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Veveyse

Les ruines du château s’offrent aux artistes

De g. à dr.: le vice-président Daniel Golay, le président François Berthoud et le membre du comité Jean-Daniel Cart s’activent déjà, avec l’aide de bénévoles, pour installer les infrastructures de Bossonn’Art. VJ

La 4e édition de Bossonn’Art, l’un des rares événements estivaux à être maintenus, est en cours de montage. Du 29 août au 19 septembre, vingt-deux artistes, dont le sculpteur vaudois Etienne Krähenbühl, s’approprieront les ruines du château avec leurs œuvres monumentales.

Du 29 août au 19 septembre, Bossonn’Art invite les artistes à s’approprier et «à jouer» avec les vestiges des remparts et de la tour du château de Bossonnens, datant du XIIe siècle. L’exposition 2020 gagne en intensité avec vingtdeux sculpteurs (55% de nouveaux venus) contre neuf en 2018. Nouveau président de la manifestation, François Berthoud note que Bossonn’Art accède d’édition en édition à une notoriété supérieure.

Une nouvelle fois, Bossonn’Art mélangera des artistes confirmés et d’autres plus anonymes. Connu pour faire chanter le métal et danser le fer – et plus récemment le plastique – au travers de ses sculptures, Etienne Krähenbühl, à la renommée internationale, sera la tête d’affiche de Bossonn’Art. Malgré la force et l’effort que demande le travail du métal, des tonnes d’acier trouvent sous ses mains une légèreté quasiment magique.

Artistes confirmés et novices

Un travail qui sera visible avec l’œuvre qu’il prêtera à la manifestation bossonnensoise: un cube de près de trois mètres d’envergure et de 600 kilos qui tient en équilibre sur un axe. Quand Jean-Daniel Cart, membre du comité qui joue le rôle de conseiller artistique, a approché Etienne Krähenbühl, il ne croyait pas beaucoup en ses chances de réussite. Et pourtant. «J’ai rencontré quelqu’un de sympathique et d’humble», se souvient-il. Séduit par l’idée, l’artiste accepte tout de suite. «Visiblement, il a habité à Attalens et son fils a participé aux fouilles archéologiques des ruines du château, lors de ses études», raconte Jean-Daniel Cart. Seule condition imposée par le sculpteur et graveur, les organisateurs doivent aller chercher l’œuvre dans son atelier, à Yverdon-les-Bains.

«Entre le Mexique et l’Asie, Etienne Krähenbühl exposera donc à Bossonnens», sourit François Berthoud. A ses côtés, on retrouvera Sara. H, et DeLa-Perouze, Claude Tièche ou encore Michel Mouthon. Les vingt-huit œuvres présentées prendront une autre dimension à la nuit tombée, car elles seront toutes illuminées.

Le dernier jour de l’exposition en plein air, le 19 septembre de 10 h à 18 h, Bossonn’Art accueillera trente et un artistes qui présenteront de plus petites œuvres, de la peinture à la photographie en passant par la sculpture. «A un moment, nous avons dû stopper les inscriptions, car nous avions beaucoup trop de monde, se réjouit le président. Il a fallu organiser un sens de visite et espacer les stands.» Là aussi, la philosophie est la même: mélanger des artistes qui ont l’habitude d’exposer et des jeunes pousses. Ce sera le cas pour la Bossonnensoise Noémie Musy. Dans le paysage culturel romand, l’événement bisannuel – qui a un budget d’environ 20 000 francs – fait figure d’exception, en ayant choisi de maintenir son édition 2020, malgré l’ombre du Covid-19. Au milieu d’une saison estivale bousculée, avec une multitude d ’événements annulés ou reportés, Bossonn’Art aspire à tirer son épingle du jeu.

Entre Sculpture Garden à Genève, Ailyos dans les Alpes vaudoises ou encore la Balade artistique au fil de l’Orbe à la vallée de Joux, Bossonn’Art compte bien se faire une place dans les expositions d’art en plein air qui comptent en Suisse romande. Pour y parvenir, le comité mise beaucoup sur le Bossonn’Art Café, un espace d’accueil, au pied des ruines, qui n’existait pas lors des précédentes éditions: deux containers orange posés sur le flanc et reliés par un plancher en bois.

Art écoresponsable

Un esprit – ouvert du mercredi au vendredi de 16 h à 23 h, les samedi de 10 h à 24 h et les dimanches de 10 h à 19 h – qui s’accorde parfaitement avec l’œuvre d’Etienne Krähenbühl. «Tout est réalisé avec des matériaux recyclables et réutilisables, souligne Fran- çois Berthoud. Le mobilier, dépareillé, a également été récupéré gratuitement chez des particuliers.» Pour la petite histoire, tous les propriétaires des chaises, des tables, etc., ont été invités à venir voir la 2e ou 3e vie de leur objet. L’objectif est également d’attirer, avec ce lieu, d’autres visiteurs qui ne pousseraient pas forcément la porte d’une galerie d’art traditionnel et de participer aux frais de cette exposition qui est gratuite.

D’ailleurs, le Bossonn’Art Café accueillera le 29 août, ainsi que les 5 et 12 septembre, un repas-concert avec à chaque fois un groupe différent. Le nombre de places étant limitées, les inscriptions sont nécessaires, en ligne ou au 079 625 51 00. Une réalisation qui n’aurait pas été possible sans l’aide financière ou matérielle de certaines communes de la Veveyse, de partenaires et d’une quarantaine de bénévoles qui s’activeront durant les trois semaines d’exposition. Le président articule le chiffre de 5000 visiteurs sur les trois semaines. «Est-ce réaliste?», interroge-t-il. Nul doute que cette 4e édition va rencontrer son public.

Valentin Jordil

Bossonn’Art, du 29 août au 19 septembre prochain sur le site des ruines du château de Bossonnens. Illumination des œuvres tous les soirs. Plus d’infos sur www.bossonnart.ch

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