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Une nouvelle épopée pour Jessica Bigler

Jessica Bigler, Nice, Balto et Speed vont se lancer dans un périple de 600 kilomètres à travers toute la Suisse. DR

AVENTURE VUIBROYE
Jessica Bigler, de Vuibroye, repart sur les chemins pour une nouvelle aventure. Accompagnée de trois chiens, elle traversera la Suisse afin de récolter des fonds pour son association, qui a pour but de venir en aide aux animaux de Hongrie dans le besoin. Se décrivant volontiers comme une nomade, Jessica Bigler, 36 ans, de Vuibroye, n’est pas une Vaudoise comme les autres. Depuis plus de dix ans, elle parcourt l’Europe, à cheval ou à pied, afin de récolter des dons pour des associations. Il y a deux ans, elle traversait les Carpates (voir Le Messager du 28 avril 2017). Mercredi, elle partira de St-Cergue à destination de Lugano. Un voyage de 600 kilomètres destiné, cette fois-ci, à financer sa propre organisation caritative, nommée Yok. Accompagnée de trois chiens, elle marchera pendant environ un mois et demi.

Si, cette année, elle a décidé de se restreindre à la Suisse, c’est parce que son association est basée chez elle, à Vuibroye. Portant le nom de l’un de ses chiens, décédé en septembre dernier, Yok a pour but de voir naître un refuge accueillant chevaux, chiens et chats principalement, mais aussi lapins et poules. La protection animale est ainsi au centre de ses préoccupations. Les donateurs peuvent acheter des kilomètres symboliques en vue de soutenir ce projet.

Recherche de l’essentiel

Mais, au fond, qu’est-ce qui pousse Jessica Bigler à partir ainsi sur les routes? «Je ne me sens pas à ma place dans la société actuelle, confie-t-elle. Toutes ces technologies, toutes ces choses futiles du quotidien, cela ne me correspond pas. Je me verrais bien vivre à l’époque où l’on se déplaçait à cheval.» En fait, tout a commencé en 2007. Après deux ans de service dans la police, Jessica Bigler se rend compte que ce mode de vie n’est pas fait pour elle. Subissant des pressions toujours plus fortes, elle décide soudainement de tout quitter, monte sur son cheval et s’en va. Cette escapade l’emmènera jusqu’au Pays de Galles, une première épopée de 3500 kilomètres.

«Depuis, cela fait dix ans que je vis sur les routes. En tout, j’ai parcouru environ 16 000 kilomètres», sourit celle qui s’adonne à la peinture lorsqu’elle ne voyage pas – elle a d’ailleurs récemment signé le logo de Swiss Expo. Ce goût pour la marche est ancré au plus profond d’elle-même. Jessica Bigler apprécie parcourir le monde en totale autonomie. Elle aime se retrouver coupée de tout et cherche à ne disposer que de l’essentiel pour vivre. «Je me sens bien lorsque je n’ai, avec moi, que le strict nécessaire.»

Pieds, pattes et roulettes

Ce printemps, ses compagnons de marche seront trois jeunes chiens: Nice, une staff de 2 ans aux taches noires sur les yeux, sortie d’une fourrière hongroise, Balto, un malinois de 3,5 ans adopté en France, ainsi que Speed, un autre malinois, également sorti de la misère. «Il n’a que 10 mois et a été abandonné à plusieurs reprises. Une association l’a recueilli et je l’ai pris sous mon aile.» Durant ce voyage, tout sera mis en place pour leur bien-être: «C’est eux qui dicteront le rythme. Je m’adapterai et ne sais donc pas exactement combien de temps ça durera. J’ai prévu un mois et demi, mais cela peut varier. Si ça prend finalement deux mois, tant mieux.»

Son périple destiné à récolter des fonds, qu’elle a baptisé La quête de Yok, se déroulera de la manière suivante: Jessica Bigler tirera derrière elle un chariot de 20 kg, pouvant transporter tout le matériel nécessaire: réchaud, pharmacie, nourriture suffisante pour cinq jours, une bâche en guise d’abri pour dormir et autres ustensiles indispensables. La globetrotteuse aurait volontiers ajouté un cheval à l’expédition, mais aucun de ceux dont elle dispose actuellement n’est capable de tenir la distance.

Un plaisir authentique

«J’ai l’intention de traverser un grand nombre de régions de Suisse et d’éviter les grandes villes, annonce-t-elle. Mon itinéraire passera, entre autres, par Vuibroye et le col du St-Gothard.» Jessica Bigler a également tenu compte d’un facteur important: la satisfaction. Son chemin oscillera entre monts et vallées pour qu’elle et les chiens prennent un maximum de plaisir, mais aussi pour que les panoramas permettent de réaliser de beaux clichés.

Progressant seule, avec ses trois amis à quatre pattes, elle pourra toutefois compter sur le soutien de ses proches en cas de pépin: «Si l’un de mes chiens se blesse ou qu’un quelconque souci survient, ma famille peut très vite arriver sur les lieux.» Jessica Bigler indique qu’elle se laissera porter au gré des rencontres. Elle se réjouit de faire, à nouveau, de singulières découvertes. «Par exemple, c’est lors d’un voyage en Hongrie en 2010 que j’ai rencontré mon petit ami, relate-t-elle. Il m’arrive aussi de faire la connaissance d’autres marcheurs, de partager des moments ou simplement un bout de route avec eux. Ce sont toujours des instants spéciaux, où les vraies valeurs prennent le pas sur la routine. Cela permet de dépolluer son cerveau.»

Lorsqu’elle marche, chaque journée est unique. Et chaque jour est une aventure en soi: «Je me lève le matin et je donne à manger aux animaux. Ensuite, je prévois mon itinéraire, je regarde où je peux trouver de l’eau et où je compte dormir. Et c’est parti!» Qu’elle parvienne à rejoindre le Tessin ne fait aucun doute. En revanche, ce qui reste incertain est qu’elle récolte suffisamment de fonds pour créer son refuge. Celui-ci servirait, entre autres, à recueillir des chiens détenus dans des conditions déplorables, notamment en Hongrie, et à leur trouver un nouveau foyer, en Suisse. Christian Marmy

Plus d’infos sur www.associationyok.com

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