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Veveyse

La réorganisation de la défense incendie avance d’un pas

Le lieu de l’administration, ainsi que celui de son siège juridique, a également été évoqué. «Ils seront sans doute basés à Châtel-Saint-Denis, pour des questions de place et de modernité des locaux», a indiqué François Genoud. JEAN-BAPTISTE MOREL/LA GRUYÈRE

POMPIERS VEVEYSE/SUD

Les communes de la Gruyère, de la Glâne et de la Veveyse ont accepté les modifications de statuts du projet de réorganisation de la défense incendie en un seul bataillon pour le Sud, baptisée Secours Sud fribourgeois.

Il y avait foule, jeudi soir de la semaine passée, pour l’assemblée extraordinaire qui s’est tenue à Châtel-St-Denis. Elle avait pour but la validation de la révision totale des statuts de l’association Ambulances Sud fribourgeois. Cette dernière regroupera bientôt les corps de pompiers communaux des trois districts et les ambulances au sein d’un même orga n isme, sou s le nom de Secours Sud fribourgeois.

Sur les 208 voix des communes du Sud, 201 étaient représentées par un membre d’un exécutif. Les délégués se sont ainsi retrouvés face aux trois préfets et à leurs lieutenants. «Le temps est court et le travail à réaliser encore important», a d ’emblée déclaré Willy Schorderet, préfet de la Glâne et président de l’actuelle association Ambulances Sud fribourgeois.

Dès le 1er janvier 2023, la Loi sur la défense incendie et les secours (LDIS), adoptée en 2021 par le Grand Conseil, déploiera complètement ses effets. La décision avait été prise de faire fonctionner les sapeurs-pompiers en un seul bataillon (Le Messager du 8 octobre 2021). Plusieurs communes ont soulevé des inquiétudes – déjà formulées depuis un certain temps – en début d’assemblée.

Pouvoir aux communes

Comme Savio Michellod, syndic de Granges et député PLR: «Ce soir, il est demandé aux communes de prendre des décisions inacceptables. Il n’y a ni budget consolidé ni planification financière.» Il a également mentionné les coûts supplémentaires que cette «réforme majeure» engendrerait pour les communes.

En réponse, les préfets ont été catégoriques: «Nous avons mené un travail préparatoire qui nous a pris beaucoup de temps et nous voulons désormais passer la main aux communes. Ce sera à elles de prendre les grandes décisions.» Willy Schorderet l’a d’ailleurs rappelé tout au long de ces trois heures et demie d’assemblée, n’enchantant visiblement pas les quelques communes réfractaires au projet.

Un autre point appuyé à plusieurs reprises par les préfets: la séparation entre d imension opérationnelle et administrative. Ce sont les associations de communes qui s’assureront de cette dernière. Alors que la Commission cantonale de la défense incendie (CDIS) se chargera de la défense incendie et des secours. «Le choix des bases de départ et le périmètre d’intervention ne dépendent pas des communes», a rappelé Willy Schorderet.

Des «pistes de réflexion»

Afin de poursuivre le travail mené par les préfectures, une nouvelle commission a été nommée, baptisée «Nouvelle structure». Elle comprendra finalement 13 membres: un préfet, François Genoud, et quatre représentants pour chaque district, dont un de chaque chef-lieu.

C ’est à elle que reviendra l’essentiel du travail à venir, dont l’élaboration d’une planification financière et d’un budget. «Je le répète, nous ne donnons ce soir que des pistes de réflexion. Tout est encore à préciser», a noté le préfet de la Veveyse. D’où le fait qu’aucun échéancier précis n’ait été communiqué et que le budget présenté ne l’était qu’à titre informatif. «Il s’agit d’une première vision d’ensemble», ce qui a d’ailleurs déplu à certaines communes, estimant qu’il est «difficile de se projeter sans cadre clair».

Plusieurs points clés ont néanmoins été abordés au travers de modifications apportées aux statuts et de divers commentaires soumis parles communes. Comme la possible location des bases de départ – appartenant aux communes – par l’association durant un certain nombre d’années. «On a déjà du mal à faire passer des statuts, alors imaginez le rachat des bases», a avoué Willy Schorderet. Le lieu de l’administration, ainsi que celui de son siège juridique, a également été évoqué. «Ils seront sans doute basés à Châtel-Saint-Denis, pour des questions de place et de modernité des locaux», a indiqué François Genoud.

Quant aux coûts, autre inquiétude soulevée à plusieurs reprises, une étude préparatoire a fait ressortir le montant de 48 francs en moyenne par habitant et par année.

Le poids des chefs-lieux

La modification des statuts, reprise article par article et ponctuée de nombreuses interventions, a écopé de quatre amendements supplémentaires. Tous ont été refusés. Les propositions faites par le comité de pilotage ont finalement reçu le soutien de la majorité des communes et, surtout, des chefs-lieux. Un poids qui s’est fait ressentir lors du vote final: à 165 oui contre 35 non, les statuts modifiés, mais non amendés, ont été acceptés.

Les préfets ont, tout de même, suspendu l’assemblée quelques minutes, juste avant le vote. François Genoud s’est exprimé à ce sujet: «Voilà une vingtaine d’années que je suis la mise en place d’associations. Jamais nous n’en avions vécu une comme celle-ci.

Cette configuration est extraordinaire, dans tous les sens du terme.» La commission devra encore nommer un administrateur ces prochaines semaines. Le projet devrait être finalisé en novembre.

Ann-Christin Nöchel/ La Gruyère

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