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UN INVITÉ, UNE PLANTE


Jean-Marc Colliard, qui fêtera ses 60 ans en devenant grand-père cette année, est bien connu des Châtelois par son activité de fontainier. Fontainier? Oui, celui qui garantit, en tout temps, l’approvisionnement, en quantité suffisante, d’une eau d’une qualité irréprochable.

SA PLANTE: LE BOUTON D’OR

Ce métier conduit fréquemment Jean-Marc dans la nature, pour surveiller le réservoir, organiser l’installation ou la réparation de conduites. Il a alors le plaisir, durant sa pause, d’observer plantes et fleurs, et d’en ramasser quelques-unes.

Quand il s’agit d’en choisir une seule, Jean-Marc réfléchit: «J’apprécie beaucoup le sureau et ses belles ombelles qui permettent de faire un sirop dont je suis très friand. Les ombelles des kutches font de très belles décorations. Avec mon épouse Nicole, qui était alors ma fiancée, nous étions allés en cueillir pour décorer la chapelle des Paccots pour notre mariage. Mais celle qui attire mon regard chaque printemps, c’est le bouton d’or.»

Selon mon expérience d’amoureuse des plantes dans différentes régions des Alpes, parler de bouton d’or est toujours complexe. Les fleurs jaunes sont légion dans nos pâturages, et cette appellation est donnée à une multitude de fleurs différentes. Renoncules âcres, populages des marais ou trolle d’Europe reçoivent fréquemment ce surnom.

Jean-Marc est très clair, son «bouton d’or» est sans aucun doute le trolle d’Europe. «J’aime sa tige longue d’une cinquantaine de centimètres, assez fine, ses feuilles découpées qui sont légères et décoratives, il va bien en bouquets.» Jean-Marc sourit : «C’est une plante qui apprécie l’eau, les emplacements un peu marécageux, alors forcément, j’en rencontre souvent durant mon travail, au bas de Bourbuintze, aux Joncs, dans les prairies humides. Les vaches ne les mangent pas, alors elles forment de jolies taches jaunes sur le fond vert des prairies.»

Depuis qu’il l’a découverte, encouragé par sa fiancée à lui offrir des bouquets indigènes de fleurs des champs, à la place des bouquets tout faits de fleurs coupées étrangères, il l’a souvent ramassée et observée. «Elle est surprenante, parce qu’elle n’ouvre jamais complètement sa fleur d’un joli jaune. Elle cache son intérieur, je me demande comment elle peut être pollinisée. Peut-être cette spécificité explique-t-elle sa grande longévité, car en vase, elle reste fraîche. Quand je la ramasse, je fais toujours de petits bouquets. Elle n’est pas protégée mais c’est important pour moi de lui permettre de continuer à s’épanouir et à régaler mon regard.»

Texte d’Isabelle Seghin, Ecole En pleine nature, 1618 Châtel-St-Denis.

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en-pleine-nature @bluewin.ch

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