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Veveyse

Le patois fribourgeois se donne en spectacle

Jean-Marc Gobet et Jean-François Menoud (à dr.), du groupe patoisant Lè Takounè, interprètent deux braconniers dans Le roubati, écrit par Francis Brodard. VJ

THÉÂTRE LE CRÊT

Lè Takounè montent sur les planches du Café de la Croix Fédérale du Crêt pour cinq représentations. Douze comédiens amateurs interpréteront Tyéche-tè batoye! et Le roubati.

Le coronavirus ne doit pas avoir de traduction en patois, car l’épidémie n’empêchera pas le groupe patoisant de la Veveyse Lè Takounè – qui célébrera ses quarante ans en 2022 – de fouler les planches du Café de la Croix Fédérale, du Crêt, les 6, 7, 8, 14 et 15 mars. D’autant plus que les comédiens amateurs ne montent sur scène que tous les deux ans.

Lè Takounè ont choisi d’interpréter deux pièces de Francis Brodard: Tyéche-tè batoye! et Le roubati. Dans Tyéche-tè batoye!, un homme se plaint de sa femme. Avec le farceur du village, il lui prépare une blague. Mais tout ne se passe pas comme prévu. Dans Le roubati, la troupe de théâtre raconte comment deux braconniers ont fait manger du chat au garde-chasse. Avec sa femme, celui-ci leur prépare un guet-apens pour se venger. Mais ils ne savent pas encore que leur fille et le fils de l’un des braconniers sont amoureux.

Pièces «burlesques»

Le texte n’est pas traduit. «Certes, certains spectateurs ne saisissent pas tout, mais les deux pièces sont burlesques et elles ne sont pas compliquées à comprendre», indique la toute nouvelle présidente des Takounè Charlotte Fisler. Sa prédécesseure Rosemarie Dévaud, qui incarne l’un des personnages dans Le roubati, indique n’avoir jamais joué en français depuis qu’elle monte sur les planches, soit 1985.

«Le théâtre aide à apprendre le patois, estime Charlotte Fisler, qui joue depuis quatre ans dans la troupe. On se fait corriger la prononciation. J’ai fait des progrès (sourire).» La troupe a d’abord voulu traduire du français une pièce, mais les échos ne se sont pas avérés «terribles», indique la présidente qui campe la femme dans Tyéche-tè batoye! Elle a donc préféré reprendre deux textes, déjà écrits en patois, de Francis Brodard.

Les deux comédiennes remarquent un «regain d’intérêt» pour le patois. Une observation partagée par Marcel Thürler, président de la Société cantonale des patoisants fribourgeois, qui donne des cours à options dans les Cycles d’orientation, depuis 2018, dont celui de Châtel-St-Denis: «Les jeunes veulent connaître la langue de leurs grands-parents.»

S’il a élaboré un dictionnaire et une application qui donnent un cadre à la langue, il rappelle qu’il n’existe pas de grammaire et donc pas d’erreurs: «Toute syntaxe est correcte. Le patois le plus beau, c’est celui que l’on parle.» Ce week-end et le suivant, le public aura l’occasion d’entendre le patois fribourgeois grâce à la troupe des Takounè.

Valentin Jordil

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