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Veveyse

Une association fera vivre«l’esprit FeVi» entre deux éditions

Vendredi dernier, à Vevey, le président de Ma FeVi François Pugliese a signé l’acte fondateur de l’Association des amis de la Fête des vignerons. CÉLINE MICHEL/MA FEVI

FÊTE DES VIGNERONS VEVEY

Ma FeVi, Association des amis de la Fête des vignerons, a vu le jour, vendredi dernier. Elle aura pour mission «d’entretenir la flamme» entre les éditions et de transmettre le témoin aux prochaines générations.

«N’attendez pas vingt ans pour chanter et dan ser!» Les derniers mots de Daniele Finzi Pasca, concepteur du dernier spectacle de la Fête des vignerons, clamés à 20 000 spectateurs et 5500 figurants en liesse, ont été entendus. Vendredi dernier, la création de Ma FeVi, l’Association des amis de la Fête des vignerons, a été annoncée, à Vevey, en présence d’une poignée d’invités.

Une idée qui ne manquera pas de séduire les 901 figurants et bénévoles de la région qui ont participé à la dernière Fête des vignerons. «Une tradition n’a de valeur que si elle vit», a déclaré l’abbéprésident de la Confrérie des vignerons François Margot. Il a aussi reconnu que les garants de la tradition, que sont les membres de la Confrérie, «sont toujours un peu fatigués après une fête, et manquent d’énergie entre deux éditions».

Deux entités différentes

Si l’association est née sous le patronage de la Confrérie, Ma FeVi se veut indépendante. Coïncidence, elle est présidée par un autre François: François Pugliese. «Nous avons une convention avec la Confrérie qui assure que les cotisations de Ma FeVi (50 francs par an pour les personnes physiques et 250 francs annuels pour les personnes morales, n.d.l.r.) n’ont pas d’autres desseins que de pouvoir créer le prochain spectacle, précise Fran- çois Pugliese, qui a été figurant en 1977 et 2019. Notre but n’est pas de combler d’éventuels trous financiers.» Pour rappel, les comptes de la dernière édition ont accusé un déficit d’au moins 15 millions de francs. Dix millions de francs ont été couverts par les réserves de la Confrérie, tandis qu’un plan de mesures pour trouver cinq millions avait été élaboré.

La mission principale de l’association sera «d’entretenir la flamme de la Fête des vignerons», inscrite au Patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO. Pour cela, elle organisera ou coorganisera des événements et lèvera des fonds auprès de mécènes. En raison de la situation actuelle et des incertitudes qui demeurent, le calendrier de la nouvelle association est suspendu.

L’association s’occupera également de gérer l’image et le nom de la Fête des vignerons. En plus de la plaque commémorative installée au centre de la place du Marché et du Musée de la Confrérie, un espace lui est désormais consacré sous la Grenette. Ma FeVi gérera aussi les autorisations pour les figurants de revêtir leur ancien costume de parade (chaque figurant avait dû signer une charte l’engageant à ne pas le porter publiquement sans l’autorisation de la Confrérie).

Elina Leimgruber, syndique de Vevey, a salué la création de Ma FeVi, rappelant avec enthousiasme l’ambiance et l’énergie «empreintes de bienveillance», qui ont régné dans sa ville du 18 juillet au 11 août 2019. Selon une étude, la dernière Fête des vignerons a généré 327 millions de francs de retombées, soit plus de trois fois le budget de la manifestation.

Une association qui est «plus populaire» que la Confrérie des vignerons, selon la syndique, puisque chacun peut y adhérer, moyennant une cotisation, contrairement à la Confrérie où il faut être parrainé par deux membres actifs et débourser 300 francs p our y entrer. La «FeVi-famille» «élargie» comptant 12 000 membres, François Pugliese espère enregistrer entre 5000 et 6000 admissions pour son association.

Promouvoir l’héritage de la fête

«L’héritage musical de la dernière Fête des vignerons peut faire partie du répertoire choral de Suisse romande. Nous sommes contents de pouvoir nous appuyer sur une association pour y parvenir», soulignent à l’unisson les compositeurs romands de la FeVi 2019 Valentin Villard et Jérôme Berney.

D’ailleurs, les deux compositeurs sont sur le point d’éditer les partitions des chants et un CD, avec quelques inédits, afin de permettre au plus grand nombre d’avoir accès à la musique qui a davantage charmé le public qu’en 1999. Un concert intitulé Et soudain, je me souviens, regroupant 500 choristes, est prévu le 8 novembre à l’Auditorium Stravinski, à Montreux.

Si des groupes informels sont nés spontanément entre les figurants, les chœurs de la fête ont constitué leur propre association, en février dernier. Ma FeVi se veut une sorte de «faitière» de toutes les troupes. Comme le confirme Marie-Jo Valente, membre du comité: «Ils pourront se reposer sur nous pour promouvoir leurs propres événements ou trouver de l’aide.»

L’appel de Daniele Finzi Pasca risque d’être suivi à la lettre dans les prochaines années. Car on dit qu’il faut dix ans pour oublier une fête et vingt ans pour préparer la suivante: le temps de rallumer la flamme. L’objectif de Ma FeVi? Qu’elle ne s’éteigne plus.
Valentin Jordil

Plus d’infos et adhésions sur www.mafevi.ch

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