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Veveyse

L’Edelweiss ne soufflera pas ses cent bougies cette année

Le comité de L’Edelweiss de Semsales, composé notamment de Marc Colliard, Guy Vuichard et Barbara Prélaz-Jordil (de g. à dr.) a organisé une réunion de crise, le 17 avril dernier, pour mettre au point un plan de report des festivités du centenaire. DR

FANFARE SEMSALES

  • Les manifestations de cette année se sont effacées devant les impératifs sanitaires incontournables.
  • Les festivités du centenaire de la fanfare L’Edelweiss de Semsales, déjà entamées en mars, n’échappent pas à la cohorte des reports.
  • Le spectacle ARBRacadabrant aura finalement lieu du 2 au 10 juillet 2021.

 

L’enchaînement des différentes phases de célébration du centenaire de la fanfare L’Edelweiss de Semsales se présentait bien. Le premier volet avait débuté, en mars, avec le Concours de solistes du Giron des musiques de la Veveyse et une compétition entre sept brass bands fribourgeois (voir Le Messager du 13 mars).

Les risques épidémiques en ont finalement décidé autrement. «Nous imaginions un chamboulement lié à la crise, mais nous pensions tenir le rendezvous de juillet, déclare Barbara Prélaz-Jordil, présidente de L’Edelweiss et du comité d’organisation du centenaire. Notre spectacle ARBRacadabrant (lire encadré) aura bien lieu, toujours à Semsales, mais du 2 au 10 juillet 2021».

Premières adaptations déçues

Malgré l’ambiance empreinte de prévention sanitaire, dans les semaines qui ont suivi le premier week-end de festivités, le programme initial semblait pouvoir se maintenir. Les membres du comité d’organisation espéraient en effet la poursuite des préparatifs jusqu’au début de l’été. «Nous interprétions positivement le report annoncé de la Fête cantonale de musique, explique la présidente, puisqu’il libérait du temps pour intensifier la préparation». Le plan de bataille conçu à ce moment-là envisageait alors des répétitions à la maison pour chaque chanteur aux mois de mai et de juin.

Un dispositif identique semblait pouvoir également s’appliquer à des binômes chargés de fabriquer des costumes et des décors. Quant aux acteurs du spectacle, des entraînements, via Skype, étaient prévus. A ce moment là, les annonces officielles laissaient entrevoir des possibilités d’activités à partir du mois de juin. Mais l’évolution de la situation sanitaire, ainsi que les annonces des autorités, sont venues changer cette donne. Dès lors, au début du mois d’avril, le comité a dû se résoudre à stopper la billetterie pour la manifestation de juillet 2020.

Plan B

La détermination n’a cependant jamais été éradiquée quant à la recherche d’une alternative. «Nous n’avons jamais imaginé l’annulation», affirme la présidente. Laquelle décide d’organiser, le 17 avril, une petite cellule de crise afin d’échanger avec Marc Colliard, vice-président, et Guy Vuichard, directeur musical et responsable des festivités. La réunion avait pour but d’examiner les risques liés et les différentes possibilités d’un report. Le mercredi suivant, lors d’une réunion par Skype, un plan B a été soumis à l’ensemble du comité, qui devait trancher entre trois scénarii. Le premier envisage un report pour l’automne induisant la tenue de la manifestation sous une cantine. Le second projette une date proche de la Fête Dieu en juin 2021. Enfin, l’idée de se caler sur le créneau identique du mois de juillet, précisément une année après la date initialement prévue, émerge. Elle finit par récolter l’unanimité des avis, ralliant au passage deux membres qui n’écartaient pas totalement l’hypothèse automnale. «Des jours plus longs, une meilleure luminosité et la garantie d’une météo plus clémente ont été autant d’arguments en faveur des dates retenues, du 2 au 11 juillet», détaille Barbara Prélaz-Jordil, ajoutant que toutes les mesures ont été prises pour le report ou l’achat des billets.

