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Silvain Monney sélectionné à Locarno

Silvain Monney (à dr.) et son coréalisateur Samuel Patthey ont présenté leur film d’animation Ecorce au Festival du film de Locarno. SABINE CATTANEO/LOCARNO FILM FESTIVAL

FILM D’ANIMATION FRIBOURG/LOCARNO

Le dessinateur de presse du Messager, Silvain Monney, a récemment participé au Festival du film de Locarno.

Son court métrage d’animation Ecorce, coréalisé avec Samuel Patthey, était en effet sélectionné.

L’œuvre livre le ressenti des deux artistes sur le monde des EMS, leurs impressions ayant été recueillies à la Villa Beausite, home fribourgeois.

Huit à douze images par seconde. Ce qui représente, pour un court métrage de quinze minutes, des milliers d’illustrations. Ecorce, film d’animation coréalisé par Samuel Patthey et Silvain Monney, était à l’affiche du dernier Festival du film de Locarno, qui s’est tenu du 5 au 15 août. Le nom du deuxième artiste aura certainement mis la puce à l’oreille des lecteurs du Messager, puisque à chaque toutménage, celui-ci y signe un dessin de presse, lié à l’un des sujets d’actualité compris dans l’édition. Cette semaine, par exemple, Silvain Monney s’est penché avec humour sur les différentes «plantes» qu’il est possible de cultiver (voir en page 5).

Un choix sans doute influencé par son emploi du temps: le Fribourgeois a récemment entamé un apprentissage d’horticulteur, qui vient s’ajouter à ses activités artistiques. Or, c’est lors de sa première formation, en dessin animé à la Haute Ecole d’art et de design de Lucerne, qu’il a fait la connaissance de Samuel Patthey. «Après avoir visité l’un de ses proches dans un EMS, il m’a proposé que nous nous lancions tous les deux dans l’élaboration d’un film animé sur ce monde-là. Ça m’a tout de suite bien botté, parce que c’est vrai qu’au sein de ces établissements, il y a une ambiance particulière. C’est un super sujet.»

Impressions sur place

L’idée est apparue en 2018. Deux ans plus tard, Ecorce est terminé. Le court métrage livre les ressentis des deux compères, recueillis pendant près d’une année dans le home médicalisé Villa Beausite à Fribourg. «L’EMS nous a ouvert grand les portes. Nous allions principalement dans les espaces publics, et nous avons énormément partagé avec les résidents. Nous avons tissé des liens avec eux et avec le personnel. Nous avons eu la chance, par exemple, de suivre les aides-soignants, de jour comme de nuit.» Leur œuvre achevée au mois de mars, Samuel Patthey et Silvain Monney se réjouissaient de la présenter au home. Seulement, les mesures sanitaires liées à la propagation d’un certain virus, prises le 16 mars par les autorités, ont rendu ce dessein impossible au dernier moment. «Nous n’avons malheureusement toujours pas pu leur montrer notre film», déplore le jeune homme de 27 ans.

Etape importante

En revanche, le comité de sélection du Festival du film de Locarno, lui, l’a vu. Et l’a sélectionné. «Nous étions hyper contents quand nous avons appris la nouvelle, retrace Silvain Monney. Pour un court métrage, c’est énorme comme étape! C’était l’un des festivals que nous visions. Pour la suite, c’est vraiment une bonne chose.» Situation de crise sanitaire oblige, la manifestation n’a pas pu se déployer sous sa forme habituelle. «C’était une version réduite, un festival un peu fantôme. C’était… bizarre (sourire). Comparé à une année normale, ça n’avait rien à voir. D’ailleurs, les organisateurs n’ont conservé que notre compétition, celle des courts métrages, intitulée “Pardi di domani”.»

Si le film n’a pas été primé, Silvain Monney est néanmoins très fier qu’il ait été retenu. «C’était déjà chouette que d ’aller le montrer dans une vraie salle, avec un peu de public, et de pouvoir en discuter après la projection. En plus, ça nous a permis, avec ma copine Valentine Moser (qui s’est chargée des animations d’Ecorce, n.d.l.r.), de faire un peu de tourisme au Tessin (rires)

Remarquer les singularités

Le film, quant à lui, ne laisse pas indifférent. Portant sur la vie quotidienne des résidents d’EMS, il est décrit par Silvain Monney comme une «plongée sensorielle, une expérience poétique et métaphorique de cet universlà». Ne suivant pas forcément un fil conducteur clair, il consiste en une succession de saynètes, des moments cocasses ou anodins croqués sur place. «Nous tentions de rester aussi proche des dessins que nous avions dans nos carnets. D’ailleurs, ceux-ci ont été représentés dans le film.» La bande-son, principalement composée d’enregistrements réalisés à la Villa Beausite par Florian Pittet, est tout bonnement impressionnante. Le rendu final est empreint de subtilité et de détails bien sentis.

Ecorce a d’autres rendez-vous programmés. «Il est sélectionné dans certains festivals internationaux, déclare Silvain Monney. A Bilbao et à Stockholm, notamment. Après une année dans ce genre d’événements, un court métrage est souvent partagé plus largement. Comme il porte sur les EMS, nous avons contacté les différentes associations faîtières pour le présenter dans des homes, ce qui nous tient à cœur. Par la suite, il sera certainement mis en ligne.» Christian Marmy

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