«Le Conservatoire veut se développer en Veveyse»

MUSIQUE VEVEYSE

Présents dans cinq localités situées dans le district de la Veveyse, le Conservatoire de Fribourg souhaite étoffer son offre tout en gagnant en visibilité. Le Conservatoire de Fribourg
(COF) est présent dans cinq localités veveysannes depuis des décennies: Ch�tel-St-Denis, Attalens, Le Cr�t, Semsales et Porsel. Les élèves peuvent y apprendre la guitare, le piano, le violon ou jouer leurs premières notes avec divers cuivres ou avec une flûte.

Victime de sa réputation élitiste, le COF peine parfois à concerner et à attirer les jeunes musiciens désireux d’apprendre un instrument. Conscient de cette image «faussée» qui colle à la peau de l’institution, le directeur Giancarlo Gerosa souhaite améliorer sa visibilité et sa notoriété dans le district de la Veveyse, tout en admettant que l’institution a pris du retard dans cette partie du district. Il prévoit d’améliorer l’offre notamment en développant les infrastructures. Interview.

Pour ceux qui ne le connaissent par forcément, pouvezvous décrire le Conservatoire de Fribourg (COF)?

Giancarlo Gerosa. Il s’agit d’une institution culturelle de l’Etat présente dans les sept districts du canton de Fribourg, qui compte aujourd’hui 4200 élèves et 200 professeurs, sur 40 sites d’enseignement. Ouvert à tous, le Conservatoire dispense un enseignement de base et prépare les élèves motivés à des hautes études. En Veveyse, nous disposons de classes dans cinq communes.

A qui s’adressent les cours du COF?

A tout le monde, de l’enfant à l’adulte. En Veveyse, nous proposons des cours de musique pour divers instruments, du piano à la guitare en passant par le violon, les cuivres ou la flûte traversière et souhaitons développer l’offre des disciplines enseignées.

L’institution est présente en Veveyse, pourtant on la remarque peu…

Bien que la présence du Conservatoire en Veveyse ne date pas d’aujourd’hui, il faut reconnaître que la promotion de notre activité reposait essentiellement sur les démarches individuelles des professeurs présents dans le district et par le bouche-à-oreille. Depuis peu, nous nous sommes dotés de ressources qui permettent d’améliorer notre communication et d’�tre plus dynamiques en matière de promotion et de présentation de l’activité du Conservatoire.

Comment remédier alors à ce manque de visibilité?

Dans le district, le Conservatoire accueille actuellement cent élèves, dont cinquante à Ch�tel-St-Denis; la marge de développement est grande, et il faut travailler dans ce sens. L’objectif est d’�tre plus présents dans la vie associative et culturelle du district. La possibilité de disposer de locaux adaptés améliorera la qualité des collaborations entre enseignants et permettra de proposer des activités d’ensemble, à l’instar du site gl�nois installé depuis peu dans le complexe sportif et culturel d’Epicentre à Romont.

Le COF garde une image élitiste, le confirmez-vous?

Le Conservatoire n’est pas une institution réservée à une élite. Des milliers d’élèves suivent une formation au Conservatoire; c’est la preuve de sa popularité et de son accessibilité. Cela dit, la qualité de l’enseignement est au cœur de notre action; une formation artistique nécessite en effet un encadrement pédagogique de qualité, encadrement dont bénéficient tous nos élèves.

Quelle est la différence entre le Conservatoire et les écoles de musique privées?

Généralement, les écoles de musique privées sont des structures dont l’offre de prestations est à l’image des personnalités qui les animent; par ailleurs, leur dimension et leur structure permettent une très grande adaptabilité à la demande. Le Conservatoire est quant à lui garant de la diffusion du savoir et du savoirfaire dans de très nombreux domaines et filières de formation des arts de la scène (de la musique classique aux musiques actuelles, en passant par la danse et le thé�tre); une pédagogie qui doit �tre sans cesse adaptée dans le respect d’un cadre institutionnel donné.

Quelle vision avez-vous pour le Conservatoire à Ch�tel-St-Denis?

Le premier objectif est le développement de notre activité. Dans le district, le Conservatoire doit faire mieux. Les mesures sont multiples: de la collaboration avec l’école fribourgeoise (primaire, CO) à l’animation de la vie associative et culturelle de la région. Nos professeurs s’y emploient avec enthousiasme. Pour réaliser ces projets, la question des locaux est centrale. L’ancienne salle de classe de l’école primaire à Fruence, occupée depuis quelques années par le Conservatoire, limite les possibilités de rencontre avec le public et les collaborations entre professeurs et élèves. Le dossier lié à l’infrastructure est actuellement à l’étude.

Propos recueillis par Maxime Schweizer

Sabrina Morand, nouvelle professeure de violon

L’antenne ch�teloise du Conservatoire de Fribourg (COF) voit débarquer une nouvelle professeure de violon en la personne de Sabrina Morand. Elle se réjouit de pouvoir distiller des cours, dès la rentrée scolaire. «J’ai prévu de passer dans les classes pour faire connaitre le COF et présenter mon instrument.» La musicienne de 35 ans dit avoir décroché «le poste de ses r�ves». La Gruérienne, qui a suivi la filière du COF, espère pouvoir amener un vent de fraîcheur en Veveyse. «J’ai envie de proposer une diversité dans les morceaux et une vision différente de la musique traditionnelle classique. Par exemple, j’aime bien associer le violon au jazz, ou travailler un morceau de musique actuelle du groupe préféré de l’élève.» Elle ne se voit pas abandonner le classique pour autant, mais aime varier, selon les désirs des apprenants. Motivée par le défi qui l’attend, elle espère pouvoir concerner tous les sites veveysans du COF pour «travailler en symbiose». «Je me réjouis de créer une vraie classe de violon à Ch�tel-St-Denis, d’y organiser des concerts, de pouvoir faire jouer mes élèves en groupe et pourquoi pas, m�me, monter un petit orchestre dans la région.» MS