Logo

Veveyse

La Veveyse a rêvé ses vingt prochaines années

La huitantaine d’invités à l’atelier enjeux du Plan directeur régional de la Veveyse ont évoqué leurs craintes et leurs espoirs liés à ce projet, mais aussi leurs folles ambitions, comme celles d’un centre de sports et loisirs ou d’un funiculaire entre Châtel-Saint-Denis et Les Paccots. PHOTOS C. DUTOIT/LA GRUYÈRE

AMÉNAGEMENT VEVEYSE

Une huitantaine de personnes étaient invitées, samedi dernier, à réfléchir aux enjeux liés au Plan directeur régional de la Veveyse. Cet échange d’idées et de perspectives permettra de valider la stratégie, pour une entrée en vigueur prévue en 2023.

Réunis par grappes dans la halle triple de Ch�tel-Saint-Denis, ils ont refait le monde toute la journée de samedi. Invités de tout bord (politique, social, culturel, sportif, économique, touristique ou simple étudiant), ils ont imaginé la Veveyse dans vingt ans. Un district doté peut-�tre d’une seule commune (lire l’encadré), sans doute d’un deuxième CO et – pourquoi pas? – d’un funiculaire qui relierait Ch�tel-Saint-Denis aux Paccots.

Organisée par l’Association des communes de la Veveyse, cette journée au vert a permis à une huitantaine de personnes de plancher, au gré d’ateliers participatifs, sur les enjeux du Plan directeur régional, lancé en 2019. «Aujourd’hui, on vous demande de r�ver la Veveyse de demain», a exhorté en préambule le préfet François Genoud, qui avoue que ce projet est «compliqué, mais enthousiasmant».

Craintes et espoirs

Le matin, les réflexions ont tourné autour de quatre «atouts prioritaires»: les zones d’activité, la mobilité, l’urbanisation et le tourisme (lire ci-dessous). D’ici à l’été, des groupes de travail ad hoc s’inspireront de ces réflexions pour définir la stratégie du Plan directeur régional. Puis, dès l’été, ces idées seront traduites en fiches de mesures, avant de finaliser la carte de synthèse. Le tout pour une entrée en vigueur prévue pour le début de l’année 2023.

L’après-midi, les participants ont évoqué les craintes et les espoirs que suscite un tel projet. Sont ressortis de la discussion des mots clés comme «resserrer les liens autour d’une identité régionale, penser en grand, améliorer la qualité de vie, favoriser l’économie locale».

Centre de sports et loisirs

A l’opposé, des craintes se sont manifestées sur «le manque d’ambition, la difficulté de fédérer les communes, les incohérences urbanistiques, la né- gligence des impacts climatiques ou le manque de moyens financiers».

Au fil de ces discussions sans garde-fou, les participants ont également laissé libre cours à leur imagination pour r�ver à un centre commun de sports et loisirs (avec piscine), à une offre quatre saisons aux Paccots, à un funiculaire entre Granges et Bossonnens, une télécabine entre Vevey et Attalens, un tunnel entre l’Intyamon et la Veveyse «pour attirer les touristes bernois». Ou, plus prosaïquement, un centre de Ch�tel-Saint-Denis sans voitures…

«Impressionnés par tout cet enthousiasme», le préfet et son comité de pilotage doivent désormais faire le tri parmi ces propositions. Et définir les mesures à mettre en place pour y parvenir. La présentation officielle de cette stratégie sera dévoilée le 26 mai.
Christophe Dutoit/La Gruyère


La commune unique revient sur la table

Parmi les attentes très souvent citées par les participants, l’idée d’une commune unique en Veveyse a, de manière surprenante, refait surface samedi. «A ma grande satisfac tion, cette proposition est remise sur la table, se réjouit le préfet François Genoud. La question se posera très rapidement, dès avril-mai.» Pour mémoire, cinq des neuf exécutifs veveysans avaient refusé, en 2013, l’idée d’une étude sous l’impulsion de Michel Chevalley. En juin 2018, la population s’était également prononcée contre. «Mais deux questions étaient posées et 48% des votants s’étaient néanmoins montrés favorables.» CD/La Gruyère


Quatre thématiques et des jokers en question

LES ZONES D’ACTIVITÉ

Il s’agit sans doute du principal enjeu du Plan directeur régional (PDR): où localiser les futures zones d’activité (ZoAct) tout en conservant un équilibre régional? Avec les nouvelles règles découlant de la votation de 2014 sur l’aménagement du territoire, cette décision n’appartient plus aux communes, mais au district. En ce qui concerne les ZoAct locales, le PDR pourra décider du maintien de réserves de terrain, dans les limites existantes. Au niveau régional, il établira quelles zones d’activité pourraient s’étendre. Enfin, le Plan directeur cantonal définit les zones stratégiques.

En Veveyse, le Plan directeur régional n’aurait actuellement qu’une marge de manœuvre de 6400 m2, soit le potentiel des ZoAct locales et régionales. Quant au potentiel en secteur stratégique, il s’élève à 28 500 m2. Un chiffre qui doit encore �tre affiné gr�ce au monitoring des zones par les communes. Désormais, le but du Plan directeur régional est de (re)localiser ces zones sur la carte.


LA MOBILITÉ

Deux grandes questions se posent sur la thématique centrale de la mobilité: comment améliorer la desserte et quel est le besoin en nouvelles infrastructures? En Veveyse, les déplacements pendulaires en voiture représentent 80% du trafic, contre 55% en moyenne suisse. Un tiers des travailleurs du district (1700) sont des pendulaires entrants et deux tiers des pendulaires sortants (3400). Un principe semble évident: baisser l’utilisation de la voiture individuelle et encourager les gens à travailler dans leur région.

En ce qui concerne les transports publics, le Plan directeur régional dispose d’un pouvoir de proposition. Notamment pour cerner ce qui peut �tre amélioré et qui n’aurait pas été identifié par le canton. Par exemple en matière de pistes cyclables ou de parkings relais.


L’URBANISATION

Durant les vingt dernières années, la Veveyse a gagné 6500 habitants. Selon les diverses projections (1,087% par année selon Fribourg, 1,227% selon Rivelac), le district pourrait connaître une augmentation de 2000 personnes d’ici 2040. Cette évolution de la démographie va forcément poser des questions de densification des villages, d’extension des zones à b�tir, de réalisation de nouvelles infrastructures.

Sur ce plan, le Plan directeur régional s’est donné pour mission de dynamiser la vie des centres villages, notamment dans le but de conserver des emplois. Car, en Veveyse, le secteur tertiaire est en retrait par rapport à la moyenne cantonale. Tout comme le secteur secondaire, malgré une forte progression cette dernière décennie.


LE TOURISME

Principalement centré sur Les Paccots, le tourisme veveysan fait également partie des réflexions. Tourisme au sens large, puisque les activités de loisirs sont comprises dans ce chapitre, au m�me titre que l’h�tellerie, la restauration et l’hébergement. Soit un total de 350 emplois sur les 6500 que compte le district (5,4%). Avec un but: augmenter les nuitées, en chute depuis dix ans, conséquence de la transformation de nombreuses résidences secondaires en habitat principal.


LES AUTRES THÉMATIQUES

Samedi, plusieurs groupes ont travaillé sur des thématiques «joker». Notamment la santé et la réponse à donner aux besoins des Veveysans, principalement en lien avec le Centre médical. L’idée d’un Conseil des jeunes semble avoir convaincu beaucoup de participants, tout comme la création d’écoquartiers.

CD/La Gruyère

Ce contenu provient de notre ancien site web. Il est possible que sa mise en page ne soit pas idéale. En savoir plus

Dans la même rubrique