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La Veveysanne Sandra Jean à la tête de «Watson»

Pour Sandra Jean, Watson devra combiner informations pertinentes et ton impertinent pour convaincre les Romands. LÉA JEAN

MÉDIAS ST-MARTIN

Sandra Jean, résidente de St-Martin et ancienne directrice des rédactions du Nouvelliste, dirigera la version romande du journal en ligne Watson, dès le mois de mars 2021, comme l’a récemment annoncé son éditeur.

«Watson est un pure player, un média pensé uniquement pour le numérique. Mais c’est aussi un média rassembleur, qui prône une information vérifiée», s’enthousiasme Sandra Jean en évoquant son nouveau défi professionnel. Ancienne rédactrice en chef du Matin et directrice des rédactions du Nouvelliste jusqu’à la fin de l’année dernière, la résidente de la commune de St-Martin tente le pari du journalisme en ligne. A partir du mois de mars 2021, elle prendra la direction de la branche romande de Watson «qui installera sa rédaction d’une vingtaine de journalistes à Lausanne», comme le précise un communiqué publié vendredi dernier.

Lancée en 2014 par Hansi Voigt, ancien rédacteur en chef de 20 minuten online, cette plateforme zurichoise appartient à Peter Wanner et à sa maison d’édition AZ Medien. C’est d’ailleurs Michael Wanner, son fils et directeur général de Watson, qui a annoncé, en avril, la volonté d’implanter la plateforme en ligne en Suisse romande. Pour Sandra Jean, cet héritage familial est gage de qualité: «La famille Wanner est passionnée de journalisme et se veut très entreprenante.»

Entre rigueur et impertinence

Comme dans sa version alémanique, Watson combinera actualité, débats et divertissement. Sandra Jean de préciser: «A nous de convaincre les lecteurs romands, avec des sujets pertinents et un ton parfois impertinent.» Une formule qui a fait ses preuves: avec 27 millions de visites mensuelles, Watson est le troisième portail gratuit d’information en Suisse. Pour la rédactrice en chef du futur site d’informations, la gratuité ne rime pas forcément avec une information de mauvaise qualité: «Nous voulons proposer un journalisme qualitatif, aussi bien dans les angles traités, que dans l’écriture. C’est pourquoi nous misons sur une équipe rédactionnelle composée de jeunes talents et de journalistes expérimentés.»

L’ancienne directrice des rédactions du Nouvelliste est persuadée de la cohérence de ce projet, malgré un contexte difficile. «La plupart des médias sont sur la défensive, mais Watson veut faire bouger les choses. Le travail journalistique reste le même, mais il bénéficie de toutes les qualités du numérique.» Le pure player s’adressera ainsi à la génération des utilisateurs des supports numériques, avec un accent particulier sur les 20-40 ans.

Le défi du numérique

Uniquement présente en ligne, la version romande de Watson n’aura pas à se préoccuper de la contrainte du papier. Un avantage non négligeable selon sa rédactrice en chef: «Les journaux traditionnels doivent trouver une balance, entre contenus papiers et numériques. Un défi énorme, qui est aussi très coûteux…» Aux yeux de Sandra Jean, cette situation place les médias romands face à un dilemme: «Ces rédactions doivent trouver un équilibre entre des revenus qui diminuent et les innovations qu’exige sans cesse la profession.»

Sandra Jean reste toutefois fière du travail accompli durant les cinq ans et demi qu’elle a passés au Nouvelliste. «Je suis heureuse d’avoir pris part au basculement numérique de ce titre historique et respecté.» Sous sa direction, et avec la complicité du rédacteur en chef Vincent Fragnière, le journal a adopté un ton «décomplexé et indépendant» tout en développant de nouveaux projets numériques. Autant d’évolutions qui ont permis au quotidien valaisan de toucher de nouveaux publics.

Titulaire d’une maîtrise en journalisme de l’Université de Fribourg, la Veveysanne d’adoption a commencé sa carrière journalistique à Radio Fribourg, en 1996. Elle a ensuite travaillé pour la RTS, où elle a produit le journal du matin de 2002 à 2006, puis a officié comme correspondante parlementaire. Plus jeune rédactrice en chef d’un quotidien en Suisse romande (Le Matin de 2010 à 2014) et première femme à diriger Le Nouvelliste, elle ouvre, à 45 ans, un nouveau chapitre d’une carrière déjà riche.

Glenn Ray

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