Plus de 175 signatures pour un Conseil général

POLITIQUE GRANGES (VEVEYSE)

Granges votera sur la création d’un Conseil général. L’initiative populaire a abouti. Les initiants sont parvenus à récolter 177 signatures en moins de quinze jours, alors qu’il en fallait au minimum soixante-quatre. Le Conseil communal se penchera sur la question lundi.

Cent septante-sept citoyens de Granges (Veveyse) estiment qu’il est temps, pour leur commune de quelque 880 âmes, de se poser la question sur la pertinence d’un législatif élu de trente membres. La population se prononcera le 17 mai prochain. Le groupe d’initiants – composé d’une vingtaine de personnes – est parvenu à récolter 183 signatures, comme l’indiquait la Feuille officielle de vendredi dernier. Après vérification, le secrétariat communal a finalement dénombré 177 paraphes valables.

Les initiants avaient jusqu’au 14 mai pour récolter 64 signatures (l’équivalent du dixième des électeurs) afin que l’objet soit soumis en votation populaire (voir Le Messager du 14 février dernier). «Nous aurions pu récolter davantage que les 177 signatures valables, mais nous voulions laisser le plus de temps possible au Conseil communal pour organiser sereinement les discussions et la votation, précise Frédéric Bracher, membre du groupe de citoyens en faveur de l’initiative. Ce qui ressort des premiers échanges avec la population, c’est qu’il y a un intérêt pour qu’un débat ait lieu.»

Prise de position attendue

Le syndic de Granges André Droux indique que la question sera à l’ordre du jour de la séance du Conseil communal, lundi soir. Il estime qu’il y a encore des «points d’interrogation», notamment si un législatif de trente élus serait «viable» dans une commune de 640 votants. Il attend des précisions de la part des initiants: «Les éléments qui sont actuellement en notre possession ne nous permettent pas de nous prononcer.» Pour finir, André Droux observe un «manque d’homogénéité» dans les besoins auxquels devrait répondre la création d’un Conseil général.

Le groupe d’initiants préparera prochainement un argumentaire détaillé et souhaite une démarche d’informations commune avec le Conseil communal. Frédéric Bracher estime qu’un Conseil général permettrait d’éviter d’avoir des «majorités de circonstance» en fonction des points à l’ordre du jour et des personnes présentes aux assemblées communales. Selon le syndic, en moyenne entre quarante et cinquante citoyens y participent. Flore Binggeli, également membre du groupe d’initiants, ajoute que, en cas d’instauration d’un Conseil gé- néral, un droit d’initiative et de référendum est garanti à la population, «ce qui est un réel avantage quant au système actuel, aucune voie de recours n’étant aujourd’hui possible quant aux décisions de l’assemblée communale».

«Déséquilibre» des assemblées

Les deux personnes, qui soulignent que le groupe soutenant l’initiative est «apolitique» et «sans hiérarchie», s’accordent sur le fait que le Conseil général offrirait une «meilleure séparation» des pouvoirs entre exécutif et législatif. «Lorsqu’un petit nombre de citoyens est présent aux assemblées communales, un déséquilibre peut s’opérer, car les sept conseillers communaux peuvent exercer leur droit de vote», estime Frédéric Bracher. Quant au coût d’un législatif élu, il préfère parler «d’investissement»: «Certes, un Conseil général va engendrer des frais supplémentaires, mais la prise de décisions sera améliorée.» Il rappelle aussi que des jetons de présence sont versés aux membres des différentes commissions, «dont certaines seront appelées à disparaître dans leur forme actuelle».

Pour rappel, le 9 février dernier, Bossonnens avait, à une courte majorité, décidé de maintenir l’assemblée communale, en refusant l’introduction d’un législatif de trente élus, à la suite d’une initiative similaire. En Veveyse, seuls Châtel-St-Denis (6971 habitants) et Attalens (3521) disposent déjà d’un législatif élu.

Valentin Jordil