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Quentin Bochud à la conquête de Top Chef

Philippe Etchebest a attibué cinq étoiles à l’agneau fumé au sapin de Quentin Bochud. L’Attalensois de 31 ans a atteint la finale hebdomadaire. VJ

CUISINE ATTALENS/BORDEAUX

Cette semaine sur le petit écran, Quentin Bochud s’est qualifié pour la finale hebdomadaire d’Objectif Top Chef sur M6. L’Attalensois de 31 ans raconte son expérience à Bordeaux et son attachement à la cuisine. Portrait.

Son agneau fumé au sapin et son porc au caramel ont fait valser les papilles du chef Philippe Etchebest. Grâce à ces deux plats, Quentin Bochud participe à la finale hebdomadaire d’Objectif Top Chef, aujourd’hui à 18 h 40 sur M6. Il a franchi la première étape et il espère désormais faire partie des finalistes du concours. Compétiteur, il veut participer à Top Chef. Le chemin de Quentin Bochud vers le monde culinaire n’était pas forcément tracé. Il a grandi plutôt avec un ballon dans les pieds qu’avec une toque sur la tête. L’Attalensois de 31 ans s’est construit au fur et à mesure des ses expériences. Notamment lorsqu’il étudiait à Fribourg. «Je me suis rendu compte que je prenais du plaisir à préparer des plats, partage l’intéressé. Je voulais bien cuisiner.»

Ingénieur en chimie, c’est tout naturellement qu’il se tourne vers la cuisine moléculaire. «A mes débuts, j’étais vraiment fan. Après, je ne voulais plus trop dénaturer les choses.» Il tire un parallèle entre sa profession et sa passion. «Les deux domaines sont proches. La chimie reste de la cuisine et la cuisine reste de la chimie. Il y a des mélanges, des tests, des résultats…»

Le déclic s’est produit dans les cuisines de Denis Martin à Vevey. Avec deux collègues, Quentin Bochud avait cuisiné des plats sous l’œil expert des chefs. «C’était une réelle immersion. J’ai remarqué beaucoup de différences entre la cuisine à la maison et professionnelle. Cette semaine m’a ouvert les yeux sur la beauté du métier.»

«Pas facile au début»

Plutôt instinctif et curieux, Quentin Bochud teste et crée des mélanges de saveurs. Il sait que cela ne marchera pas du premier coup, mais il adore chercher et trouver le bon équilibre. «Ce n’est pas facile au début. Mon premier thon fumé au foin n’était pas une franche réussite. Comme mon agneau fumé au sapin. Au début, il fallait s’accrocher.»

C’est sur Instagram que ce fan de football et de montagne s’est fait repérer par les recruteurs de M6. Une première fois en 2019 et une seconde en 2020. Toutefois, il a failli ne pas participer à Objectif Top Chef. «L’année passée, le timing était trop court. Cet été également, mais avec le Covid-19, tous mes projets ont été annulés et mon agenda était vide.»

Il a alors dû s’astreindre à une dizaine d’heures de casting en vidéoconférence pour tester sa personnalité. Le côté culinaire est venu plus tard. Le Veveysan a eu deux jours pour présenter un plat qui raconte son histoire, le prendre en photo et envoyer la recette à Paris. «J’ai choisi de présenter l’agneau fumé au sapin. J’adore la viande et j’apprécie la montagne. Je suis allé cueillir les ingrédients de la sauce. Ce plat me représente bien.» Ce mets lui a d’ailleurs fait gagner le concours Une histoire de cuisine… organisé par Stéphane Décotterd cet été.

L’aventure d’Objectif Top Chef a commencé à la mi-juin et s’est terminée après trois mois de tournage. Quentin Bochud a multiplié les aller-retour jusqu’au Château La Lagune, un domaine viticole près de Bordeaux. «Tout s’est bien passé. Au début, c’était dur, parce que je n’avais pas l’habitude d’être filmé et de raconter mon plat. Ensuite, je m’y suis habitué. Le pire, c’était le stress du concours.»

Des journées éreintantes

Les journées étaient longues pour les 108 candidats. «Parfois, nous étions sur le pont de 6 h 45 à 19 h 30. Nous avons dû respecter un protocole strict en dehors du champ des caméras.» Les séquences en cuisine restent un très bon souvenir pour Quentin Bochud. «Durant la première épreuve, j’ai préparé mon traditionnel agneau fumé au sapin que j’ai fait goûter au chef Etchebest. C’est comme faire des passes avec Zidane. Grâce aux cinq étoiles récoltées, je me suis qualifié pour le battle.»

Durant cette épreuve longue de 1 h 20, il a affronté une autre candidate. Le mets imposé: le porc au caramel. «Le plus compliqué était de trouver une idée originale. J’avais envie de me détacher du traditionnel plat asiatique tout en rappelant son origine. J’ai cuit le porc au four à micro-ondes pour me démarquer.» Il a remporté son duel. «Le chef Etchebest essaie souvent de te déstabiliser, c’est son rôle. Il a noté quelques imperfections à la présentation, mais ma créativité et le goût ont fait la différence.»

Cette victoire lui a ouvert les portes de la finale hebdomadaire de ce soir. Quentin Bochud ne veut cependant pas s’arrêter là. «Je suis un gros compétiteur et un mauvais perdant. C’est déjà fou d’être ici, mais je vise le plus loin possible.»

Cette expérience et son amour pour la cuisine vont-ils lui donner l’envie de changer de profession et de reprendre un restaurant? «On verra. Après, il ne faut pas oublier que c’est un monde dur avec beaucoup de concurrence. Si je saute le pas, j’ai envie de bien faire les choses, donc ça demande réflexion.»
Maxime Schweizer

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