5es ligues d’Attalens et de Remaufens. Le Messager fait le point, avec leurs coaches et présidents, sur ces minichampionnats susceptibles de les projeter au niveau supérieur.

Christian Marmy

CHÂTEL-ST-DENIS (3e LIGUE) Pour la première équipe de Châtel-St-Denis, évoluant en 3e ligue, accéder aux finales de promotion n’était pas une surprise. Elle a d’ailleurs terminé en tête de son groupe, avec huit points d’avance sur son plus proche poursuivant. «Nous avons tout mis en œuvre pour jouer les finales, déclare l’entraîneur Duilio Servadio. Cela nous tenait à cœur de terminer premiers du classement, pour pouvoir disputer trois matches à domicile lors des finales de promotion (cinq confrontations en tout, n.d.l.r.).» La volonté de Châtel-St-Denis est que sa «une» retrouve la 2e ligue, pour que la fête du 75e anniversaire du club (voir Le Messager du 5 avril dernier) soit la plus belle possible.

Le club veveysan, pour ces finales, se retrouvait confronté aux adversaires suivants: Bas-Gibloux, Seisa, Cugy-Montet, Schönberg et Châtonnaye-Middes. «Nous ne pouvions pas rêver d’un meilleur tirage, estime le coach. Nous avons terminé la saison sur une dynamique très favorable et commencer par Bas-Gibloux, à la maison, était ce qui pouvait nous arriver de mieux. Selon moi, c’était l’équipe la moins bien armée pour nous poser des problèmes. Et terminer par Schönberg et Châtonnaye, les autres favoris avec nous, c’est une très bonne chose.»

Châtel-St-Denis a reçu Bas-Gibloux le 8 juin et a aisément remporté les trois points, en s’imposant 3 à 0. Dès la 4e minute, Driton Ukic ouvrait le score. «Sur un coup franc indirect, aux huit mètres, il y avait les onze joueurs adverses sur la ligne de but. Driton a frappé du gauche en pleine lucarne», décrit Duilio Servadio. A la demi-heure de jeu, Jonathan Texeira a inscrit le 2 à 0. Un joueur qui a même signé un doublé, scellant le score à l’heure de jeu. Quatre jours plus tard, Châtel-St-Denis s’est imposé 2 à 1 face à Seisa. Le meilleur départ possible, donc, dans ces finales de promotion.

Samedi, les Châtelois se rendaient dans la Broye fribourgeoise pour affronter Cugy-Montet. Un match qui s’est révélé totalement dingue. «Avec de l’enjeu: eux jouaient leur dernière carte, car un match nul ne leur suffisait plus», précise Duilio Servadio. Le scénario de la rencontre a pris des tournures spectaculaires dès les premiers instants de la partie. «Sur un contre adverse, l’un de nos défenseurs fait une faute de dernier recours. Il aurait pu, voire dû, prendre un carton rouge. Honnêtement, cela aurait été mérité, concède l’entraîneur châtelois. Mais l’arbitre ne lui a donné qu’un jaune.»

Sur l’action qui suit, Châtel-St-Denis part à son tour en contre-attaque et ouvre le score. Ainsi, au lieu de se retrouver en infériorité numérique et potentiellement mené au score, les Veveysans ouvrent la marque par Karim Dafir. «Ensuite, ça a été un match très correct. Je tiens à saluer Cugy, qui a une équipe très fair-play et des installations magnifiques. Son terrain, c’est un vrai régal.»

Le sort de la rencontre se joue en fin de match. Dans les arrêts de jeu, Cugy-Montet obtient un coup franc à l’orée des seize mètres. «Il a été magistralement tiré, c’est vraiment un très beau but.» Egalisant à 1-1 à la 91e minute, Cugy-Montet pense alors obtenir le nul. C’était compter sans un dernier corner châtelois. «J’ai demandé à tous mes grands joueurs de monter, relate Duilio Servadio. Et c’est Florian Chaperon, rentré vingt minutes plus tôt, qui marque le 2-1 sur un joli coup de tête. Un dénouement incroyable.»

