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Veveyse

Une année scolaire pas comme les autres

de lundi. ARCH. J.-B. MOREL / LA GRUYÈRE

COVID-19 ÉTUDES

Depuis lundi, tous les élèves dès l’école secondaire doivent porter le masque dans le périmètre scolaire. Les adultes, notamment les enseignants, doivent également respecter cette règle édictée par le Conseil d’Etat fribourgeois vendredi dernier. Les écoles supérieures poursuivent les cours à distance. Quatre personnes des différents degrés de scolarité témoignent.

Les élèves fribourgeois à partir de la 9H ont vécu une rentrée masquée lundi. Le Gouvernement a annoncé cette mesure vendredi dernier. Le port du masque a donc été étendu aux cycles d’orientation. «Les élèves doivent respecter cette mesure durant les séquences d’enseignement, lors des déplacements dans les bâtiments et pendant les pauses», a annoncé Jean-Pierre Siggen, directeur de l’Instruction publique. Cette mesure est valable jusqu’au 30 novembre, au minimum.

Les enseignants dès la 1H doivent également porter le masque dans le périmètre scolaire. Une règle qui s’étend à tous les adultes. Jean-Pierre Siggen a également demandé à ce que les établissements «renoncent à l’organisation des fêtes de Noël qui réunissent parents et enfants». Tous les élèves et étudiants sont donc touchés par ces mesures sanitaires. Aux degrés supérieurs, collégiens et universitaires ne sont pas épargnés. Emile Bergmann, enseignant 7H à Châtel-St-Denis, et trois étudiants de différents degrés de scolarité racontent leur quotidien dans cette situation particulière.
Maxime Schweizer


Emile Bergmann, enseignant 7H à Châtel-St-Denis, à l’école du Bourg

«J’ai de la chance, car je n’ai eu aucun élève testé positif ou en quarantaine. Entre eux, ils ne parlent pas énormément de la situation actuelle et ne questionnent pas les deux camarades qui portent des masques en classe. Pour ma part, ce n’est pas facile, pour une première année d’enseignement, de devoir se plier à toutes les mesures. Mais je suis très content de pouvoir donner des cours en présentiel même si je dois porter le masque.»

«En ce qui concerne le retard accumulé au printemps, j’ai remarqué qu’ils ne concernent pas tous les élèves. Ceux qui ont de la facilité, comme ceux qui ont plus de difficultés, font preuve de continuité. Entre les deux, je me suis rendu compte qu’ils ont davantage de peine désormais. Ensuite, je ne pense pas qu’il y a un manque certain, mais plutôt un déficit d’approfondissement dans certaines matières. Même si, actuellement, nous avons deux temps de conjugaison de retard, je juge qu’il est plus important d’accentuer leur connaissance et qu’ils maîtrisent parfaitement le présent plutôt que de survoler les autres temps verbaux pour être en phase avec le programme.» MS


Mae Moncalvo, Châtel-St-Denis, élève de 10H au Cycle d’orientation de la Veveyse

«C’était bizarre d’être tous masqués en classe à la rentrée. Mais je préfère cette situation à celle que nous avons connue ce printemps. Je suis même contente d’avoir retrouvé l’école après ces mois de classe à la maison. A la fin, le temps devenait long et la situation pénible… Avec le masque obligatoire dans le périmètre scolaire, je trouve qu’il est plus difficile de comprendre les enseignants dans certaines branches et de décrypter leur langage visuel. Il faut s’habituer également à avoir constamment quelque chose sur le visage, surtout qu’il tient chaud.»

«Nous avons eu la piscine cette semaine, nous avons mis les masques jusque dans le vestiaire et avons pu assister à un cours presque normal. Je remarque également que le saut entre la 9H et la 10H n’a pas été facile pour tout le monde. Certaines branches, comme les mathématiques, n’ont pas été assimilées correctement. Heureusement, maintenant que nous sommes de retour en classe, nous pouvons poser des questions au professeur et il peut mieux nous expliquer. Donc, même si nous sommes masqués, l’enseignement en présentiel est mieux assuré.» MS


Alexis Gassuaud, Attalens, étudiant en 4e année au Collège du Sud

«Les mesures au sein du collège sont beaucoup plus cohérentes. Nous devons porter le masque partout, alors qu’auparavant les règles différaient entre les salles de classe et la cafétéria ou les salles de sport, où les distances n’étaient pas respectées sans que l’on doive porter le masque… Cela a été difficile de s’habituer à garder le masque toute la journée, mais, même si cela n’est pas agréable, c’est une nécessité pour stopper la pandémie.»

«Personnellement, je préfère les cours en présentiel. Je me retrouve dans une ambiance favorable au travail et cela se ressent sur ma motivation. A la fin du semi-confinement, c’était difficile d’être assidu à la maison, entre le réveil tardif et toutes les distractions. J’ai perdu un peu le rythme dans certaines branches difficiles, comme les mathématiques. Ma concentration n’était pas idéale et je suis passé à côté de quelques cours importants. Avec la mise en place des plates-formes, il m’a fallu bien deux semaines pour commencer à travailler sérieusement.»

«Nous, les quatrièmes, sommes encore dans le flou concernant l’examen de maturité que nous passons au printemps prochain. Nous attendons de voir si la matière sera adaptée avec le semi-confinement. Tout le monde espère pouvoir le faire!» GR


Marie Chevalley, Châtel-St-Denis, étudiante à la HEP Fribourg, en échange à Berne pour le semestre

«Sur le campus de la HEP Berne, la proportion d’étudiants présents a été divisée par trois selon les cours suivis. Je n’ai donc eu que six cours en présentiel depuis la rentrée de septembre. A l’exception de certaines matières pratiques comme la musique ou le sport, le reste des cours se déroule en ligne. Les cours par visioconférence rendent le tout plus compliqué, encore plus dans une autre langue. C’est bizarre de commencer dans une nouvelle école sans avoir eu aucun contact direct avec les autres étudiants ou les professeurs. Je dois bien reconnaître que beaucoup d’enseignants font l’effort de parler en bon allemand durant le cours et ils demandent aux étudiants de le faire aussi. Ces changements représentent également une grosse charge de gestion et d’organisation. Il faut être capable de passer des cours présentiels aux cours en ligne et se retrouver dans sa matière, ce qui n’est pas toujours évident...»

«J’ai la chance de vivre dans une colocation avec des Bernois. Cela me permet de compenser la frustration engendrée par les cours en ligne et l’absence de contacts sociaux. Malgré le contexte, je parviens à échanger et à progresser en allemand.» GR

  • Marie Chevalley, Châtel-St-Denis, étudiante à la HEP Fribourg, en échange à Berne pour le semestre

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