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Les combattants aux poings étaient au point

Les combattants se sont affrontés, dans les règles du noble art, avec fair-play. PHOTOS MMS

BOXE PALÉZIEUX-VILLAGE
Le traditionnel meeting de boxe de Pâques organisé par le Boxing-club Châtel-St-Denis s’est tenu, samedi dernier, à la salle polyvalente de Palézieux-Village.

Vingt-six compétiteurs, dont trois Châtelois, sont montés sur le ring. Deux d’entre eux combattaient pour la première fois.

Reportage auprès des boxeurs locaux.

Le ring trône en place centrale de la salle polyvalente de Palézieux-Village. Les spectateurs se pressent pour occuper une bonne place afin de supporter leurs favoris. La musique rythmée semble annonciatrice des mouvements à venir. Les combattants s’échauffent en coulisses, se concentrent, suivent les derniers conseils de leur entraîneur. Ils n’échappent pas au trac. Autour du ring, les trois juges Nicola Magnen, Odile Pascal et Ramon Garcia se préparent à leur observation implacable.

Les deux arbitres, Corroda Corsi et Bertrand Bossel, semblent quant à eux impassibles dans l’attente des premières joutes. Sur quelles bases les boxeurs vont-ils être jugés? «Si par le passé toutes les touches étaient comptabilisées, précise Corroda Corsi, aujourd’hui, quatre critères sont considérés: le respect des règles, la domination technique, le combattant le plus offensif et le plus de touches autorisées.»

Un match, une victoire

La première confrontation de la soirée oppose deux cadets, Célestin Girard, 13 ans, du Boxing-club Châtel-St-Denis dans le coin rouge et Enkelan Halimi, du Fight Right de Berne, positionné au coin bleu. Si dès le premier round, les deux adversaires rentrent vite dans le match, dans une alternance très rapide de mouvements et de frappes, la deuxième reprise nécessite pour chacun d’eux de tenir le rythme. Des encouragements fusent côté bleu comme côté rouge.

Il est encore trop tôt pour faire un pronostic. Célestin et Enkelan en veulent visiblement tous les deux. Le troisième round marque la différence, car si les deux adversaires donnent le maximum, Célestin évite de nombreux coups et fait plusieurs touches justes. C’est sans doute grâce à son agilité et à sa précision que, dans ce premier combat, il est désigné vainqueur, sous les pplaudissements.

Différent de l’entraînement

A la sortie de match, au recueil de son ressenti immédiat, ses premiers mots, aussi directs que ses frappes, sont: «Je me sens bien, je suis heureux.» A-t-il été impressionné et qu’est-ce qui fut le plus difficile? «La grandeur du ring change par rapport à l’entraînement en salle. Il faut bouger, puis cerner l’adversaire. Ce n’était pas évident de l’amener dans les coins. Le deuxième round a été un peu compliqué, surtout pour conserver du souffle.» François Gilliand, président du club et entraîneur, exprime sa satisfaction: «Il était important pour moi que Célestin gagne. Il le méritait du fait de son sérieux, de son assiduité et de sa capacité à appliquer les instructions. Mais son adversaire du club bernois a également assuré. C’était un très beau combat.»

La chance a moins souri à Camille Monnard, 20 ans, qui s’entraîne depuis deux ans au Boxing-club Châtel-St-Denis et qui s’est décidée d’aller au combat il y a seulement deux mois. En catégorie Elite, elle affrontait Ana Filipa Cardoso Rocha du Boxing-club de Berne. Celle-ci n’a rien laissé passer, se révélant plus précise dans ses charges, tout cela dans un rythme effréné. Elle a logiquement remporté la rencontre. Une fois hors du ring, Camille précise: «Mon objectif consistait surtout à tenir les trois rounds, ici, chez nous.» Elle reconnaît son insuffisance pour enchaîner et remettre des coups face à une adversaire coriace.

Son envie de continuer ne s’en trouve cependant pas atténuée. Mehdi Genoud, son entraîneur, partage le constat tout en nuançant: «Camille a fait un bon travail technique, elle a boxé tout du long avec de jolies esquives. Mais elle tournant la tête, sans doute impressionnée par sa concurrente, très offensive mais correcte. Elle doit varier davantage ses coups et tenir sa garde. Néanmoins, la défaite est riche d’enseignements et n’efface pas un combat qui était très propre.»

Entrée dans l’élite réussie

Pour son premier match en catégorie Elite, après trois combats en catégorie Junior, Maegan Hauri, 19 ans, était opposée à Cynthia Udriot du Boxing-club de Monthey. Les trois rounds intensifs ont permis à la Châteloise de donner son maximum, même si sa mobilité a faibli à la deuxième reprise. Cynthia Udriot, bien que novice, s’est montrée très combative et très mobile, mais s’est plusieurs fois laissé cerner.

Dans un match à nouveau serré, Maegan a offert une deuxième victoire locale. Son commentaire à l’issue de l’épreuve reste lucide: «J’avais l’avantage d’avoir déjà combattu cette adversaire et de la connaître. Mais l’inverse était vrai et laissait planer l’incertitude. J’ai pu bénéficier du travail de préparation en cardio, ce qui m’a permis de maintenir la pression, car il faut une bonne condition physique.»

Un meeting national de haut niveau

Boxeuses et boxeurs ont déployé avec fair-play leur combativité au cours de cette soirée. François Gilliand et Mehdi Genoud confirment la qualité des clubs: «On voit que le travail en salle porte ses fruits. Et on peut constater que les participants à ce meeting disposent de bases solides et de potentiels prometteurs. Chez nous, l’esprit du staff très familial permet d’entretenir un bon mental chez nos jeunes, sans négliger la technique, soutenue alternativement et volontairement par cinq entraîneurs qui apportent chacun un appui différent.»

Tous les sportifs interrogés ont manifesté leur envie de remettre cela. Nul doute que le rendez-vous est pris pour eux, plus que jamais combattifs, comme pour les spectateurs passionnés.
Michel Machicoane Stocker

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