Mardi soir, Châtel-St-Denis se rendait au Schönberg pour son dernier match à l’extérieur. Avec neuf points en trois rencontres, l’équipe veveysanne n’avait besoin que d’une seule victoire pour s’assurer de figurer en 2e ligue la saison prochaine. «Si nous faisons match nul ou que nous perdons ce soir, cela va redistribuer toutes les cartes, analysait Duilio Servadio avant la rencontre. Mais, si c’est le cas, nous aurons encore la possibilité d’être promus samedi (demain, n.d.l.r.), chez nous, face à Châtonnaye.»


BOSSONNENS (4e LIGUE) Pour Donatello Padula, entraîneur de la 4e ligue de Bossonnens, participer aux finales n’était «pas couru d’avance»: «C’était un groupe extrêmement serré. Nous avons fait un excellent début de 2e tour, avec vingt-sept points récoltés lors des neuf premiers matches.»

Pour ces promotions, Bossonnens s’est vue opposée à Ueberstorf, Fribourg, Cheyres-Châbles-Font, Gruyère-Lac et Wünnewil-Flamatt. «Deux équipes alémaniques, qui jouent un football plus dur, plus physique, avec de longs ballons vers l’avant. Pas facile», commente Donatello Padula. Toutefois, les Veveysans ont réussi à s’imposer face à Ueberstorf, le 8 juin dernier, sur le score de 1 à 0. Trois jours plus tard, ils s’inclinaient face à Fribourg.

Samedi, Bossonnens recevait Cheyres-Châbles-Font. Les Veveysans ont bien commencé la partie et ont même ouvert le score, par Arnaud Thuillard, à la 20e minute. Cependant, ils n’ont pas réussi à conserver cet avantage jusqu’à la pause. L’égalisation tombait à la 43e. En deuxième période, les visiteurs ont pris les devants. Par deux fois, ils ont fait trembler les filets de Bossonnens. Après deux défaites en trois matches, les promotions semblent donc s’éloigner pour le club veveysan, même si tout reste possible.


ATTALENS (5e LIGUE) Pour la deuxième année consécutive, la 5e ligue d’Attalens s’est qualifiée en finale de promotion en figurant parmi les meilleurs troisièmes. «A la fin du 2e tour, nous devions nous imposer face à Treyvaux et Massonnens, ce que nous avons fait, relate l’entraîneur Frédéric Imhof. Mais il nous fallait à tout prix battre Rue lors de la dernière journée.
Là aussi, nous avons réussi (victoire 6 à 0, n.d.l.r.).»

Attalens se retrouvait ainsi confronté à Granges-Paccot, Riaz, Wünnewil-Flamatt, Central Fribourg et Cudrefin. «Contre Granges-Paccot, nous pensions que ça allait être très compliqué, confie le coach. C’est une très bonne équipe, qui a engrangé cinquantehuit points sur les soixante possibles dans son groupe. Nous avons fait un joli match là-bas, qui aurait pu basculer dans un sens ou dans l’autre.» Serrant le jeu, Attalens est parvenu à conserver son but inviolé et à obtenir le 0-0. «Ce n’est pas une contre-performance», estime-t-il.

Le 11 juin, Attalens recevait Riaz. Les Veveysans, malgré les assauts adverses et un «départ compliqué», ont réussi à prendre le jeu à leur compte. «Une super première mi-temps et une rencontre où, au final, il n’y avait pas photo.» Attalens décroche les trois points, avec une victoire nette 4-1.

Dimanche, c’est en Singine, à Wünnewil-Flamatt, que le troisième match avait lieu. «C’était vraiment un jeu à la suisse-allemande, commente Frédéric Imhof. Très physiques, ils faisaient beaucoup de fautes. De notre côté, nous avons été trop gentils dans les duels, surtout en début de rencontre.» A la pause, le score est toujours de 0-0. «J’ai alors dit à mon attaquant Aurélien Gabriel de profiter de son petit gabarit et de chercher la faute.» Malgré ces conseils, empreints de roublardise, c’est l’équipe à domicile qui parvient à débloquer son compteur, à la 53e minute. «Ils marquent sur leur seule véritable occasion», déplore Frédéric Imhof. Qu’à cela ne tienne, Attalens réagit et, moins de cinq minutes plus tard, égalise par l’intermédiaire d’Aurélien Gabriel. «Il a bien suivi une frappe relâchée par le gardien», décrit son coach.

