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Fribourg durcit encore le ton face au coronavirus


COVID-19 VEVEYSE

Le Gouvernement fribourgeois a édicté de nouvelles mesures, mardi, pour tenter d’endiguer la hausse des cas de coronavirus. Si les restaurants ou les cinémas ont de nouveau dû fermer leurs portes, d’autres établissement publics, comme les coiffeurs ou les centres de soins, peuvent poursuivre leurs activités.

Face à la flambée des cas de coronavirus dans le canton de Fribourg ces dernières semaines, le Conseil d’Etat a décidé, mardi, de durcir ses mesures. En suivant l’exemple de Genève et de Neuchâtel, les autorités cantonales ont dicté la fermeture des restaurants et des bars ainsi que de la plupart des installations accessibles au public. Mercredi soir, cinémas, musées, salles de fitness et centres de loisirs ont ainsi dû fermer leurs portes jusqu’au 30 novembre. Les magasins ainsi que les coiffeurs ne sont pas concernés par ces nouvelles directives.

Prise de température auprès de quatre acteurs veveysans issus de différents domaines d’activité.

SPORT ET SANTÉ
Contrairement à ses voisins vaudois, le Centre de santé de Châtel-St-Denis peut rester ouvert. «Nous n’avons pas de fitness à proprement parler, détaille la responsable Aline Grandjean. Nous poursuivons les cours avec moins de dix personnes tout en prenant soin de respecter des mesures strictes.» Les participants sont priés de garder leur distance, de porter leur masque jusqu’à leur arrivée sur leur tapis, qui est désinfecté avant et après chaque séance. «Dans les locaux, rien n’est laissé au h a sa rd. Nou s ne vou lons pa s que quelqu’un prenne le moindre risque.»

Obligée de fermer ses portes à la clientèle ce pr intemps, l ’équipe du Centre de santé de Châtel-St-Denis s’était adaptée à la situation. «Nous avions rapidement mis en place des cours en direct via Zoom et des séances sur Youtube, rapporte Aline Grandjean. Le manque de contacts humains avait été très dur à vivre, mais la solidarité l’avait emporté sur le reste.» La Veveysanne se dit prête à revivre pareille expérience si la situation se détériore durant les prochaines semaines. «S’il le faut vraiment…»

Actuellement, les physiothérapeutes continuent d ’exercer dans les locaux châtelois. Dans ce domaine aussi, les protections sont nécessaires. «Nous avons mis sur pied des règles d ’ hygiènes à respecter. Les patients arrivent avec leur propre linge, et nous avons organisé un nouvel horaire. De cette manière, personne ne se croise en salle d’attente.»

COIFFEUR

Contrairement au premier semi-confinement, les coiffeurs peuvent rester ouverts. Pourtant, les clients se précipitent dans les différents salons de leur région par peur de les voir fermer. «Toute ma semaine est remplie et je vais aligner les journées de 14 heures», témoigne Sophie Ewald, responsable du salon La Vida Loca, à Châtel-St-Denis. Soulagée de ne pas fermer ses portes, la coiffeuse ne veut pas revivre la même situation qu’au printemps. «Nous n’avions rien pu faire, c’était dur. Certes nous avons touché les RHT, mais cela avait été dicté par la Confédération. Qu’en est-il si une telle décision vient du canton?»

Avec une employée et une apprentie, Sophie Ewald compte sur le Conseil d ’Etat fribourgeois pour mettre en place le même système d ’aide si une fermeture venait à être prononcée. Mais elle ne voit pas pourquoi le Gouvernement accentuerait davantage ses mesures prises mardi. «J’en ai marre que l’on nous prenne pour des pantins. On doit mettre en place des mesures drastiques et ensuite on doit fermer. Dans mon salon, j’ai 100 m2 à disposition, et toutes les précautions sont prises pour éviter toute contamination.»

CINÉMA

Pour Loïc Gasser, gérant du cinéma Sirius à Châtel-St-Denis, la fermeture des salles obscures ne constitue pas une surprise. «Nous nous y attendions au vu de la situation. Nous avons annoncé la nouvelle à nos spectateurs mardi soir, via les réseaux sociaux.» S’il reconnaît la nécessité des nouvelles mesures, il s’interroge toutefois sur leur pertinence. «Les cinémas ne sont pas des lieu x où il y a beaucoup de cont a m i n at ions, encore moi ns au Sirius… C’est dommage de fermer l’un des derniers lieux où les gens pouvaient se rencontrer et se distraire en ces temps difficiles.» Exploitant de la salle châteloise depuis 2016, Loïc Gasser ne craint pas pour l’avenir de son cinéma: «Nous avons la chance de fonctionner sous la forme d’une association. Cette fermeture ne dev rait donc pas trop nous impacter. Nous n’aurons pas de frais liés à notre suspension d’activité, mais nous n’aurons pas non plus de rentrée d’argent.» Quant à une éventuelle remise en marche dès le 1er décembre, il ne se prononce pas encore. «Nous verrons s’il y a de nouvelles sorties suffisament attractives pour nous motiver à rouvrir la salle à ce moment. Mais je suis convaincu que les spectateurs seront au rendez-vous.»

RESTAURANT

Rocco Melileo, qui gère le restaurant de la Gare à Bossonnens, n’y va pas par quatre chemins. «C’est nul de nous faire ça! Nous, les restaurateurs, avons pris énormément de mesures de sécurité et pourtant nous devons à nouveau fermer. Il ne faudra pas s’étonner s’il y a 70% de faillite en Suisse.» Des nouvelles mesures qui peinent à passer, avec l’impression que le monde de la restauration n’est pas logé à la même enseigne que d’autres établissements publics. «Le Denner de Bossonnens ne désemplissait pas mercredi et il n’y a eu aucun contrôle. Chez nous, la police du commerce est déjà passée deux fois...»

Au total, le tenancier d’origine italienne estime avoir déjà perdu près de 80 000 francs ce printemps à cause du semi-confinement. Et pour tenter de rentabiliser son stock de 6000 francs de marchandise fraîche, il veut se tourner vers la vente à l’emporter. «Il y a beaucoup de produits, comme des légumes ou de la salade, que je vais devoir donner à la famille, à des amis ou à des voisins.» Et pour éviter de renvoyer certains de ses employés, il compte sur une aide rapide des autorités cantonales.

Glenn Ray & Maxime Schweizer

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