Les stations de ski régionales font la grimace

LOISIRS LES PACCOTS/RATHVEL

Les stations de ski des Paccots et de Rathvel ont fait les frais d’un hiver aux températures très douces et à l’enneigement clairsemé. Les jours d’ouverture sont en nette baisse par rapport à l’année précédente. Les remontées pourront cependant compter sur le fonds de solidarité du Magic Pass. Al’heure du bilan de la saison d’hiver

2019-2020, les stations de ski de la région font grise mine. Les Paccots comme Rathvel ont souffert du manque de neige et des températures très douces pour la période. Habituée à une moyenne située entre 60 et 65 jours ouvrables, la station de Rathvel n’a ainsi pu ouvrir que 49 jours.

«Ce n’était, en plus, pas de supers jours d’ouverture, concède Frédéric Sauteur, président des remontées mécaniques de Rathvel. La météo n’était pas favorable, tant au niveau de l’enneigement que de la qualité de la neige.» Ouvert une première fois avant Noël le temps d’un week-end, Rathvel a dû attendre la semaine du Nouvel-an pour accueillir à nouveau les skieurs. «Janvier a été le plus gros mois, avec 23 jours ouverts. On compte ensuite 10 jours en février et 9 en mars.» Même son de cloche aux Paccots, qui a pu ouvrir ses remontées 51 jours, pour 80 lors des très bonnes saisons. «Le bilan est globalement négatif, déplore Éric Chatelain, chargé des finances et de la communication au sein du conseil d’administration de Monte-Pente Corbetta SA. On a eu un début difficile, avec des relâches où la neige n’était pas suffisante et où la météo pluvieuse a fait chuter les fréquentations.» Une année qui s’annonce déjà noire pour les finances et qui pénalise la station par rapport à son plan d’investissement pour l’entretien et l’amélioration des équipements.

Fermeture prématurée?

Le 13 mars, le Conseil fédéral décide la fermeture des stations de ski helvétiques pour éviter la propagation du Covid-19. Cette lourde décision a-t-elle également pesé sur le bilan des remontées de la région? Du côté de Rathvel, la réponse est claire. «Nous n’avions déjà clairement plus les conditions pour continuer, explique Frédéric Sauteur. Le restaurant du Petit Oiseau aurait pu maintenir son activité, mais si l’on parle uniquement des conditions de ski, l’impact a été très faible.»

Pour les Paccots, Eric Chatelain relève tout de même la perte de deux weekends ensoleillés. «Nous avions prévu de fermer le 22 mars. Même si il y a un manque à gagner, je ne pense pas que ces quelques jours ouverts de plus auraient sauvé la saison.» Malgré les nombreuses difficultés posées durant cette saison, les stations ont su trouver des solutions pour garantir l’ouverture des remontées. Eric Chatelain relève ainsi le travail des dameurs des Paccots, qui a permis d’élargir les possibilités de jours ouvrables.

«Notre équipe de damage a fait un travail exceptionnel tout au long de la saison. Grâce à eux, nous avons pu avoir des conditions plutôt bonnes au niveau du ski.» La station a également investi dans la location d’un canon à neige, qui lui a permis d’améliorer la qualité des bas de pistes. «Une expérience positive», ajoute son porte-parole.

Rathvel et Les Paccots devraient également bénéficier des aides liées à leur appartenance au Magic Pass, comme l’explique Frédéric Sauteur pour Rathvel. «Nous en faisons partie depuis le lancement du projet. Nous n’avons actuellement pas de montant précis, mais nous devrions bénéficier du fond de solidarité du Magic Pass, qui est débloqué pour les stations en difficulté lors des mauvais hivers.»

Si cette saison a été globalement négative pour les stations régionales, les exploitants ne perdent pas espoir. Les souvenirs de la saison 2017-2018, qualifiée d’année record, sont encore vivaces. «Les hivers favorables existent encore, se réjouit Frédéric Sauteur. Nous verrons bien l’année prochaine, mais nous restons positifs!» Isaac Genoud

Bilan positif pour l’Office du tourisme

Si les stations de ski font état d’un bilan négatif cette saison, l’Office du tourisme de Châtel-St-Denis, Les Paccots et la région se réjouit d’une bonne affluence pour les activités proposées. «Au-delà de quelques adaptations nécessaires à cause du manque de neige, nous avons eu beaucoup de monde, explique sa directrice Sophie Reymond. L’affluence, notamment pour les trois discos sur glace de décembre, janvier et février, était au-delà de nos attentes.» Même si certains événements ont été victimes de la météo, comme le Trophée des Paccots annulé à cause de la pluie, d’autres activités ont pu bénéficier d’un large public, grâce à des températures et un enneigement cléments. C’est le cas notamment du Brevet des armaillis, ou encore de la piste de ski de fond à la Cuva. «C’est le troisième hiver que cette piste est mise à disposition et elle a pu durer toute la saison, se réjouit Sophie Reymond. L’affluence a clairement augmenté depuis l’année passée.» Un bilan positif donc, et ce malgré un arrêt des activités le 13 mars en raison des dispositions du Conseil fédéral, qui a vu l’annulation de la dernière disco sur glace. Celle-ci devait marquer la fermeture de la patinoire des Paccots. IG