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Veveyse

De Semsales au sous-sol du métro parisien

Depuis la mi-septembre, quatre spécialistes en sciage de l’entreprise semsaloise Kdemol SA travaillent sur le chantier du Grand Paris Express. KDEMOL SA

TRANSPORTS PUBLICS SEMSALES

Basée à Semsales, la toute jeune entreprise Kdemol SA participe au plus grand projet urbain en Europe, le Grand Paris Express et ses 200 kilomètres de lignes de métro automatiques.

Vingt tunneliers creusent en ce moment les futures lignes du Grand Paris Express. Entreprise basée à Semsales et créée depuis seulement sept mois, Kdemol SA participe à ce chantier de génie civil, décrit comme le «plus grand projet urbain en Europe». Depuis la mi-septembre, ses quatre spécialistes en sciage d’édifices sont sur place. Leur travail, qui durera six mois, est complexe.

Il s’agit de démolir «de manière douce» des parois provisoires de plusieurs dizaines de mètres de haut et de long dans les sous-sols de la future station de Noisy-Champs. Cela afin de permettre le passage des futures rames sur la ligne 15 du Grand Paris Express. «Notre travail comporte une grande part de réflexion. C’est comme si nous devions démonter le mur brique par brique», image Michael Kohler, directeur de Kdemol SA.

Michael Kohler est fier d’avoir décroché ce «mandat d’importance»: «Le chantier avance bien, indique le chef d’entreprise de 37 ans. Nous avons même un peu d’avance sur le calendrier initial.» Ce n’était pas acquis, puisqu’il a été à l’arrêt total pendant trois mois en raison du confinement dans l’Hexagone. Prévue pour 2025, la gare de Noisy-Champs sera le véritable «nœud» du futur métro, d’après la Société du Grand Paris.

Allers-retours entre Paris et Semsales

Tous les quinze jours, Michael Kohler se rend dans l’Hexagone pour suivre le travail de ses collaborateurs. Il témoigne de la difficulté et du stress qu’engendre la gestion à distance d’un chantier aussi important. Un éloignement encore plus grand avec les restrictions de déplacements liées au Covid-19. «Nos quatre employés déployés à Paris rentrent tous les vendredis en Suisse. Ils effectuent alors leur quarantaine le week-end. Avec l’accord du médecin cantonal, ils peuvent en sortir avant dix jours.»

Kdemol SA a répondu à un appel d’offre lancé par le consortium de quatre entreprises – dont le groupe suisse Implenia, via sa filière française – qui s’est vu attribuer plusieurs chantiers sur le Grand Paris Express. «Si les entreprises suisses sont renommées dans ce domaine, c’est grâce à leurs méthodes, leur savoir-faire. Ce qui leur permet d’apporter des solutions rapides», estime l’habitant du Pays-d’Enhaut.

Michael Kohler a un parcours professionnel «atypique», comme il le dit lui-même. Diplôme de commerce en poche, il a travaillé pendant plusieurs années dans une entreprise bâloise, qui produit des filtres à air. Puis, il a rejoint une société active dans la maintenance de chauffage et de ventilation avant de travailler dans une entreprise spécialisée dans le revêtement. «C’est grâce à mes contacts dans le milieu de la construction et au savoir-faire de mes employés que nous avons pu décrocher l’appel d’offre pour le Grand Paris Express», reconnaît le directeur de Kdemol SA. Les chiffres du Grand Paris Express sont impressionnants. Imaginé pour alléger les déplacements autour de Paris, ce projet mammouth de métro comptera soixante-huit gares et deux cents kilomètres de lignes automatiques, soit autant que le métro parisien actuel. Commencée en 2016, la réalisation est prévue d’être achevée d’ici 2035. Chiffré à 19 milliards d’euros en 2010, le super-métro francilien devrait finalement coûter 35 milliards d’euros.

Créée en mars dernier, Kdemol SA s’est spécialisée dans la démolition, le sciage du bêton ou encore le forage. «Récemment, nous avons travaillé sur les viaducs et les tunnels de l’A16 dans les gorges du Taubenloch à Bienne, explique Michael Kohler. Si le directeur, d’origine jurassienne, a choisi Semsales, c’est pour des raisons pratiques: «La grande partie de mes six employés habitent en Veveyse et, à Semsales, nous sommes à proximité de l’autoroute.» Si le Grand Paris Express est un chantier d’envergure pour la PME veveysanne, son directeur indique que son équipe réalise aussi de plus petits travaux pour des particuliers, par exemple.

Valentin Jordil 

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