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Veveyse

«Je suis un chef d’orchestre sans partition»

Patrick Stillavato est à la fois le directeur de LFM et le président du FC Le Crêt/Porsel/St-Martin. DAN RIBEIRO

RADIO FIAUGÈRES/LAUSANNE

Entre la radio LFM, le FC Le Crêt/Porsel/ St-Martin et la localité de Fiaugères, aucun lien, à première vue. Et pourtant, ces trois éléments font partie intégrante de la vie de Patrick Stillavato, qui dirige l’antenne, préside le club et réside dans le village veveysan. Portrait.

La semaine, il est à Lausanne, dans les studios de LFM, à gérer son équipe et à mettre sur pied ses émissions. Le week-end, il est au bord du terrain du Crêt/Porsel/St-Martin, à s’occuper de son club et à préparer les différentes rencontres. Le restant du temps, il est à la maison, à Fiaugères, en compagnie de son épouse et de ses trois garçons. Son nom? Patrick Stillavato.

L’homme de 44 ans – qui fêtera son anniversaire demain – occupe ainsi deux fonctions qui, à première vue, peuvent sembler diamétralement opposées. Pourtant, à y regarder de plus près, des similitudes apparaissent. Et lorsque lui-même explique les tâches qu’elles impliquent, plusieurs points communs émergent définitivement, qu’un terme résume bien: le management. Directeur de LFM depuis 2013 et président du club de foot veveysan depuis 2018, il ne semblait pourtant pas prédestiné à ces deux rôles.

Vendeur avant tout

Ayant grandi à Vevey, Patrick Stillavato effectue un apprentissage d’employé de commerce et obtient son CFC en 1992. Il est ensuite engagé chez un disquaire. «D’abord, j’étais un simple auxiliaire. Ensuite je suis passé vendeur, puis je suis devenu gérant», relate-t-il. Il change alors de registre, passant de la musique à l’industrie du tabac, et travaille dans la promotion marketing d’un groupe cigarettier. «C’est à cette époque que j’ai rencontré Valérie, qui allait devenir ma femme», confie-t-il.

Le couple vit d’abord sur les hauteurs de Montreux, puis à Savigny. C’est en 2005 qu’il fait son nid en Veveyse, à Fiaugères. Seulement, entre-temps, la situation professionnelle de Patrick Stillavato a passablement évolué. «En fait, chez le disquaire, je travaillais avec Olivier Delaloye, qui était animateur radio à l’antenne qui s’appelait encore Lausanne FM. Personnellement, j’écoutais peu la radio et ne connaissais pas grand-chose à ce monde-là. En 2002, nous avons eu une idée: faire quelque chose d’original, de marrant, en allant à la rencontre des gens, chez eux, pour diverses occasions, comme des anniversaires ou des fêtes au village.»

Son collègue animateur lui le fait clairement comprendre, c’est à Patrick Stillavato de s’y coller. C’est à lui d’aller trouver les personnes et de recueillir les propos qui seront diffusés. «C’est comme ça que je me suis retrouvé à faire des matinales pendant trois ans, en parallèle de mon autre boulot. Ça m’a beaucoup plu, je m’y suis assez rapidement fait. Par contre, dès que je finissais à la radio, je filais rejoindre mon autre poste (sourire)

Contacts et confiance

En 2005, Patrick Stillavato est contacté par Antoine de Raemy, qui venait de racheter Lausanne FM deux ans plus tôt: «Il savait que j’avais des compétences dans le marketing et dans la vente, et il m’a donné la chance de reprendre la régie commerciale. C’était un défi à relever, nous l’avons fait ensemble. Nous nous sommes fait confiance mutuellement.»

Quelques années plus tard, il devient directeur artistique de l’antenne, qui s’intitule désormais LFM. «Nous voulions un nom plus rassembleur, pour toute la Romandie», explique-t-il. C’est donc les deux principaux postes à responsabilité qu’il occupe jusqu’en 2013, année où un nouveau directeur commercial est engagé. Les finances du groupe ne sont alors plus les prérogatives de Patrick Stillavato, qui se focalise désormais sur le contenu diffusé sur les ondes.

Le quotidien d’un directeur

Quels sont ses tâches principales, ses défis et ses objectifs, en tant que directeur de LFM? «En fait, l’objectif, c’est toujours les chiffres. Le directeur commercial se soucie du chiffre d’affaires. Le directeur artistique, lui, s’intéresse au chiffre d’audience (rires).» Patrick Stillavato indique qu’il s’agit avant tout d’un métier de contacts humains. Au studio, il est à l’écoute de ses collaborateurs et accueille les invités, qu’il s’agisse d’artistes, de politiciens ou de sportifs.

Souvent, il fait un petit bilan avec son équipe du matin, puis se tourne vers la programmation des jours et des semaines suivantes. «Il y a toujours des défis, des choses à préparer et à corriger. Je discute beaucoup avec les animateurs et les journalistes. Je dis souvent que je suis un chef d’orchestre sans partition. Je m’adapte constamment, en fonction de ce qui se présente. Sinon, je fais également de l’administratif, ce qui, c’est sûr, est moins stimulant
(sourire)

L’autre facette, le ballon rond

Et le foot, dans tout ça? «J’ai commencé à 5 ans à Vevey Sports, retrace le président. J’ai joué jusqu’à mes 24 ans, puis j’ai complètement arrêté. C’est une fois installé à Fiaugères que j’ai été sollicité par des seniors, qui cherchaient de nouveaux coéquipiers.» Il rejoint donc les quadragénaires du Crêt/Porsel/St-Martin et se lie d’amitié avec toutes les personnes gravitant autour du club. «Lorsque le président Dominique Rossier a démissionné, j’ai rejoint le comité et me suis proposé pour reprendre le flambeau.»

La logistique, le staff et les infrastructures deviennent donc sa prérogative. «En fait, il faut mettre les meilleures conditions à disposition des joueurs, pour qu’ils puissent s’entraîner correctement et disputer des matches le week-end. Cette fonction, c’est une belle expérience, qui implique également l’organisation de quelques événements chaque année.» Quels sont les liens entre ces deux casquettes, s’il y en a? «En fait, je tente vraiment de dissocier travail et loisir. Le seul rapprochement que je verrais, c’est les artistes que je parviens à faire venir aux repas de soutien du club grâce à mon poste à LFM.»

Fibres transmises

Aujourd’hui, Patrick Stillavato est l’heureux père de trois enfants: Noah, 14 ans, Loan, 11 ans, et Ben, 8 ans. Les deux derniers jouent au foot, tandis que le premier… fait de la radio! Noah Stillavato fait en effet partie de l’équipe de NRV, la radio du Cycle d’orientation de la Veveyse à Châtel-St-Denis. «Le fait que je sois dans ce monde-là y est certainement pour quelque chose, présume son père. Bientôt, il va faire un stage d’une semaine à la RTS. Je trouve qu’il se débrouille déjà très bien, il est très autonome. Le plus drôle, c’est qu’il écoute souvent LFM et me fait des retours. Il commente tout ce qu’il entend. Donc quand j’arrive au studio, je sais déjà ce qui s’est passé sur les ondes (rires)

Patrick Stillavato reconnaît volontiers avoir eu un parcours atypique. Ravi d’occuper ces deux rôles de dirigeant, il conclut avec le sourire: «En fait, on peut dire que le plaisir est au centre de ma vie. J’aime partager ma joie et ma motivation avec les gens, que ce soit à la radio ou au bord du terrain de foot.»

Christian Marmy

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