Logo

Sports

Les Semsaloises décrochent un titre historique!


Semsales crée la sensation!

Samedi à Berne, les unihockeyeuses de Semsales se sont imposées 9 à 4 face à Gossau en finale de la Coupe de Suisse. C’est la première fois dans l’histoire de ce sport qu’un club romand soulève le trophée. Retour sur cette journée pleine d’émotions avec l’entraîneur Ludovic Vial.

Pour la première fois dans l’histoire de l’unihockey helvétique, un club romand est allé soulever, à Berne, la Coupe de Suisse. Cet exploit a été réalisé, samedi, par les joueuses de l’UHT Semsales. En finale, elles se sont imposées 9 à 4 face à Gossau. Au moment de la remise des médailles, le Ranz des vaches a retenti dans la salle du Wankdorf. «Le public chantait avec nous, relate l’entraîneur Ludovic Vial. C’était un moment plein d’émotions.»

La journée des sportives veveysannes a commencé à 6 h 25, heure à laquelle elles ont pris le bus, à Semsales, pour se rendre dans la capitale. Un autre car, de deux étages, est parti quelques heures après, rempli de supporters. «Lorsque nous sommes rentrés dans la salle, nous avons été impressionnés, décrit l’entraîneur. Dans les gradins, tout autour du terrain, il y avait beaucoup de monde, et bon nombre de gens en T-shirts bleus (les couleurs de Semsales, n.d.l.r.)

Départ en trombe

En tout, 847 spectateurs ont assisté à la rencontre, soit le plus large public devant lequel l’UHT Semsales n’ait jamais évolué. Le coup d’envoi du premier tierstemps a retenti à 9 h 15. «Nous étions bien préparés, indique Ludovic Vial. Nous avions fait de bons entraînements et voulions mettre la pression d’entrée. Ça a vraiment bien marché.» Dès les premiers instants de la rencontre, Semsales confisque la balle et multiplie les occasions. Il faut cependant attendre une dizaine de minutes pour que cette domination se convertisse au tableau d’affichage.

«Nous avons marqué le 1 à 0 et, comme je le dis toujours, c’est très important de ne pas encaisser direct derrière. Heureusement, c’est tout le contraire qui est arrivé.» En effet, quinze secondes à peine après la remise en jeu, Semsales récupère la balle et marque un autre but, s’accordant ainsi deux longueurs d’avance. «Nous avons fait la première période rêvée et notre gardienne a très bien joué. Les adversaires, elles, ne sont pas bien rentrées dans le match.» Ayant réussi à trouver les filets une nouvelle fois, Semsales mène 3 à 0 lors de la première pause.

Accroître le score

«J’ai insisté sur le fait qu’il fallait tenir ce rythme et continuer comme ça, indique le coach. Je n’ai pas voulu changer grand-chose, étant donné que tout fonctionnait, mis à part un point: il nous fallait cadrer plus. En effet, nous avons eu beaucoup d’occasions et si le score avait été plus sévère, à ce moment-là, nous ne l’aurions pas volé.» Cette entame de match si réussie a peut-être été rendue possible par les vidéos de l’adversaire, visionnées après les entraînements, que le coach avait récoltées, il y a deux semaines environ, durant une rencontre de championnat. «Je suis allé jusqu’à Altendorf pour les filmer, afin de mieux connaître leur façon de jouer et de repé- rer leurs joueuses clés», confie-t-il.

La deuxième période continue de la même manière. Semsales déroule son jeu, si bien qu’après trente minutes, les joueuses veveysannes mènent 6 à 0. «Je n’arrivais pas à y croire, confie l’entraîneur. Je me suis demandé si notre adversaire nous avait pris de haut ou s’il s’agissait d’une quelconque stratégie pour mieux accélérer ensuite et nous écraser… (rires).»

Rester devant

Fortes de cette avance confortable, les joueuses de Semsales lèvent alors le pied, ce qui permet à celles de Gossau de revenir à 6 à 1 et de se montrer plus dangereuses. A la seconde pause, le coach encourage ses troupes à ne rien lâcher: «Nous avions un peu baissé, physiquement, dans les duels. Nous nous sommes alors dit qu’il fallait tout donner et que nous pouvions le faire.» Il prévient également son équipe que, lorsque l’adversaire aurait la balle, la gardienne risquerait de sortir afin d’évoluer à quatre joueuses de champ.

Confirmation dès le coup d’envoi de la dernière période, perdue par Semsales. «Je me suis alors dit que ce dernier tiers allait être très long», sourit Ludovic Vial. Gossau domine et parvient à marquer un deuxième goal, mais se saborde quelques instants plus tard, avec un autogoal malchanceux. «Ça nous a relancés, mais elles ont continué à jouer à quatre et sont revenues à 7 à 4. En voyant le score se resserrer, nous avons un peu eu les chocottes. J’ai alors demandé un temps mort et nous avons mieux défendu.»

Délivrance finale

La fin de la rencontre voit Semsales marquer à deux reprises dans la cage vide, portant le score à 9 à 4, résultat définitif. «Au moment du coup de sifflet final, nous avons explosé de joie, retrace l’entraîneur. Nos supporters nous félicitaient, c’était juste extraordinaire. Nous avons une équipe phénoménale, et le mérite revient avant tout à cette belle bande de copines, qui joue ensemble et progresse constamment depuis plusieurs années.» L’euphorie de la victoire a duré pendant plusieurs heures dans la capitale. Les joueuses ont ensuite repris le bus, conjointement avec les supporters, aux alentours de 18 h. Elles se sont alors rendues à Bulle, où elles ont continué de fêter leur titre jusque tard dans la nuit.

