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Veveyse

Le clocher de St-Martin en convalescence

Le clocher de l’église de St-Martin panse ses plaies. Il s’est vu retirer sa flèche et sa partie supérieure après avoir été frappé par la foudre dimanche soir. CM

SINISTRE ST-MARTIN

Dimanche soir, la foudre s’est abattue sur le clocher de l’église de St-Martin. Les pompiers du Flon/St-Martin, des Centres de renfort de Châtel-St-Denis et de Bulle, ainsi que de Lausanne, ont rapidement maîtrisé la situation. Et limité les dégâts. L’incident n’a fait aucun blessé. Le Messager revient sur le déroulement du sinistre au travers des récits de différents acteurs.

La Veveyse ne ressort pas indemne de l’orage qui a sévi dimanche. Au soir, un éclair s’est abattu sur le clocher de l’église de St-Martin. Les braises et les dégagements de fumée qui en ont résulté ont été aperçus par un habitant du village. Alertés, les pompiers sont intervenus et ont pu maîtriser la situation. La flèche, endommagée, a été retirée le lendemain. Personne n’a été blessé et les dégâts, conséquents, ont été limités.

«C’est regrettable, déplore le syndic de St-Martin Gérard Buchs, selon qui la foudre aurait frappé aux alentours de 19 h 30. Averti dans l’heure qui a suivi, je me suis tout de suite rendu sur place et j’étais l’un des premiers sur les lieux. C’était… assez imposant. Ce n’est pas fréquent de voir le feu se déclarer à quarantedeux mètres de haut.» Il indique que le lieu saint est un bien paroissial et que la commune n’a joué qu’un rôle dans la supervision des opérations et dans l’établissement d’un périmètre de sécurité.

Echelle trop courte

«Je suis le deuxième à être arrivé à l’église, relate l’employé communal Jean-Louis Aebischer. Il y avait déjà un pompier du Corps intercommunal de sapeurspompiers Le Flon/St-Martin. Dix minutes après, ceux du Centre de renfort de Châtel-St-Denis et de Bulle étaient là. Ils ont sorti leur grande échelle, mais comme elle ne mesure qu’une trentaine de mètres, ils avaient du mal à atteindre le haut du clocher avec leur jet d’eau.» Raison qui explique que le Service de sauvetage et de protection de Lausanne ait été sollicité, puisqu’il dispose d’un outil de travail plus long que les Fribourgeois.

«Heureusement que les Vaudois se sont déplacés!», s’exclame Gisèle Aebischer. Concierge de l’église et sacristaine, elle est également l’épouse du précédent témoin. «Mon mari a pensé à débrancher les fusibles. Une fois les opérations terminées et le courant remis, tout a fonctionné normalement. Nous avons eu de la chance dans notre malheur. La sono, les lumières, tout marche à merveille! Même les cloches sonnent comme avant. C’est presque un miracle (rires).» Elle et son mari estiment que l’intervention des pompiers a été rondement menée. «Ils ont protégé l’intérieur du clocher avec de la mousse et des bâches, ce qui a permis de le sauver, indique celui-ci. Ensuite, les pompiers de St-Martin ont veillé toute la nuit, jusqu’au lendemain midi, pour s’assurer que le feu ne reprenne pas.»

Aucune flamme

Nuance d’importance, tous les acteurs contactés s’accordent à dire que le terme «incendie» n’est pas approprié. «En fait, la combustion s’est produite à l’extrémité du clocher, mais comme il s’agit d’une pointe en bois massif, il n’y a aucune place pour que l’oxygène circule. Ce qui fait qu’il n’y a pas eu de flammes, heureusement», explique le syndic.

Propriétaire de l’édifice, la paroisse de St-Martin, qui fait partie de l’Unité pastorale St-Denis, va désormais se déterminer sur la suite des procédures, en collaboration avec le Service des biens culturels du canton de Fribourg. L’église de St-Martin est en effet classée en catégorie 1 (bâtiment d’intérêt national) et a reçu la note de A (haute qualité) au recensement architectural de 2006. «Le Conseil paroissial va se réunir la semaine prochaine, déclare son vice-président Bernard Gobet. Ce qui est sûr, c’est que le coût des dommages dépasse 15 000 francs, l’Etablissement cantonal d’assurances des bâtiments va donc également être consulté.»

Retour vers le futur

Bernard Gobet, lui, n’a pas été impressionné lorsqu’il s’est rendu sur place. «Quelques braises partaient ici et là, mais les dégâts sont heureusement minimes. Le haut du clocher, deux mètres environ, a été coupé. Une protection l’a remplacé, pour préserver la structure des intempéries. Quelqu’un qui le verrait aujourd’hui penserait à des travaux de rénovation, mais pas que la foudre s’y est abattue. La situation, désormais, est stabilisée. Rien ne presse, c’est le temps des discussions qui commence.»

Fait certainement méconnu, il ne s’agit pas de la première fois que l’église de St-Martin, de style néo-gothique, se retrouve confrontée au feu. En réalité, leur première rencontre s’est produite avant même que ses cloches ne tintent. Comme stipulé sur le site de l’Office du tourisme de Châtel-St-Denis, des Paccots et environs, un incendie a ravagé le village de St-Martin en 1859, alors que le lieu saint n’était même pas achevé. Sa construction, entamée l’année précédente, n’a cependant pas été entravée et l’église, préservée des flammes, a été consacrée en 1862.


Christian Marmy

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