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Veveyse

La Veveyse du futur dessinée par une quarantaine de mesures

D’ici 2040, le district de la Veveyse abritera plus de 10 000 personnes supplémentaires. CHLOÉ LAMBERT

Le Plan directeur régional de la Veveyse a été mis en consultation vendredi passé.

Une quarantaine de fiches concernant les habitants, l’économie, le tourisme et la mobilité ont été publiées.

Trois syndics réagissent à ces mesures.

Une étape importante a officiellement été franchie hier en Veveyse. En effet, l’Association des communes de la Veveyse (ACV) a mis en consultation publique son Plan directeur (PDR). Celui-ci a pour objectif de dessiner la stratégie de développement territorial à l’horizon 2040.

Selon le président du comité de pilotage Savio Michellod, «ce volet opérationnel offre une vision fédératrice et équilibrée». Il comprend une quarantaine de mesures concernant les habitants, l’économie, la mobilité et le tourisme. La consultation de ces fiches, disponibles sur le site de l’ACV (www. acv-fr.ch), durera trois mois pour les autorités publiques et deux mois pour tous les autres. Une séance d’information sera également organisée le 22 juin à Attalens. En attendant, voici les grandes lignes de ce projet d’envergure qui vise à offrir de meilleures conditions aux résidents d’un district qui devrait accueillir plus de 10 000 nouveaux habitants d’ici 2040.

LES HABITANTS

La future commission d’aménagement du territoire, qui sera créée pour suivre ou mettre en œuvre les mesures, supervisera plusieurs projets qui auront notamment pour but de densifier les centres bien desservis par les transports publics tout en diminuant la pression sur les espaces naturels et agricoles. «D’une manière harmonieuse et durable, au service des habitants», précise le document. Ainsi, il est prévu dans le PDR que plusieurs localités modifient leur visage. A Porsel par exemple, le cœur de la localité sera repensé en saisissant l’opportunité du déménagement de l’administration communale. Un renforcement de la desserte en transports publics est également envisagé.

Aux Paccots, le cadre de vie doit être redéfini. «Si la vocation du village reste principalement touristique, il compte actuellement une part croissante d’habitants permanents ou à la semaine, notent les auteurs du PDR. Cette évolution entraîne des besoins nouveaux en matière de services, d’équipements et d’espaces de vie.»

Plusieurs quartiers modèles (des zones plus durables, facilement accessibles en transports publics et favorisant la mixité entre commerces et habitations) devraient voir le jour à Bossonnens et à Semsales. Le futur déplacement des deux gares offre cette opportunité.

A Attalens, il est prévu d’établir un quartier encourageant une mixité intergénérationnelle, sociale et fonctionnelle, en lien avec l’EMS, les résidences et le secteur d’activité. A La Verrerie, aussi. Il sera situé à la frontière avec Semsales, là où la desserte en bus sera renforcée. A noter que la création de nouvelles lignes de tir est imaginée aux stands de Châtel-St-Denis et du Crêt.

L’ÉCONOMIE

Le chef-lieu abrite la seule zone d’activité d’importance cantonale du district. Elle se situe dans le secteur Pra-de-Plan et du Dailly. «Ces zones ont pour vocation d’accueillir des services et des activités principalement industrielles à valeur ajoutée et au rayonnement supracantonal», précise le document. Afin d’améliorer les conditions d’accessibilité, sa connexion au centre de la ville par les transports publics et la mobilité douce doit être améliorée. Ce qui permettra notamment «de minimiser le trafic motorisé et d’augmenter l’attractivité du site».

Deux zones d’activité régionales ont été définies, à Semsales et à Granges. Comme Châtel-St-Denis, elles sont amenées à s’étendre. Mais il ne faudra pas gaspiller le faible potentiel d’extension, qui se limite à 7,37 hectares dont 5,37 sont réservés au chef-lieu.

Granges et Semsales se partageront un hectare (5000 m2). Le solde, soit un hectare, concerne les zones d’activité locales, inscrites dans tous les autres villages du district. «La surface a été imposée par le canton et nous ne sommes pas satisfaits, avance Savio Michellod. Une séance est d’ailleurs prévue en juin avec le Conseil d’Etat pour tenter d’en obtenir davantage.» La Verrerie espère voir sa zone d’activité surclassée et ne plus être considérée comme locale.

LA MOBILITÉ

Un changement majeur s’apprête à être effectué au niveau administratif avec la création d’une communauté régionale des transports regroupant toutes les communes du district. Ce qui leur permettrait de de venir commanditaires. «Comme une agglo, elle aurait la possibilité de créer de nouvelles lignes de bus», explique Savio Michellod.

Ainsi, plusieurs mesures sont inscrites dans le PDR afin d’améliorer la desserte en transports publics. Une amélioration des liaisons en Haute et en Basse-Veveyse est imaginée, tout comme de meilleures connexions avec les régions voisines que sont la Glâne et le canton de Vaud.

