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Sports

Un hommage rendu à 6812 mètres

Maya Chollet a gravi un sommet culminant à 6812 mètres pour y rendre hommage à sa mère, disparue en 1995. Un exploit sportif qui revêtait une signification particulière. DR

TÉMOIGNAGE PALÉZIEUX/NÉPAL

Le 19 novembre dernier, Maya Chollet a rendu hommage à sa mère en déposant ses cendres au sommet de l’Ama Dablam, l’une des ascensions les plus techniques du pays. La montagne népalaise de l’Himalaya culmine à 6812 mètres. Retour sur cette aventure hors du commun.

Journaliste, triathlète, championne suisse de trail en titre, Maya Chollet dispose de plusieurs cordes à son arc et n’est pas des plus simples à dépeindre. Mais, à 32 ans, la Palézienne reste avant tout une sportive à jamais marquée par la disparition de sa mère, Ginette, survenue en 1995. En déplacement au Népal pour participer à la finale de la Coupe du monde de trail (lire encadré), elle en a profité pour lui rendre un hommage hors du commun.

«Mes parents étaient allés dans ce pays en 1986, peu avant ma naissance, et l’avaient adoré. Dans la maison où j’ai grandi, il y a une photo de ma mère, un cliché en particulier, où l’on voit une magnifique montagne en arrière-plan.» Deux jours avant de partir au Népal – elle s’y est rendue du 19 octobre au 2 décembre – Maya Chollet repose les yeux sur cette photo. Pour la première fois, elle y reconnaît le sommet Ama Dablam, ce qui signifie «le reliquaire de la mère». «J’y ai vu un signe», confie-t-elle.

Le «Cervin népalais»

L’Ama Dablam n’est pas une montagne quelconque. Les Népalais l’appellent leur Cervin à eux, puisque son pic escarpé présente des similitudes avec le mont italo-valaisan. «J’ai tout organisé avant de partir, retrace Maya Chollet. Le matériel nécessaire, ainsi que l’accompagnement par un guide local, un sherpa.» L’ascension, risquée, technique et exigeant une excellente condition physique, dure une semaine. «Heureusement que je faisais déjà de l’alpinisme. A coup sûr, ça m’a beaucoup aidée.»

Le 19 novembre, arrivée au sommet, Maya Chollet est submergée par l’émotion. «Au début, c’était dur d’y croire. J’ai d’abord eu le souffle coupé. Pas par le manque d’oxygène, qui se fait rare à 6812 mètres d’altitude, mais par la vue incroyable. En face, il y a l’Everest, et le panorama est somptueux. Ensuite, j’ai fondu en larmes.» Le sherpa se livre alors à une coutume locale: il sort un drapeau à prières et le laisse flotter au vent, avant de le passer à la Palézienne.

Descente périlleuse

Ensuite, Maya Chollet creuse un petit trou et y dépose une urne pour sa mère. «C’est un projet que j’avais en tête depuis quelque temps, confie-t-elle. Je suis très contente d’avoir pu le réaliser.» La descente, bien que plus rapide que la montée – elle aura duré deux jours – inquiète davantage la jeune femme: «pénible, difficile, elle présentait plus de dangers. Nous avons été très prudents. Dans l’ensemble, tout s’est bien passé: je n’ai pas eu de maux de tête et n’ai pas ressenti le “mal des montagnes”.»

L’arrivée en plaine a également apporté son lot de surprises à Maya Chollet: «Quand le sherpa disait aux gens que nous avions réussi à atteindre le sommet de l’Ama Dablam, ce qu’ils considèrent comme un exploit, ils venaient nous serrer la main. Les villageois, le staff, les restaurateurs, tous!» Nul doute que les proches de Maya Chollet, une fois celle-ci rentrée au pays, lui ont réservé le même accueil. Et que son épopée, tout comme son geste, ait, en Suisse aussi, été appréciée à sa juste valeur. Christian Marmy


Epreuves sportives au Népal

La Palézienne Maya Chollet s’est rendue au Népal, du 19 octobre au 2 décembre dernier, pour participer à la finale de la Coupe du monde de trail. Malheureusement, quelques incidents organisationnels, notamment des erreurs de chronométrage, n’ont pas permis aux résultats d’être proclamés officiellement. «Le classement, nous ne l’avons pas encore et nous ne l’aurons peut-être jamais, regrette la sportive. Je sais simplement que j’ai terminé parmi les dix premières femmes.» Quelques jours après cette finale, Maya Chollet a parcouru le Trek des trois cols, qui se déroule dans la région de l’Everest et qui enchaîne trois passages à plus de 5000 mètres d’altitude, sur une distance d’environ 166 km. De retour en Suisse, Maya Chollet a désormais deux compétitions en ligne de mire: le Championnat suisse de trail, dont elle est la détentrice du titre, qu’elle compte bien défendre, ainsi que la Coupe du monde de trail. «J’ai commencé à reprendre le rythme, dès le lendemain de mon retour, en courant, en nageant et en grimpant, mais ça faisait mal partout», sourit-elle. CM

 

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