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Un directeur d’école rwandais dans la peau de Gérald Morier-Genoud

Les directeurs d’école Samuel Baziruwiha et Gérald Morier-Genoud s’entretiennent durant un mois sur les défis de l’éducation. RÉGINE GAPANY

ÉDUCATION JORAT/AFRIQUE

Samuel Baziruwiha dirige une école au Rwanda. Grâce à un programme d’échange, il accompagne durant un mois Gérald Morier-Genoud dans son quotidien à la tête de l’établissement primaire et secondaire du Jorat.

Envoyés par l’association DM (voir encadré), trois directeurs d’école rwandais, Odette Mukamani, Félix Muhire Nshima et Samuel Baziruwiha, séjournent dans la Broye auprès de trois directeurs vaudois, à l’établissement primaire et secondaire du Jorat, à l’établissement primaire de Payerne-Granges et environs et à l ’établissement secondaire de Payerne.

«Du point de vue administratif, je voudrais apprendre les stratégies que les dirigeants des écoles suisses mettent en œuvre pour s’assurer que les étudiants reçoivent une formation de qualité», livre Samuel Baziruwiha, qui loge à Carrouge depuis le 27 octobre afin de partager le quotidien du directeur de l’établissement du Jorat. Comment les plannings horaires s’organisent-ils? Comment évaluer les cours dispensés par le corps enseignant? Quelles stratégies mettre en place pour que les élèves possèdent des compétences utiles au marché du travail? Comment gérer les cas de décrochage scolaire? Autant de sujets que Samuel Baziruwiha et Gérald Morier-Genoud, le directeur de l’école du Jorat, aborderont ensemble jusqu’au 25 novembre, avant que la délégation rwandaise ne reparte pour Kigali, forte de ses échanges dans les trois établissements.

Problèmes d’effectifs

Il ne s’agit pas d’une visite ponctuelle. «Le lien va persister dans le temps, nous souhaiterions aussi nous rendre un jour au Rwanda pour nous enrichir de leurs façons de faire, indique Gérald Morier-Genoud. Le principal défi pour Samuel Baziruwiha à Rugango, dans l’est du Rwanda, malgré le soutien de l’église presbytérienne et de l’Etat, se situe au niveau des effectifs.

«Dans les faits, une classe moyenne devrait comporter 35 élèves, ils sont plus de 70», révèle le directeur rwandais. Si son école comprend près de 1700 élèves comme l’établissement du Jorat, il n’y a que 26 locaux contre 86 à Mézières. «Quand on pense qu’ici c’est déjà le drame quand il y a 23 élèves dans une classe, il serait peut-être bien de relativiser», exprime Gérald Morier-Genoud. Cette question des effectifs a aussi interpellé les élèves.

Interculturalité et dialogue

Durant ce mois d’échange, les directeurs rwandais et broyards s’inspirent mutuellement des défis pédagogiques. Samuel Baziruwiha visite des classes, assiste à des séances, a rencontré l’association des parents d’élèves et devait se rendre en fin de semaine au Salon des métiers à Lausanne.

Un programme chargé et doté de beaucoup de découvertes. «C’est très intéressant», note enthousiaste le quarantenaire qui a particulièrement apprécié sa visite au sommet du Moléson. Le directeur se rendra encore à Château-d’Œx afin d’y découvrir la gestion d’un établissement de montagne. Avant de retourner au «pays des mille collines» où l’on parle le kinyarwanda, mais où l’enseignement se fait en anglais, la deuxième langue du pays, avant le français et le swahili.
Régine Gapany


Sous le signe de la réciprocité

L’association DM, basée à Lausanne, trouve son origine dans le département missionnaire des Eglises protestantes de la Suisse romande. Aujourd’hui, elle s’engage pour l’agroécologie, l’éducation et la théologie avec les Eglises protestantes en Suisse et dans le monde, sous le signe de la réciprocité. Par l’échange de personnes et le soutien à des projets, elle traite des questions liées au genre, à la gouvernance et à l’interculturalité qui traversent tous ses engagements. RG

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