Des pôles multimodaux (lieux d’échanges où se connectent différents modes de transport) pourraient être créés aux gares de Semsales, Remaufens, La Verrerie et Bossonnens. A chaque fois, une plus grande capacité de places de parc destinées aux voitures et aux vélos est envisagée.

Autre objectif de la région: ouvrir des lignes mélangeant usagers et écoliers des classes primaires et secondaires. «Ce qui nous permettrait de transporter plus de monde et de bénéficier d’un financement du canton», explique le syndic de Granges. Des nouvelles lignes de bus sont aussi répertoriées (Le Flon - Saint-Martin - Châtel-St-Denis et Granges - Attalens - Tatroz - Remaufens - Châtel-St-Denis).

Enfin, le PDR a tenu compte de la volonté du chef-lieu de créer une ligne urbaine. Des réflexions sont déjà en cours à ce sujet. Elles comprennent également la possibilité de prolonger l’itinéraire du bus urbain vers Les Paccots lors des pics de fréquentation et de desservir Rathvel au moyen de navettes.

LE TOURISME

Pôle touristique d’importance cantonale, le secteur Les Paccots-Rathvel occupe une place prépondérante dans le PDR. Selon le document, la gestion et le développement conjoints de ces deux sites doivent se poursuivre. «La volonté de la diversification vers des activités quatre saisons doit être mise en avant.» Une mesure «indispensable pour assurer la durabilité des investissements à consentir».

Afin d’offrir de bonnes conditions aux visiteurs et aux habitants, le stationnement doit être revu. «Le renforcement de la liaison en transports publics entre Châtel-St-Denis, Les Paccots et Rathvel diminuera d ’ailleurs le nombre de voitures présentes lors des périodes de forte fréquentation.»

La future commission touristique aura également pour mission de mettre en réseau les différentes attractions du district (buvettes, installations sportives, abris forestiers, vestiges…) «Ces perles sont réparties de manière décentralisée sur le territoire.

L’objectif est de les relier entre elles, par l’intermédiaire du réseau de mobilité douce et des transports publics», informent les auteurs du PDR, qui concluent: «En attirant un autre type de clientèle, ces activités contribuent par ailleurs au maintien des services à la population dans les villages.»
Valentin Castella


Charles Ducrot, syndic de Châtel-St-Denis

En sa qualité de chef-lieu de la Veveyse, la commune de Châtel-St-Denis fait également office de pôle cantonal suivant les règles de la Loi sur l’aménagement du territoire. «De cette manière, nous possédons la marge de développement la plus grande.» Pour Charles Ducot, ce Plan directeur régional (PDR) est «un projet ambitieux de qualité». «Il ne met pas seulement en valeur Châtel-St-Denis, mais la Veveyse dans son entier.» Le syndic châtelois met notamment en valeur le développement touristique des Paccots et des communes voisines. «Notre district va s’ouvrir aux visiteurs en s’appuyant sur son patrimoine local.» De plus, Charles Ducrot met en avant le rapprochement des communes veveysannes dessiné par le PDR. «De cette manière, il sera plus facile de circuler d’un endroit à l’autre du district.» Une question d’importance se pose selon le syndic. «Est-ce que nous arriverons à tout financer? Nous verrons bien cela. Je préfère être dans notre situation plutôt que de ne pas avoir vu grand.»


Marc Fahrni, syndic de La Verrerie

Avant la mise en consultation du PDR de la Veveyse, La Verrerie n’était pas totalement satisfaite des plans dessinés pour sa commune. Aujourd’hui, le discours du syndic Marc Fahrni a évolué. «Je suis satisfait de pouvoir compter parmi les pôles multimodaux et reconnaissant envers les autres communes de la Veveyse d’avoir entendu nos doléances.» Une notion importante comptait aux yeux du syndic pour ces changements. «En ce qui concerne nos mètres carrés en plus, nous ne souhaitions pas en prendre aux autres communes, mais qu’il nous en soient accordés en supplément.» Même s’il a monté une première marche, Marc Fahrni sait que le plus dur reste à faire. «J’espère que le canton abondera dans notre sens, mais lorsque le Plan cantonal est modifié, il doit en référer à la Confédération.» Marc Fahrni pense que la Veveyse a son coup à jouer en termes d’économie notamment. «Nous avons ‘‘seulement’’ 7000 m2 à disposition d’ici 2035, mais il ne faut pas oublier que le développement lié à Rivelac peut nous apporter beaucoup de nouveaux habitants et d’entreprises. La plus belle économie d’énergie reste à mes yeux la proximité.» Le développement des entreprises locales déjà en place reste important pour le syndic. Maxime Schweizer

 

Marc Fahrni, syndic de La Verrerie
Marc Fahrni, syndic de La Verrerie

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