Mobilisation et impacts

Durant cette période agitée, des messages de soutien n’ont pas manqué d’être adressés aux organisateurs. Leur état d’esprit, d’ailleurs, est positif et ils restent enthousiastes. «Le chœur mixte et le théâtre ont joué le jeu en renonçant à leurs propres manifestations, dans le créneau choisi, pour donner la priorité au spectacle ARBRacadabrant», se réjouit la présidente. L’année supplémentaire pour les préparatifs offre l’opportunité d’apporter différentes améliorations. L’idée de réaliser des vidéos est en cours de réflexion. Une répétition avec le chœur devrait avoir lieu en septembre, ainsi qu’un week-end en novembre avec un match aux cartes. «Et dès que nous pourrons nous réunir, un apéro aura lieu sur la place de l’église», ajoute encore la présidente.

Qu’en est-il des impacts financiers de ce report? « Gérer un projet sur douze ou vingt-quatre mois, ce n’est pas la même chose», concède-t-elle. D’après ses estimations, elle envisage une perte d’environ 25 000 francs liés aux frais de publicité, de marketing, du libretto, des annonces, sur un budget total de 300 000 fr. Mais les sponsors ne se sont pas dédits et des bonnes nouvelles arrivent ces derniers jours: le fonds de la culture populaire de Pro Helvetia a validé, le 21 avril, son appui pour un montant de 10 000 fr. Quelques jours plus tard, c’est la Loterie romande qui a confirmé son soutien à hauteur de 20 000fr. tandis que le Service de la Culture de l’Etat de Fribourg versera, en mai, 13 000 fr. pour la composition. Ces versements permettront d’honorer les engagements par rapport au compositeur et librettiste qui ont rendu leurs copies. Le metteur en scène a été partiellement payé selon le travail effectué.

Autant de facteurs favorables qui, au fil des bouleversements intervenus, n’entame pas l’énergie des nombreux bénévoles, des chanteurs, des musiciens et des acteurs. Le rendez-vous est ardemment attendu pour la fête de juillet 2021 qui se tiendra comme prévu auprès de l’ancien clocher, au pied d’un arbre également centenaire, avec toutes les sociétés de la commune. «Plus que notre célébration, c’est le projet de tout un village, pour toute la communauté», exprime la présidente confiante.


Michel Machicoane Stocker

Plus d’infos sur www.semsales2020.ch


Le pitch du spectacle
L’histoire du chêne centenaire situé auprès du clocher de l’ancienne église de Semsales invitera les spectateurs à redécouvrir, en musique, en chansons et sur scène, l’histoire du village de Semsales, où il n’était autrefois qu’un simple gland. La mémoire dans la sève, le vieil arbre, plein d’énergie, s’entretient avec quelques privilégiés, qui savent écouter ce que les arbres avec la nature ont à dire aux humains. Si ce vénérable chêne a maintes fois échappé à la mort, son avenir semble aujourd’hui menacé par la création d’un nouveau quartier résidentiel. Dans le village niché au creux du Niremont, une famille, le prieur, le syndic, le régent, une militante écologiste radicale, une postière déjantée et bien d’autres personnages vont s’affronter autour du devenir de cet arbre. Cent-vingt chanteurs, quarante musiciens et dis acteurs joueront les représentations en plein air autour du clocher à Semsales. Le projet a été imaginé par le comité d’organisation des festivités lors d’un brainstorming, avec l’idée d’impliquer la troupe de théâtre Le Trac et le chœur-mixte La Caecillia. Le spectacle ARBRacadabrant, qui aura lieu les 2, 3, 4 et 8, 9, 10 juillet 2021, a été spécialement créé et écrit pour le centième anniversaire de la L’Edelweiss par Philippe Huwiler. La musique, elle, a été composée par Pierre Schmidhäusler, tandis que la mise en scène sera assurée par Claude Mordasini. Des gradins pouvant accueillir 500 personnes sont prévus pour ces six jours de représentation. MMS

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