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Lucas Légeret, 10e aux 24 Heures du Mans

Au volant de la Porsche N°99 du team Dempsey-Proton Racing, Lucas Légeret a signé une belle dixième place pour sa grande première aux 24 Heures du Mans. DR

AUTOMOBILISME BLONAY

Résident de Blonay, Lucas Légeret participait pour la première fois aux 24 Heures du Mans, le week-end dernier. Avec l’aide de ses deux coéquipiers, le plus jeune pilote de l’édition 2020 a franchi la ligne d’arrivée en 10e position.

Le pilote vaudois Lucas Légeret poursuit sa progression fulgurante. Avec ses coéquipiers Julien Andlauer (France) et Vutthikorn Inthraphuvasak (Thaïlande), le pilote de Blonay a emmené la Porsche 911 RSR du team Dempsey-Proton Racing à la dixième place de la catégorie GTE AM des 24 Heures du Mans. Un résultat satisfaisant, même si le top 5 a longtemps été à la portée de l’équipage estampillé du numéro 99. Retour sur un week-end fort en émotion pour Lucas Légeret.

Qu’est-ce que ça fait de courir une épreuve mythique comme celle des 24 Heures du Mans, à seulement 19 ans?
Lucas Légeret:
C’est quelque chose de particulier, c’est sûr. Il y a eu beaucoup d’émotions tout au long du week-end. Je ne pensais pas du tout courir les 24 Heures du Mans cette année, donc quand j’ai eu la confirmation, j’étais très heureux!

Vous faisiez équipe avec le Français Julien Andlauer et le Thaïlandais Vutthikorn Inthraphuvasak, quel était votre objectif avant le départ?

Nous avions deux objectifs principaux: terminer la course et ne pas faire d’erreurs. Avec notre 8e position sur la grille, nous pouvions viser un top 5. Nous y serions sans doute arrivés, sans commettre d’erreurs.

Quel est le regard de vos coéquipiers, et du paddock, sur votre parcours?

Les collègues se réjouissent de l’occasion qui m’a été donnée. Ils sont contents pour moi. Je ne crois pas qu’il y ait eu de doutes quant à mes capacités de pilotage, même si je suis conscient que j’ai encore une belle marge de progression.

A quel moment avez-vous pris conscience du défi que représentait le fait de piloter durant vingt-quatre heures, sans interruption?

J’ai l’habitude de courir en endurance, mais les courses comme les relais, sont généralement plus courtes. Quand on se retrouve au départ et que les tableaux de chronométrage indiquent vingt-quatre heures, on prend conscience que ça va être vraiment long.

Cela doit être éprouvant, tant physiquement que psychologiquement…

Oui. Physiquement, ça va, même si j’ai un peu mal au dos. Mais le plus dur, c’est de se faire réveiller à minuit et que l’on vous dit qu’il faut monter dans la voiture pour prendre un nouveau relais. C’est éprouvant mentalement, surtout après avoir déjà conduit pendant trois ou quatre heures. Entre minuit et deux heures du matin, j’étais tout seul sur le circuit. Il n’y avait personne devant pour me donner un objectif. C’était long… Mais ça fait aussi partie de l’expérience du Mans.

Vous terminez la course en 10e position dans la catégorie LM GTE AM, un résultat satisfaisant?

Aux 24 Heures du Mans, le simple fait de terminer la course est une satisfaction. Réussir un top 10, alors qu’il y a vingt-trois voitures au départ avec des équipages solides, en est une autre. Malheureusement, il y a eu un enchaînement d’événements en fin de course qui nous a fait perdre plusieurs positions.

Justement, que s’est-il passé lors de cette fin de course mouvementée?

Mon coéquipier Vutthikorn Inthraphuvasak a tout d’abord fait une toupie, qui nous a fait perdre un peu plus d’une minute. Mais je ne peux pas lui en vouloir, il a fait une très belle course, tout comme Julien Andlauer. Nous avons roulé huit heures chacun, c’est très difficile de garder toute sa concentration sur une aussi longue durée.

Votre dernier relais en est la preuve, puisque vous vous êtes fait une grosse frayeur...

A deux tours de la fin de mon dernier relais, une voiture de la catégorie LMP2 a tenté un dépassement impossible et m’a totalement sorti de ma trajectoire. J’ai essayé, tant bien que mal, de sauver la situation. Malheureusement, j’ai ramassé tout le sable accumulé sur la piste pendant la course. Au virage suivant, je n’avais plus aucun grip et je suis parti tout droit dans les pneus.

Avez-vous eu peur d’abandonner à ce moment?

Oui. Quand j’étais dans les pneus, je pensais que la voiture était morte, que notre course était terminée. Mon ingénieur m’a dit d’essayer de reculer, et heureusement, le véhicule a réagi. Ni la direction ni le moteur n’ont été touchés, je ne sais pas grâce à quel dieu des sports automobiles. J’ai probablement dû heurter les pneus à 130 ou 140 km/h, j’ai encore du mal à croire que nous ayons pu repartir.

Même si vous n’y pouvez pas grand-chose, cet accident, si proche de l’arrivée, doit représenter une grosse frustration?

Je suis déçu, c’est clair. Mais aussi énervé, parce que c’était une manœuvre immature, et la voiture qui m’a poussé à la faute n’avait plus rien à jouer… En tant que pilote, nous sommes perfectionnistes. C’est toujours difficile à accepter sur le moment, encore plus lorsqu’il faut l’expliquer aux coéquipiers. Mais, honnêtement, je m’en sors bien. Je n’ose même pas imaginer si nous n’avions pas pu repartir, alors qu’il ne restait plus qu’une heure de course.

Comment vos proches ont-ils vécu la course?

J’ai reçu beaucoup de messages de soutien d’amis qui me suivent depuis le début de ma carrière. Ils trouvaient incroyable que je participe aux 24 Heures du Mans. Mon père et mon manager étaient sur place pour la course. Mon père est allé dormir de temps en temps, mais mon manager n’a pas dormi durant vingt-quatre heures, donc chapeau à lui.

Vous songez déjà à revenir au Mans l’année prochaine?

Ah oui! Maintenant que j’en ai eu un avant-goût, bien sûr que j’espère y revenir. Nous n’étions pas si mal en plus, nous avons longtemps cru au top 5, maintenant nous avons envie de revenir pour faire le podium. Avec l’expérience acquise et notre bon équipage, je pense que nous pouvons faire quelque chose de bien si nous avons l’occasion de le courir une deuxième fois.

Après avoir bouclé les 24 Heures du Mans, quels sont vos prochains objectifs en endurance?

Le podium! Juste un podium, ça ferait du bien. Nous l’avons loupé trop de fois pour des problèmes mécaniques stupides ou je ne sais quelles autres raisons qui nous ont mis des bâtons dans les roues... Il y a les 24 Heures de Spa qui arrivent dans un mois, qu’est-ce que je serais content de faire un podium là-bas! Propos recueillis par Glenn Ray

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