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Veveyse

Un débat par tous-ménages interposés

En vue de la votation sur l’introduction d’un Conseil général à Granges, le 27 septembre, des affichent et des slogans sur des balles rondes sont apparus dans le village. VJ

VOTATION GRANGES (VEVEYSE)

A Granges (Veveyse), la campagne sur l’introduction d’un Conseil général bat son plein... via des tous-ménages envoyés aux habitants.

L’initiative citoyenne voulant introduire un Conseil général divise fortement le village de 878 âmes. A l’approche du vote, le 27 septembre, la campagne s’intensifie dans les boîtes aux lettres. En trois semaines, pas moins de cinq tous-ménages sont parvenus aux habitants. La première salve date du 21 août, date à laquelle le groupe d’initiants et le Conseil communal ont dévoilé leurs arguments (voir Le Messager du 28 août dernier). Si l’exécutif se réjouit «de l’intérêt porté par la population à la chose publique», il estime qu’un législatif élu, à Granges, est «une fausse bonne idée».

Quelques jours plus tard, Fran- çois Jordil, syndic de 1996 à 2001, signait une lettre ouverte dans laquelle il s’interroge: «La commune de Granges va-t-elle perdre son âme?» Il estime qu’un «courant de propos (...) envahit et perturbe la vie de l’endroit». Il appelle à une «sérieuse réflexion» sur la question: «Ce qui serait regrettable, c’est que les citoyennes et citoyens de la commune seraient privés de participer aux assemblées communales (...). Un droit important pour chacune et chacun, une valeur et aussi une faveur.»

D’anciens syndics se mobilisent

Une seconde lettre ouverte, signée par l’actuel syndic André Droux et trois de ses prédécesseurs Jean-François Vionnet, François Jordil et Armand Gabriel, est parvenue, deux jours plus tard, aux habitants: «Avec notre expérience de syndics, de membres de l’exécutif, nous estimons toutefois que ce n’est pas réaliste et que l’introduction d’un Conseil général générerait un surplus et une complexification de travail difficilement absorbable par les membres de l’exécutif. (...) Le modèle actuel, bien qu’imparfait, reste une bonne solution pour une commune de 878 habitants, à condition que la population continue de se rendre aux assemblées communales pour s’exprimer et défendre la démocratie directe.» Dernièrement, une habitante «qui n’a pas peur des changements», Pascale Cuénoud Golay, a répondu à François Jordil, dans une nouvelle lettre ouverte: «Monsieur Jordil nous invite à prendre le temps de réfléchir sérieusement et objectivement à ce que nous souhaitons pour notre commune.» Elle aussi, pose une question parmi d’autres dans son texte: «Un Conseil général ne nous permettrait-il pas d’une autre manière de se prononcer?» Elle conclut: «Je crois profondément que ce n’est pas un changement qui peut faire de l’ombre à notre bien vivre à Granges, auquel nous contribuons tous! C’est pour cela que notre belle commune ne peut pas perdre son âme.»

En parallèle, des affiches avec un «oui», sur fond d’un paysage villageois, ont fleuri, dans les jardins, du côté des partisans. Tandis que des messages ont été inscrits sur des balles rondes, chez les opposants: «Le pouvoir aux citoyens. Non au CG (Conseil général, n.d.l.r.).» Le débat risque encore d’être nourri jusqu’au 27 septembre. Les citoyens de Granges diront alors, dans les urnes, s’ils veulent un législatif élu en lieu et place de leur assemblée communale. Glenn Ray

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