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«Un patrimoine est parti en fumée»

Les flammes ont pu atteindre une hauteur de plus de 13 mètres. Seule l’étable a pu être sauvée. La partie habitable, elle, est complètement partie en fumée. CHLOÉ LAMBERT

Le chalet des Pueys, situé aux Paccots, a été en grande partie détruit par un incendie samedi en fin d’après-midi. L’accident s’est déroulé lors d’une fête privée. Deux blessés sont à déplorer, une enquête est en cours.

Sur les hauts des Paccots, il ne reste plus grand-chose du chalet des Pueys. Connu pour accueillir régulièrement des événements privés et des colonies de vacances, il a été victime d’un incendie samedi en fin d’après-midi, lors d’une fête. Le réfectoire pouvant accueillir jusqu’à 100 personnes est parti en fumée. Tout comme les dortoirs et la cuisine. Seule reste l’étable attenante.

La police et les pompiers ont été alertés peu après 17 h 30 de l’incendie de ce chalet, propriété de la commune de Châtel-Saint-Denis. Celui-ci est séparé en deux parties: l’une est consacrée au bétail et louée à un amodiataire, l’autre, habitable, est gérée par la section Dentde-Lys du Club alpin suisse (CAS).

Manque d’eau

«A notre arrivée, il y avait de la fumée sur les deux tiers du bâtiment, soit la partie du CAS, relate Bertrand Vienne, commandant ad interim du Corps de sapeurs-pompiers Châtel-St-Denis et Remaufens (CSPI). La partie habitable était de toute façon condamnée. Nous avons concentré nos forces sur le mur coupe-feu, qui protège la partie rurale.»

Le manque d’eau fut la principale difficulté de l’intervention. «Pas uniquement à cause de la sécheresse, mais aussi en raison de l’absence de borne hydrante dans ce secteur éloigné.» Il a notamment fallu mettre un système de pompage dans la rivière en contrebas. «Nous avons pu compter su r des camions-citernes des Centres de renfort de Bulle et de Romont.» Le service des eaux communal est également venu prêter main-forte en effectuant un montage sur une conduite d’alimentation.

Ce n’est que peu avant minuit que les sapeurs-pompiers ont pu maîtriser le sinistre. «Nous nous sommes ensuite relayés pour surveiller les départs de feu. Vers 5 h, tout était complètement éteint.» Seule l’étable a pu être sauvée.

Un blessé héliporté

Dans un communiqué, la police cantonale indique que la dizaine de personnes présentes ainsi que le bétail avaient pu être mis en sécurité. Cellesci ont été prises en charge par l’équipe mobile d’urgence psychosociale. «Heureusement, une grande partie des invités n’étaient pas encore présents, précise Bertrand Vienne. Il s’agissait de la phase de préparatifs de la fête.»

Deux blessés sont toutefois à déplorer. Le premier a été pris en charge par une ambulance sur place, sans être hospitalisé. La gravité des brûlures du second a nécessité qu’il soit héliporté à l’hôpital.

Christa Bielmann, chargée de communication à la police cantonale indique que «la police est retournée lundi sur place pour les besoins de l’enquête». Celle-ci étant toujours en cours, aucune information n’a été donnée sur les causes de l’incendie, de même que sur le montant des dégâts.

Beaucoup d’émotions

«Cela fait plus de quarante ans que le chalet des Pueys est géré par le CAS. C’est notre point de chute, il représente l’endroit où se réunissent les membres et où nous organisons nos assemblées», explique Sandrine Bochud, membre du comité de la section.

Selon elle, les locaux avaient beaucoup de succès et étaient loués tous les week-ends. «Beaucoup de personnes de la région y ont des souvenirs de fêtes de famille, de mariages… C’est vraiment un pincement au cœur, j’éprouve beaucoup d’émotions.»

De son côté, le sy ndic de Châtel-Saint-Denis Charles Ducrot relève la «tristesse pour la région de perdre ce chalet emblématique». Et d’ajouter: «Un patrimoine est parti en fumée, mais je pense en premier lieu aux blessés. Le chalet, on peut le reconstruire plus beau qu’avant, comme dit la chanson.»

Refaire à l’identique

Il s’agira d’abord de faire appel à une entreprise spécialisée pour le démontage, de faire place nette, de lancer une étude pour estimer le coût des travaux, puis de soumettre ceci au Conseil général, énumère-t-il. «La principale question est de savoir si on peut sauver les murs. On va essayer d’avancer le plus rapidement possible, tout en prenant le temps nécessaire pour que cela soit bien réalisé. L’idéal serait de commencer des travaux au printemps prochain. J’espère qu’on pourra le refaire à l’identique», conclut Charles Ducrot.
Elodie Fessler


«Un boulot fantastique»

Conseillère communale châteloise et responsable du service du feu, Chantal Honegger-Rupp a tenu à féliciter les troupes des pompiers qui se sont rendues sur place pour éteindre l’incendie au chalet des Pueys. Elle a également souligné l’importance des moyens de subsistance assurés par les buvettes de Rathvel et la présence du Soutien sanitaire opérationnel.

«Nos troupes de sapeurs-pompiers ont réalisé un boulot fantastique, applaudit la Châteloise. Elles ont travaillé dans une chaleur étouffante sans ménager leurs efforts.»
L’apport en eau, notamment à cause de l’absence de borne hydrante et de la sécheresse, a été une notion supplémentaire à gérer.

En revoyant leur tactique initiale, les soldats du feu ont pu sauver l’étable. «Pour réussir cette mission, ils ont réfléchi à la meilleure solution et ont réussi à éviter que la partie rurale du chalet ne brûle. Un grand bravo à eux!» MS


Les chiffres

>1837:
l’année de construction du chalet des Pueys.

>Le 23 juillet, vers 17 h 30, l’alarme est déclenchée, vers 5 h, le feu est éteint.
>25 minutes: le temps entre l’alarme et l’arrivée des pompiers.

>Environ 50 pompiers (du Centre de renfort de la Veveyse, de la Basse-Veveyse, du CR de la Gruyère et de Romont) sont déployés sur place.

>Plus de 13 mètres: la hauteur des flammes.

>3 tonnes-pompes, 4 lances de 300 l/min: le dispositif mis en place pour combler le manque d’eau.

MS

 

CHLOÉ LAMBERT
CHLOÉ LAMBERT

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