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«On part du principe que notre T-shirt va durer dans le temps»

Megane et Antoine Panchaud posent chez leurs parents à Tatroz, où les T-shirts de la marque Elem sont stockés. RÉGINE GAPANY

La marque Elem propose des vêtements durables depuis 2017. Deux de ses membres, Megane et Antoine Panchaud, ont grandi à Tatroz. Frère et sœur, ils reviennent sur l’histoire de la marque et présentent sa nouvelle collection de T-shirts brodés et non genrés, L’été passé.

En 2017, Switcher, alors en faillite, liquidait son stock. Megane Panchaud et Lea Rigolet sautèrent sur l’occasion. Les deux amies férues de mode ont récupéré les articles de la marque emblématique et y brodèrent à la machine de petits motifs, dans un esprit d’upcycling, en ajoutant de la valeur à ce matériel existant. Elem clothing était née. Depuis ses débuts, la marque revendique une mode éthique et respectueuse de l’environnement. Alors qu’elle se professionnalise, le travail de broderie est délégué à l’atelier des Etablissements publics pour l’intégration à Genève, et l’équipe fondatrice s’agrandit en accueillant officiellement Jérémy Rico, 30 ans, et Antoine Panchaud, 26 ans.

Les quatre unissent leurs forces dans ce projet. «Ce sont nos domaines respectifs qui nous inspirent: Jérémy est journaliste, Antoine finit sa thèse à la HEC, Lea c’est l’artiste du groupe et je m’occupe des tendances et de la communication», explique Megane Panchaud, qui a étudié le marketing et le management de la mode à Genève.

Economie circulaire

Elem propose un nouvel élément inédit dans sa dernière collection. L’acquisition d’un T-shirt comporte potentiellement en son sein la possibilité d’une revente sur le marché de la seconde main.

«Nous proposons de reprendre, contre un bon de réduction, les articles qui ne sont pas ou plus portés afin de leur donner une deuxième ou troisième vie en les remettant en vente sur le site en vintage.» Pour la symbolique, le T-shirt possède un système de coches, suivant le nombre de propriétaires à son actif.

Ainsi la marque, qui ne souhaite pas rééditer d’anciennes collections, pourra à l’avenir satisfaire les clients demandeurs de motifs de séries précédentes et assure à sa production une cohérence éthique et écologique.

«Après avoir utilisé tout le stock de Switcher, nous nous sommes beaucoup renseignés. Le T-shirt le plus éco-responsable? Une pièce portée et durable dans le temps», résume Antoine Panchaud.

L’équipe s’est notamment rendue au salon Première Vision à Paris à l’automne 2019 pour y dénicher la perle rare qui leur fournirait des articles issus de la fibre la plus solide qui soit et produits dans les meilleures conditions. Leur choix s’est finalement porté sur un producteur italien certifié GOTS, «le label le plus exigeant en matière de coton bio».

La nostalgie d’un été passé

En résulte L’été passé, la dernière collection signée Elem, en vente depuis quelques semaines sur le site de la marque. Des T-shirts à la coupe simple et non genrés qui arborent la teinte écrue du coton, agrémentés de discrètes broderies ton sur ton.

Une première déclinaison, Caractères d’été, comporte un seul texte sur la manche gauche, l’été passé. La seconde variante, Fragments d’été, de multiples motifs à la façon de tattoos flash.
«La pandémie a fait ressurgir en nous des souvenirs de vacances insouciantes, explique Megane Panchaud. Nous souhaitions partager ce ressenti dans cette collection.» Lea Rigolet a ainsi dessiné, en collaboration avec Jeanne Oberson, des abeilles, des chaises en plastique, une jarre en terre cuite, un serpent et une tasse à café.

La démarche collective

Les membres d’Elem sont bien présents sur la scène fribourgeoise et très «ouverts». Il n’est pas rare qu’ils collaborent avec d’autres acteurs culturels. La marque se cachait par exemple derrière le merchandising de Baron.e, le groupe pop fribourgeois. «Pour l’occasion, des T-shirts, des bananes et des patchs ont été brodés.»

L’upcycling faisant toujours partie de son ADN, Elem travaille ainsi régulièrement avec la Baraque à fripes de Fribourg, pour des collections capsules tels que les bobs créés par Lea Rigolet l’été 2021. Et pourquoi pas à l’avenir des vestes, des ceintures et des chaussettes, «nous ne voulons pas nous fixer de limite en termes de pièces», confie Antoine.

Le jeune homme trouve fascinant que certains vêtements, si «costauds» traversent les âges et se retrouvent sur le marché de la seconde main aujourd’hui. Il compte bien offrir à leurs T-shirts le même sort. Pour ce faire, la marque Elem suggère même à sa clientèle des conseils d’entretien sur son site internet.

«Nos clients, principalement des jeunes entre 25 et 35 ans, sont déjà acquis à la cause d’une consommation plus respectueuse du vivant. Quand on achète un T-shirt à 70 francs, on sait pourquoi on le fait. C’est le prix dérisoire des grandes enseignes qui est indécent!» s’indignent les membres de la marque fribourgeoise.
Régine Gapany

https://elemclothing.ch

 

  • JÉRÉMY RICO
  • «C’est le prix dérisoire des grandes enseignes qui est indécent!» Antoine Panchaud

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