Le tournant du match intervient à la 67e minute. Aurélien Gabriel, entré dans la surface de réparation, se fait faucher par un défenseur. Et cela sans avoir tenté de pousser l’adversaire à la faute, comme l’incitait son entraîneur. Le penalty est transformé par Fabien Perroud. «La fin de match était serrée. Wünnewil a poussé jusqu’au bout avec de longs ballons vers l’avant. Dans le dernier quart d’heure, mes joueurs ont répondu présent physiquement. Solidaires, ils ont su fermer le jeu et nous sommes parvenus à tenir le score.»

Une victoire 2-1 qui fait du bien au moral et à la confiance, mais qui risque de laisser des traces sur le plan physique. Mardi, Attalens se déplaçait dans la capitale cantonale pour y affronter Central Fribourg. «J’ai un peu peur que nous ne soyons encore fatigués du dernier match», confiait Frédéric Imhof avant la rencontre. Dans tous les cas, Attalens a mieux entamé ses finales de promotion que l’année dernière. «Si nous faisons un bon résultat contre Central, nous serons vraiment bien emmanchés pour être promus. A mon avis, cela va se jouer contre eux. C’est vraiment un match clé.»


REMAUFENS (5e LIGUE) Durant le printemps, la 5e ligue de Remaufens a été impressionnante, accumulant les victoires sur des scores fleuves, pour finalement terminer première du classement. Comment expliquer une telle réussite? «Nous avons profité des faux pas de nos concurrents et nous avons également bénéficié de bonnes recrues, déclare le président Ayman Déglise. Nous avons trois attaquants, très rapides, qui font du très bon travail. Une fois qu’ils ont réussi à marquer, les équipes adverses sont forcées de se découvrir. C’est ce qui nous permet de marquer autant de goals.»

Un processus qui s’est confirmé lors des premières rencontres de promotion. Remaufens s’est imposé 8 à 2 face à Chiètres. «Nous avons marqué le premier goal après seulement quatre secondes de jeu, retrace Ayman Déglise. Ensuite, quand il y a 5-0 à la mi-temps, le score devient plus facile à gérer.» Lors de la deuxième journée, Remaufens s’est une nouvelle fois imposé, à Riaz, sur le score de 7 à 0 cette fois-ci. «Nous pensions que l’entame des promotions serait plus compliquée», fanfaronne le président. Dimanche, Remaufens recevait Brünisried, une équipe que les Veveysans ne connaissaient pas. Ils savaient seulement qu’il s’agissait de la formation fribourgeoise ayant encaissé le moins de buts durant le championnat. «Nous avons tout de même ouvert le score durant le premier quart d’heure de jeu, bien que la première période ait été compliquée. En face, ils défendaient bien.» Le match s’est débloqué dès le retour du vestiaire, lorsque Remaufens a doublé la mise. Dès lors, les joueurs de Remaufens ont trouvé les filets plus aisément et les adversaires ont quelque peu «baissé les bras», d’après Ayman Déglise. «Nous avons pu faire nos changements et donner du temps de jeu à tout le monde», se réjouit-il.

Remaufens est donc, après ces trois rencontres, quasiment promu en 4e ligue. Une immense désillusion serait nécessaire pour l’en empêcher: «Pour que les promotions nous échappent, il faudrait que nous perdions nos deux derniers matches sur des scores très larges», précisait le président avant la réception, mercredi, de Châtonnaye. Le dernier match de Remaufens aura lieu, demain, à Estavayer-le-Lac. Une équipe redoutable, dotée de joueurs techniques, qui a terminé première de son groupe avec treize points d’avance sur son dauphin. Un affrontement qui promet donc un match spectaculaire.


