Logo

Veveyse

Quand la neige vient à manquer

Avant mercredi, le décor était plus brun que blanc autour du canon à neige mobile, testé cette saison aux Paccots. MMS

SKI LES PACCOTS

Cet hiver, la station des Paccots a pris l’initiative de louer un canon à neige afin de combler plusieurs zones insuffisamment couvertes. Cet essai s’avère concluant pour mieux prévoir l’avenir et faire face au déficit récurrent d’or blanc.

Ces temps, les gestionnaires des stations de moyenne montagne ont de quoi se faire des cheveux blancs face au manque de neige. Aux Paccots, l’initiative a été prise de louer un canon à neige mobile. «Nous savons depuis toujours que l ’enneigement est notre point faible», reconnaît Fabien Morand, président de la société des remontées mécaniques Monte-Pente Corbetta SA.

En effet, la station ne dispose pas, à ce jour, de canons à neige sur le domaine skiable. «Notre démarche consiste, cet hiver, à procéder à un essai pour mesurer les effets sur l’enneigement, mais également à acquérir un savoir-faire. Utiliser ce type de matériel n’a rien d’évident», explique Fabien Morand.

Premiers tests concluants

A l’heure actuelle, différents systèmes existent sur le marché. Le matériel loué aux Paccots est breveté. «S’équiper représente un investissement important, précise le président des remontées mécaniques. Le coût de la location s’élève pour la saison à 6000 francs. Le canon n’utilise que de l’eau, sans aucun additif et aucun impact pour l’environnement. Nous avons pu nous brancher sur une borne hydrante de la commune et nous lui en sommes reconnaissants.»

Le canon peut être déplacé autant que nécessaire, puisqu’il a été installé sur une luge. Mais plusieurs conditions pour son fonctionnement ne sont pas à négliger. «Les premiers tests ont permis de voir que les températures sont très localisées, variables. Selon les emplacements et les courants, les différences peuvent aller jusqu’à deux ou trois degrés, détaille Fabien Morand. Pouvoir produire de la neige se joue à très peu de chose.» Le taux d’humidité influe également sur la production de la couverture neigeuse.

Cela suppose d’avoir, au minimum, une température de travail de moins quatre degrés pour la production de neige. Et si la température remonte trop, le canon s’arrête automatiquement. «L’expérience s’avère positive avec un coût de location amorti. Les dameurs ont également très bien travaillé pour favoriser la qualité des pistes», souligne le président. Au niveau des pistes des Joncs et de La Cagne, le déficit d’enneigement a pu être momentanément comblé.

Chaude saison

En pleine période des relâches de février, avec la succession des vacances vaudoises actuelles et celles de Fribourg à venir, la situation reste néanmoins tendue. Surtout au vu de l’absence de précipitations et d’un refroidissement significatif. Pas sûr que la neige de ce milieu de semaine fasse la différence. La succession de deux tempêtes est venue rendre un peu plus critique l’exploitation. Des arbres sont tombés et ont contraint à des travaux sur une installation.

Le Magic Pass pourra-t-il atténuer l’effet de ces conditions climatiques? «Il est trop tôt pour tirer un bilan, indique Fabien Morand. Nous avons pu ouvrir en décembre et janvier, mis à part les pistes de Corbetta et de la Cierne. Le fonds de garantie du Magic Pass fonctionne selon la répartition entre les stations et la proportion des montées enregistrées sur chaque site.»

Du côté des écoles de ski, les constats sont identiques devant ces conditions météorologiques aléatoires. Cette situation les a contraintes à trouver des alternatives avec des transferts de leurs cours vers Les Diablerets et Les Mosses. «L’hiver ne nous a pas aidés, la saison est catastrophique. Mais la station des Paccots se bat pour faire le nécessaire. L’installation du canon à neige, déplacé selon les températures, a permis de bien blanchir le bas des pistes et de sauver des jours d’ouverture», indique Christophe Grenard, directeur de l’école de ski G’lys.

Pour le responsable de l’Ecole suisse de ski Silvain Genoud, l’exploitation du canon s’avère favorable: «Cela fait longtemps que nous n’avions pas eu un aussi mauvais hiver. On a vu d’un très bon œil l’arrivée du canon à neige, ce qui nous a permis de maintenir nos cours de ski.» Les échos viennent confirmer l’intérêt de l’installation. Mais les prochaines semaines seront décisives.
 

Michel Machicoane Stocker

Ce contenu provient de notre ancien site web. Il est possible que sa mise en page ne soit pas idéale. En savoir plus

Dans la même rubrique