Toutefois, Ludovic Vial ne considère pas cet exploit comme une fin en soi: «Il y a toujours des points à perfectionner, c’est toujours possible de faire mieux. Il nous reste une journée de championnat, après quoi nous disputerons les playoff.» Pour ceux-ci, les joueuses de Semsales sont quasiment certaines d’être à nouveau opposées à celles de Gossau, ce qui n’est «pas forcément un mauvais tirage», aux dires du coach: «C’est sûr qu’elles voudront prendre leur revanche. Elles auront le couteau entre les dents. Peu importe, nous seront prêts.»
Christian Marmy


«Je ne m’imaginais pas vivre ça»

Julien Duay, président de l’UHT Semsales depuis juin 2015, n’arrivait toujours pas à réaliser l’exploit accompli, quelques jours après la victoire de son équipe en finale de la Coupe de Suisse d’unihockey: «Je ne trouve pas mes mots, c’est tout simplement hallucinant. Je ne m’imaginais pas vivre ça en tant que président. Les joueuses méritent ce titre, après tout le travail qu’elles ont fourni.» Le jeune homme de 24 ans, domicilié à Progens, assistait à la finale du haut des tribunes, accompagné de plusieurs personnalités: le président du Conseil d’Etat Jean-Pierre Siggen, le chef du Service des sports Benoît Gisler, le président du Grand Conseil fribourgeois ayant grandi à Semsales Roland Mesot, l’ancien syndic de Semsales et député Yvan Hunziker, ainsi que Henri Baeriswyl, président de la commission sport de la Loterie romande. «Ça fait plaisir, pour le club et pour tous les supporters, poursuit Julien Duay. Ce résultat permettra également de mieux faire connaître l’unihockey en Suisse romande et de démontrer outre-Sarine qu’il y a du niveau en Romandie. D’ailleurs, Martin Zbinden, président de l’unihockey pour la Région 1 (Suisse romande, n.d.l.r.) va faire des démarches pour promouvoir ce sport. A mon avis, c’est un grand pas que nous avons accompli samedi.» Il indique par ailleurs que le canton de Fribourg s’apprête à offrir un don à l’UHT Semsales, en guise de félicitations pour ce premier titre romand de l’histoire. CM


MICRO-TROTTOIR

Après ce beau succès, Le Messager est allé à la rencontre de la population semsaloise pour recueillir la réaction des habitants du village. Que pensent-ils de la victoire historique de leur équipe féminine en Coupe de Suisse d’unihockey?

Danièle et Albin Currat, dit Binbin, 66 et 68 ans:
Nous sommes très fiers et très contents pour elles. C’est fantastique, pour un petit village comme Semsales. C’est un résultat inespéré. Elles ont dû travailler dur pour en arriver là, c’est fabuleux. Bonne continuation à cette belle jeunesse!


Madalena Borges, 42 ans, employée au tea-room de la fromagerie de Semsales: Ça fait plaisir qu’elles aient pu gagner. Ça prouve également qu’il n’y a pas que les hommes qui sont forts en sport. Je suis fière d’elles parce que, selon moi, leur victoire reflète une bonne année de travail. Continuez comme ça!


Clara Pagani, 56 ans, gérante de l’Hôtel de Ville: Je trouve ça formidable que Semsales, un petit village que personne ne sait situer, soit champion suisse. Ça devait être un sacré challenge pour les joueuses. Bravo les filles, continuez sur cette lancée!


Serge Pittet, 50 ans, travailleur mécanique: C’est très bien, ça montre que l’unihockey est en bonne voie à Semsales. Je suis très lié à ce club: ma filleule Maryline a marié l’un des fondateurs, Fabrice Vial. Un autre fondateur, Jacky Grand, est mon cousin. C’est donc une histoire de famille. Je suis souvent allé les voir jouer. C’est trop beau qu’elles aient gagné. Et ça prouve également que l’argent ne fait pas tout dans le sport. Félicitations!


Hans-Jörg Marti, 61 ans, syndic de Semsales: Ça fait chaud au cœur. Tous les conseillers communaux ont eu beaucoup de plaisir en apprenant la nouvelle. Nous allons leur faire une lettre officielle de félicitations et leur faire un don. Nous organiserons ensuite un apéritif, à une date que le président du club aura choisie, pour célébrer cela avec la population du village, qui sera conviée par un tout-ménage.


Sabrine Marchand, 37 ans, employée à l’Hôtel de Ville:
Je trouve ça super. Je suis très surprise, en bien. Je savais qu’on avait une bonne équipe à Semsales, ça fait un moment qu’on en entend parler. Comme quoi, la persévérance paie. Félicitations aux joueuses!
Propos recueillis par Christian Marmy

 

 

  • Les joueuses de l’UHT Semsales ont soulevé la Coupe de Suisse d’unihockey, samedi à Berne, après s’être imposées 9 à 4 face à Gossau. C’est la toute première fois dans l’histoire de ce sport qu’un club romand est sacré champion. Retour sur le déroulement de cet exploit avec l’entraîneur Ludovic Vial.

Ce contenu provient de notre ancien site web. Il est possible que sa mise en page ne soit pas idéale. En savoir plus