HAUTE-BROYE (3e LIGUE) La fin de saison a été tendue pour la 3e ligue de Haute-Broye. Lutry, le 1er du groupe, disposant déjà d’une équipe en 2e ligue, c’était les 2e et 3e du classement qui allaient disputer les finales. «Nous avons perdu contre Echallens lors du dernier match, mais la défaite d’Etoile-Broye contre Pully nous a permis de conserver notre 3e place, explique l’entraîneur Dany de Nardis. Nous étions donc tout contents de participer aux finales, une surprise pour nous, puisque notre objectif était le maintien. Nous avons fait un bon 2e tour. Jouer les promotions était vraiment la cerise sur le gâteau.»

Particularité du canton de Vaud, les groupes des finalistes sont composés de quatre équipes, ce qui implique que les promotions se font sur trois matches. Haute-Broye se voyait opposé à Lonay, Yverdon et Pied du Jura. «Tout le monde voulait éviter Vevey et Yverdon, qui sont des équipes très fortes. Nous avons échappé à Vevey, mais pas à Yverdon», sourit le coach. Lors de sa première rencontre, Haute-Broye est parvenue à s’imposer 2 à 1 sur le terrain de Lonay.

«Contre Yverdon, nous n’espérions rien en particulier. Nous visions un hold-up, que nous avons failli réussir. A la 65e, nous aurions pu ouvrir le score, sur un cafouillage dans la défense adverse. Malheureusement, nous n’y sommes pas parvenus et derrière, nous avons encaissé deux goals sur coup franc», retrace Dany de Nardis. Yverdon scelle même le score à 3-0 en fin de rencontre.

Haute-Broye se déplaçait donc à Apples, dimanche dernier, avec la ferme intention de s’imposer face à Pied du Jura. La donne était simple: si les Oronais s’imposaient, ils étaient promus en 2e ligue. «Nous avons fait une bonne 1re mi-temps, commente l’entraîneur. Nous avons ouvert le score sur une belle action, conclue par Xavier Bassols, une frappe à ras de terre à 20 m dans le petit filet.» Haute-Broye se procure ensuite quelques occasions franches, mais ne parvient pas à doubler la mise.

La punition tombe à la 35e minute, lorsque Pied du Jura égalise. «Un joli geste d’attaquant, une frappe en pivot», décrit Dany de Nardis. Selon lui, son équipe a ensuite «calé» en 2e mi-temps, ne parvenant pas à hausser son niveau de jeu. «L’adversaire était bon. C’est une équipe solidaire et bien organisée. Le score final de 1-1 est logique.» Seulement, avec ce résultat, Haute-Broye finit à égalité de points avec Pied du Jura. Et c’est ce dernier qui est promu en 2e ligue, grâce à un meilleur résultat de points de fair-play en saison régulière, alors qu’il figure dans un autre groupe que Haute-Broye.

«C’est un peu rude et très frustrant, déplore Dany de Nardis. C’est une bizarrerie du système (que deux tableaux différents soient pris en compte, n.d.l.r.), mais bon, nous connaissions les règles du jeu, nous ne pouvons donc que l’accepter.» L’entraîneur préfère revenir sur la magnifique journée passée à Apples. Selon lui, les supporters présents étaient très enthousiastes et l’ambiance était géniale. Son équipe est d’ailleurs restée longtemps pour fêter la fin de saison chez son adversaire.

«C’est paradoxal que nous ne soyons pas promus à cause des pénalités dues au fair-play, alors que, à ce niveau-là, les promotions étaient parfaites», notet-il. En effet, la curiosité du système veut que, si Haute-Broye avait écopé de quelques cartons jaunes en moins durant le championnat, le club pourrait désormais se targuer d’évoluer en 2e ligue. «Les joueurs sont un peu déçus, c’est vrai, mais ils sont avant tout très contents de la super saison qu’ils ont effectuée», conclut Dany de Nardis.

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