Une nouvelle vision pour un nouveau départ

UNIHOCKEY SEMSALES

La formation féminine de l’UHT Semsales militant en 1re ligue petit terrain a changé d’entraîneur en nommant Sébastien Perrin à sa tête. Le Veveysan a choisi de changer la manière de jouer de l’équipe.

Ancien joueur, entraîneur et président de l ’UHT Semsales, Sébastien Perrin a été nommé à la tête de la première équipe féminine du club veveysan qui milite en 1re ligue petit terrain. La formation a connu des succès ces dernières années avec deux Coupes de Suisse remportées et une place forte en championnat. Cependant, un changement de politique devait inter venir après une saison moyenne.

Cette métamorphose n’est pas à chercher du côté de l’effectif, reconduit dans sa grande majorité, mais dans la façon d’évoluer. «Depuis les années très réussies de Ludovic Vial, les filles ont toujours eu l’habitude de jouer avec beaucoup d’intensité et de rythme, analyse Sébastien Perrin. Aujourd’hui, ce profil ne correspond plus forcément au projet familial ou à l’âge de certaines joueuses.»

A son arrivée, il a ressenti que la formation semsaloise était toujours aussi soudée, mais fragilisée. «La défaite en quart de finale de la Coupe de Suisse et l’élimination en demi-finale des play-offs ont laissé des traces. Or, il était important que les filles retrouvent du plaisir à venir s’entraîner et à évoluer ensemble sur le terrain.» Depuis le début de la saison, le Semsalois a instauré un système davantage posé. «Je souhaite que mes joueuses cou rent moins et mieux. En attaque, il s’agit de créer des espaces pour les exploiter. Défensivement, notre jeu se veut plus intelligent et juste dans les intentions.»

Un sport passionnant

Passionné par l’unihockey sur petit terrain dans son ensemble, l’homme de 32 ans a souhaité développer sa connaissance de ce sport. «C’est un jeu varié, haletant, rythmé, intense, technique et tactique. Comme il y a peu d’espace, tout se joue sur des détails.»

Durant la première rencontre entre le nouvel entraîneur et son équipe, les Semsaloises ont annoncé vouloir réaliser le doublé Coupe de Suisse et championnat de 1re ligue petit terrain. «Même si je suis ambitieux, j’ai essayé de relativiser en disant que l’adoption du système demanderait du temps. Je vise un travail sur deux ans.» L’entraîneur pose cependant une question audacieuse: «Pourquoi ne pas retourner à Berne pour la finale de la Coupe de Suisse?»

Sébastien Perrin voit l’UHT Semales dans un rôle d’outsider cette saison avec un jeu capable de régater avec les meilleures formations de la ligue. «En play-offs, je veux que nous arrivions à nous défaire de Gossau ou de Berner Oberland pour franchir la barrière mentale que représentent ces deux équipes.» En effet, dans l’après-saison, l’UHT Semsales n’a jamais passé l’écueil face à ces deux formations références.

«Satisfait» des changements

Le premier aspect tactique mis en avant par Sébastien Perrin consiste à apporter un côté analytique. «J’ai souhaité que mes joueuses comprennent et saisissent l’importance de la tactique et de l’intelligence de jeu dans un match.» Les premières journées du championnat ont apporté des satisfactions au coach, physiothérapeute dans la vie.

«J’ai noté que la défense est plus intelligente et juste dans son positionnement et dans ses choix. La lucidité s’est également améliorée avec des schémas de jeu davantage posés. Je suis plus que satisfait des changements et ajustements apportés.» Dans le jeu, le moteur de l ’UHT Semsales doit tourner selon un plan offensif collectif bien précis sans se reposer seulement sur ses individualités. «Nous avons besoin de tout le monde et je veux que le danger vienne de partout.» Un adage qui réussit plutôt bien actuellement avec huit victoires, un nul en neuf matches et une différence de buts largement favorable avec 88 goals marqués et 27 encaissés.

Les journées de championnat se poursuivent avec la 4e ronde ce dimanche puis la 5e le 20 novembre. Ensuite, le 26 novembre, l’UHT Semsales sera opposée en quart de finale de la Coupe de Suisse aux Jets de Kloten-Dietlikon, finalistes l’an dernier. Cette formation, qui compte d ’anciennes joueuses de LNA sur grand terrain, a remporté son huitième de finale 48-3. «Cette semaine-là sera déterminante pour la suite de notre saison», garantit Sébastien Perrin.

Maxime Schweizer

Trois questions à...

ISALINE GARDIOL, capitaine de l’UHT Semsales

Avez-vous déjà noté une différence dans le système de jeu?

Oui, je sens déjà une différence par rapport aux années passées. Je suis très contente de cette nouvelle vision, parce qu’elle colle davantage aux besoins et aux qualités de l’équipe. Notre jeu apparaît davantage posé et nous sommes plus calmes sur le terrain. Auparavant, notre nervosité nous jouait parfois des tours. Lorsque nous avions de la peine, nous tournions comme des hélices sans forcément réussir à marquer. Ces débauches d’énergie restaient parfois sans récompense.

Quels sont les objectifs de votre équipe cette saison?

Nous aimerions aller le plus loin possible, que ce soit en championnat ou en Coupe de Suisse. Comme chaque saison, idéalement, nous visons le doublé puisque nous plaçons la barre très haut. L’objectif sera le même l’an prochain avec la volonté de pérenniser notre nouveau système et d’intégrer de jeunes joueuses pour assurer la relève.

Comment percevez-vous votre nouveau rôle de capitaine?

Avant tout, je dois dire que je suis flattée d’avoir été nommée à ce poste. Je me vois comme un leader pour motiver l’équipe, lui donner un coup de fouet ou la calmer quand elle en a besoin. Je me vois également comme un apport complémentaire à Sébastien Perrin et Anaïs Kistler, les deux coaches. Je suis également le lien pour passer des messages ou des consignes entre l’équipe et le staff.
Propos recueillis par MS

Arrivé par hasard sur le banc de Semsales

Nouvel entraîneur de la première équipe féminine de l’UHT Semsales évoluant en 1re ligue petit terrain, Sébastien Perrin n’est pas un inconnu du côté de la salle polyvalente veveysanne. En effet, il y a fait ses premiers pas, évolué en actifs, intégré le comité, pris la présidence avant de partir en froid avec son club de toujours. Des tensions aujourd’hui oubliées.

Après avoir roulé sa bosse à Tafers/ Schmitten, Gruyère/Oron, Treyvaux ou encore Fully, le voici de retour dans son village d’origine. L’homme de 32 ans a rencontré par hasard Jacky Grand, en place la saison dernière. Physiothérapeute dans sa vie professionnelle, Sébastien Perrin a accepté l’invitation d’un des membres fondateurs de l’UHT Semsales pour s’occuper des joueuses.

Lorsque les discussions pour trouver un nouvel entraîneur ont commencé, il s’est présenté. «J’ai eu une discussion sincère avec Roxanne (n.d.l.r.: Desplands, capitaine emblématique et désormais présidente-joueuse) pour évoquer la possibilité d’occuper ce poste.» Sébastien Perrin met également en avant le rôle de la coach Anaïs Kistler. «Elle a facilité mon intégration. Elle est le tampon (comprendre ici la personne de référence) entre les joueuses et moi.»

Pour une équipe qui a connu des triomphes, il ne fut pas aisé d’imposer de nouvelles idées, même si certaines joueuses avaient quelque peu «perdu le plaisir» du jeu. «C’est dur de remettre en question certaines clés qui ont fait le succès de cette équipe. Mais les filles sont avec moi», assure l’entraîneur. MS