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Un couple de globe-trotteurs féru de cracheurs de feu


VOLCANOLOGIE MARACON

Marie-Anne et Marc-André Bardet reviennent du Cap-Vert, où ils sont allés, en novembre, contempler le Fogo. Un voyage supplémentaire pour ce couple de Maracon qui, depuis plusieurs années, sillonne la planète à la découverte de volcans. Rencontre.

«L’activité volcanique, un phénomène naturel aussi merveilleux qu’impressionnant, à la fois bénéfique et dévastateur, occupe une place toute particulière dans le cœur de Marie-Anne et de Marc-André Bardet. Ce couple de quinquagénaires, installé à Maracon, en est totalement passionné, et cela depuis plusieurs années. En novembre dernier, il s’est rendu au Cap-Vert, un archipel composé de dix îles volcaniques. L’une d’elles est formée par le Fogo, un volcan en activité, dont la dernière éruption remonte à 2015.

«Il se réveille environ tous les vingt ans, explique Marc-André Bardet. A chaque fois, des coulées de lave recouvrent les maisons alentour. La population locale rebâtit ensuite à la même place et bénéficie de terres très fertiles. Par endroits, le sol est encore chaud. Si l’on creuse dix centimètres à peine, on ne peut pas y poser la main.» Et son épouse d’ajouter: «Dans le cratère, nous avons vu des fumerolles. Ces îles sont superbes. C’est sauvage, authentique. La coloration des roches, orange vif, rose ou même violet, témoigne de la présence de minéraux particuliers. Des couleurs que nous n’avions encore jamais vues.»

Une première inattendue

Les deux globe-trotters, qui se considèrent volontiers comme volcanophiles, ne sont pas tombés dans cette marmite quand ils étaient tout petits. Ils étaient avant tout friands de randonnées, sans se prétendre spécialement sportifs. Elle, chimiste, et lui, ébéniste, ont toujours apprécié les choses simples, accessibles. En 2006, ils se rendent au Costa Rica et sont émerveillés par sa faune et sa flore. Au cours d’un circuit organisé, le guide les emmène alors sur le flanc du volcan Rincon de la Vieja. Là, ils sont interpellés par son bouillonnement et par ses émanations sulfureuses.

La nuit qui suit, ils ont la chance d’assister à l’éruption d’un autre volcan, l’Arenal, qui culmine à 1600 m, depuis leur logement. «Des pierres rouges sortaient du cratère et roulaient sur ses flancs. Nous n’avons pas été spécialement impressionnés, mais plutôt intrigués, confient-ils. Pour nous, c’était une première, et nous avions la sensation de véritablement vivre l’événement. Surpris, nous nous sommes levés plusieurs fois, cette nuit-là, pour observer le spectacle.»

Confirmation brûlante

Leur voyage se poursuit sans encombres et ils ne prennent pas encore totalement conscience de leur amour naissant pour les cracheurs de feu. «Les années suivantes, nous avons fait plusieurs randonnées en groupe, dans différents pays. Parfois il y avait des volcans, parfois non.» Un jour, ils rencontrent un touriste qui fait partie de leur groupe. Au détour d’une discussion anodine sur les volcans, il les informe de la possibilité de visiter ceux qui sont en éruption et leur révèle l’existence d’agences de voyage spécialisées dans ce domaine. Les Bardet, qui entre-temps ont pris goût à de tels spectacles, mettent alors sur pied leur première expédition spécifiquement dans ce sens.

C’est un véritable coup de foudre. En 2011, ils se rendent au Guatemala, où ils approchent du volcan Fuego. «Il est très actif, de façon quasi permanente, s’enflamment-ils. Lorsque nous y sommes allés, nous avons eu droit à un feu d’artifice en continu ou presque. Nous avons bivouaqué sur l’un des monts avoisinants, parce que rester trop près du cratère présente de réels dangers. Il y a les nuées ardentes, les coulées de lave, mais aussi des blocs de roche en fusion, parfois énormes, qui sont projetés dans les airs. Une fois au sol, ils peuvent rouler ou avancer extrêmement rapidement en raison des gaz libérés.»

Compte tenu de tous ces éléments, n’ont-ils jamais eu peur lors de leurs multiples expéditions? «Non, en tout cas pas sur le moment. Nous sommes allés visiter des volcans interdits, qui sont déclarés inaccessibles, mais que des guides locaux permettent à chaque fois de découvrir. C’est sûr que le risque zéro n’existe pas. Mais le plus important, c’est de bien se renseigner avant de partir et d’organiser son voyage.» La plupart du temps, ils dorment sous tente à proximité du volcan, pour une raison toute simple: «C’est toujours la nuit que le spectacle est le plus beau.» Des contrastes de lumières rougeoyantes qui prennent une toute autre ampleur dans l’obscurité. Par ailleurs, les Bardet tentent d’habitude de s’installer à un endroit où, faisant face au cratère, ils ont le vent dans le dos, ne serait-ce que pour échapper à l’odeur du soufre.

Pour l’heure, ils se sont rendus dans vingt-sept pays volcaniques, répartis sur les cinq continents, et ont découvert cent trente-cinq volcans. Plus de la moitié de ceux-ci sont encore actifs.

Destinations futures

Le couple n’a pas encore précisément déterminé sa prochaine visite. «Il n’y a encore rien de défini, mais quelques petites choses sur le feu, s’amuse Marie-Anne Bardet. Nous aimerions découvrir les Philippines, le Pérou ou, pourquoi pas, le Grand Rift africain. De toute manière, avant de nous lancer dans un voyage, nous le préparons pendant environ une année.»

Nul ne sait, donc, où se rendront Marie-Anne et Marc-André Bardet lors de leur prochain périple, mais il y a de fortes chances que celui-ci les mène aux abords d’un massif, sans doute de forme relativement conique et pourvu d’un cratère à son sommet. Et, selon toutes probabilités, le couple de Maracon reviendra dans la région muni de splendides clichés, qui agrémenteront sa collection, déjà bien fournie, et illustreront un des prochains diaporamas qu’il a plaisir à partager.


Christian Marmy

Plus d’infos sur www.voyagesetvolcans.simplesite.com

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