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Veveyse

Etienne Krähenbühl, invité d'honneur de Bossonn'Art

La sculpture d’Etienne Krähenbühl, qui sera visible dans le cadre de Bossonn’Art, est en place depuis mercredi. VJ

EXPOSITION EN PLEIN AIR BOSSONNENS

Bossonn’Art, qui commence dans une semaine, accueillera le sculpteur et graveur vaudois Etienne Krähenbühl. Celui qui a été choisi comme invité d’honneur de la 4e édition de la biennale expose pour la première fois l’une de ses œuvres dans une région «constitutive», selon lui, de son parcours artistique.

Mercredi, Gravité incertaine, l’œuvre d’Etienne Krähenbühl, est arrivée depuis Yverdon-les-Bains, où se trouve l’atelier de l’artiste, vers le site des ruines du château de Bossonnens. C’est là que se tiendra la 4e édition de l’exposition en plein air Bossonn’Art (voir Le Messager du 24 juillet dernier). Etienne Krähenbühl compare sa sculpture, créée en 2014, à une «voile de bateau» en métal qui est en équilibre sur un cube.

Elle bouge grâce au vent ou... aux visiteurs. Etienne Krähenbühl, né à Vevey en 1953, joue avec le contraste à la fois de la légèreté et du poids du métal, défiant les lois de la physique. L’artiste, qui est éminemment sympathique et accessible, a presque, sans hésiter, accepté d’être l’invité d’honneur de Bossonn’Art, «pas pour se mettre en avant», mais parce que l’invitation était empreinte «d’amitié» et qu’une «belle énergie» se dégageait de cet événement. Pour l’artiste – qui a notamment habité à Attalens, à Palézieux et à Granges (Veveyse) entre ses 18 et 21 ans – participer à Bossonn’Art est un retour à ses débuts. «La région a été constitutive dans ma trajectoire artistique. J’y ai vu le moyen de renouer avec le passé. Car c’est là que j’ai commencé le travail du métal et que j’ai installé mes premiers ateliers», se souvient-il.

Tordre la matière

Le mouvement est au centre de son travail. Le temps est l’autre intérêt d’Etienne Krähenbühl. «Le temps qui passe, mais aussi le temps qu’il fait», précise-t-il. Le Vaudois se passionne pour la marque des années ou des siècles sur la matière. Ce qu’il aime dans le métal, c’est sa «plasticité». L’artiste a le pouvoir de modifier la matière, de la rouiller, de la mouler, de l’éroder, de la lisser, de la sculpter...

Le Vaudois apprécie également associer une dimension scientifique à sa démarche artistique. Pour ses travaux sur le métal, il a longtemps collaboré avec Rolf Gotthardt, de l’EPFL, spécialiste des alliages: «J’aime apporter un peu plus de contemporain à mes sculptures en utilisant des matériaux issus de nos décennies.»

En août 2019, Etienne Krähenbühl a exploré un nouveau territoire: le plastique, matériau beau en soi, mais qui envahit notre quotidien et tue la planète. Pendant un an, de septembre 2017 à septembre 2018, le sculpteur a collecté tous les plastiques de sa consommation quotidienne pour en faire 730 estampes, soit l’équivalent de vingt-six kilos de matériau.

L’artiste ne cherche jamais à créer un bel objet. «Si, au final, il l’est, ce n’est pas le but premier», précise-t-il. Le travail d’Etienne Krähenbühl est donc à découvrir aux côtés de celui de vingt et un autres artistes romands, du 29 août au 19 septembre, à Bossonnens.
Valentin Jordil

Bossonn’Art, du 29 août au 19 septembre prochain sur le site des ruines du château de Bossonnens. Plus d’infos sur www.bossonnart.ch

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