«Avec mon violon, j’exprime le meilleur que j’ai à offrir»

Musicien invité par la légende Ivry Gitlis, Artur Tarnowski donnera quatre concerts dans la région. Ami de Gabrielle Bourguet, il a accordé de son temps pour évoquer son parcours et son amour pour la musique.

L’histoire est folle, presque irréelle. Gabrielle Bourguet, ancienne députée veveysanne, a découvert Artur Tarnowski, violoniste polonais de talent, dans les rues lausannoises. Au fil des rencontres, une amitié s’est créée et l’artiste a commencé à jouer à Granges en 2018, accompagné de l’organiste Damien Savoy. Le 11 septembre, il sera de retour dans la chapelle veveysanne pour une seconde représentation. Portrait d’un musicien «extraordinaire et passionnant», dixit la Grangeoise de cœur.

Artur Tarnowski aime bien dire qu’il est tombé dans la musique étant petit. Même avant. «Ma maman aimait la musique de Mozart et l’écoutait souvent quand j’étais dans son ventre. Lorsque je suis né, si la musique était éteinte, même lorsque je dormais, je me mettais à pleurer.» A cinq ans, il a commencé le piano, puis à huit ans, ce fut le violon.

Né en 1986 à Grójec près de Varsovie, il a étudié à l’école de musique locale de Radom avec Bogdan Krysa, soliste de l’Orchestre philharmonique national de Kiev. Artur Tarnowski a poursuivi ses études avec le professeur Stanisław Kuk à l’Université de musique Frédéric Chopin à Białystok, où il a obtenu son diplôme de licence.

«J’ai appris à aimer la musique grâce à Bogdan Krysa.» Il a développé une vraie relation avec son mentor. «Il m’a fait écouter des enregistrements de Heifetz et Oistrakh et, à ce moment-là, je suis tombé amoureux de cet art.»

Protégé d’Ivry Gitlis

Il s’est alors entraîné près de huit heures par jour. «J’effectuais même des heures supplémentaires en faisant le mur. Je ne pensais plus qu’à la musique, parce que c’est ce que j’aime.» Ensuite, Artur Tarnowski a étudié et obtenu son master à l’Académie de musique Feliks Nowowiejski de Bydgoszcz sous la houlette de Marcin Baranowski. Le musicien de 36 ans a participé à des master classes avec le légendaire violoniste Ivry Gitlis, aujourd’hui décédé. «La première fois que je l’ai vu, je ne savais pas que je devais jouer devant lui et je n’avais pas mon violon (rires).»

A Cassis, Artur Tarnowski a enfin pu jouer face au maestro. «Je le voyais sourire de plus en plus, cela se voyait qu’il aimait ce qu’il entendait. Il ne m’a pas dit grand-chose, mais possédait toujours une classe et une aura certaines.» Le musicien est retourné deux fois à Paris pour des sessions avec Ivry Gitlis, qui l’avait invité.

«Cette relation privilégiée maître-élève m’a aidé à développer ma compréhension des aspects vraiment importants de la musique.» Ces années d’étude ont également façonné l’homme qu’il est aujourd’hui. «J’ai appris que la musique est quelque chose qui ne peut être trouvée qu’en moi-même. Je joue en me sentant uni à mon moi intérieur. De cet endroit silencieux et absolu dans mon cœur, avec mon violon, j’exprime le meilleur que j’ai à offrir.»

Un besoin de jouer

D’ailleurs, quand Artur Tarnowski ne joue pas durant un certain temps, il ressent le besoin de sortir son violon de sa boîte. «Le violon fait partie de moi. J’ai envie de devenir meilleur. Même si je m’accorde des jours de pause, j’essaie de jouer au minimum cinq minutes par jour.» Que ce soit à un festival en Suède ou pour un concert privé dans un jardin en Ardèche, Artur Tarnowski se prépare de la même façon. «La musique classique reste un art magnifique et quelque chose de difficile à jouer. Pour chaque concert, je me dois d’être bon, par respect pour cet art et pour les spectateurs.»
Maxime Schweizer

Concerts d’Artur Tarnowski:
11 septembre à 17 h, chapelle de Granges, 25 septembre à 18 h, chapellenie de Rue pour l’exposition de Marcel Dorthe, 30 septembre à 19 h 30, église de Ponthaux, et 2 octobre à 17 h, église de Riaz.