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Veveyse

Pour respecter le français académique

Savio Michellod et un collègue ont déposé une question parlementaire pour que l’Etat respecte le français académique. DR

Dans une question parlementaire, le député Savio Michellod et un collègue ont demandé à ce que le Conseil d’Etat se positionne pour ou contre le respect du français académique.

Pour que le canton de Fribourg puisse s’appuyer sur les usages et les règles déterminés par l’Académie française, les députés libéraux-radicaux Savio Michellod (Granges) et Sébastien Dorthe (Villarssur-Glâne) ont déposé une question parlementaire. Cette dernière a pour but de déterminer la position du Conseil d’Etat.

«Depuis maintenant quelques années, nous assistons à d’incessantes attaques de la langue française provenant de milieux politisés qui essaient par tous les moyens de déconstruire le langage à des fins idéologiques», expriment les deux membres du Grand Conseil. Ils prennent comme exemple, pour étayer leurs propos, l’écriture dite inclusive ou le langage épicène.

Ainsi, Savio Michellod et son collègue souhaitent s’inspirer de la «seule et unique institution et autorité morale, intellectuelle et référentielle garante de la langue française», à savoir l’Académie française. «En octobre 2017, elle déclarait que la multiplication des marques orthographiques et syntaxiques qu’elle induit aboutit à une langue désunie, disparate dans son expression, créant une confusion qui confine à l’illisibilité.»

Un cri d’alarme

Cette confusion alourdirait la tâche des pédagogues et celle des lecteurs selon l’institution. Elle a lancé un cri d’alarme. «Devant cette aberration inclusive, la langue française se trouve désormais en péril mortel, il est déjà difficile d’acquérir une langue, qu’en sera-t-il si l’usage y ajoute des formes secondes et altérées? Comment les générations à venir pourront-elles grandir en intimité avec notre patrimoine écrit?»

Les deux membres du Législatif cantonal aimeraient que l’Etat de Fribourg puisse avoir comme référence les usages et les règles déterminés par l’Académie française. «Défendre la langue française académique, c’est défendre un héritage dont nous sommes nous toutes et tous, Fribourgeoises et Fribourgeois, de dignes et estimés représentants.»

Pour eux, en focalisant le débat sur l’usage d’incantations graphiques (point médian), «l’écriture inclusive a pour effet d’installer une langue seconde dont la complexité pénalise les personnes affectées d’un handicap cognitif, notamment la dyslexie, la dysphasie ou l’apraxie».

Ne pas généraliser

Alors qu’elle s’autoproclame plus égalitaire, l’écriture inclusive a pour effet «concret» d’aggraver des inégalités. Savio Michellod et Sébastien Dorthe ont eu des mots forts. «En conséquence, son utilisation par les institutions étatiques ne doit en aucun cas se généraliser.»

Ils ont donc choisi de déposer une question parlementaire en soulevant trois interrogations. «Quelle est la position du Conseil d’Etat face à l’écriture inclusive en particulier le point médian et quelle est la valeur de la documentation figurant sur le site internet du Bureau de l’égalité hommesfemmes et de la famille?» Il voulaient savoir pourquoi était-il recommandé d’user de principes non académiques?
«Le Conseil d’Etat est-il prêt à s’engager pour que les règles de la langue fran- çaise, soit celles émanant de l’Académie française, soient respectées par l’ensemble des institutions étatiques cantonales et communales?» Voilà ce que les deux députés libérauxradicaux aimeraient savoir.

Maxime Schweizer

 

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