Une randonnée en bonne compagnie

PROMENADE ATTALENS

Noël Grandjean et sa femme Isabelle proposent des randonnées en compagnie d’alpagas, au départ de leur ferme RandoAlpagas, à Attalens. Ces balades, en pleine nature et en toute tranquillité, sont très courues des citadins.

«Depuis le mois de juillet, nous n’avons pas arrêté!», s’exclame Noël Grandjean. Avant de lister: «Nous avons reçu beaucoup de familles, des écoles, dont la Haute Ecole d’ingénierie et d’architecture de Fribourg, mais aussi un enterrement de vie de jeune fille.» Mais alors, quelle est cette activité qui a rencontré un succès fou cet été à Attalens? Il s’agit de balades accompagnées d’alpagas ou de lamas que la ferme RandoAlpagas propose depuis un peu plus d’une année.

En 2014, alors qu’il approche de la retraite, Noël Grandjean songe à réaliser un rêve, celui de posséder un troupeau. Avec son épouse, ils se tournent vers l’élevage d’alpagas et de lamas, des animaux dont l’entretien est relativement facile: «Ces camélidés ne sont pas difficiles à élever, il suffit d’avoir du terrain et de leur construire des abris.» Pour commencer, le couple attalensois accueille deux femelles portantes, Cassiopée et Caramel. Quelques jours après, elles donnent naissance à leurs filles Tina et Leïla. Alors que l’aventure RandoAlpagas prend doucement forme pour Noël et Isabelle Grandjean, les premières promenades peuvent commencer.

Le troupeau n’a cessé de s’agrandir et compte, aujourd’hui, seize alpagas et un lama, Martin. Bien intégré, ce dernier apprécie notamment de partir en vadrouille accompagné de Larry et d’Oscar. Les alpagas les plus âgés, Cassiopée et Caramel, ont respectivement 10 et 9 ans, quant aux petits derniers, Obiwan et Aramis, ils sont âgés de 2 et 3 ans. A Attalens, les camélidés profitent d’un large enclos, où ils peuvent paître en toute tranquillité tout en récupérant de leurs escapades dans la campagne avoisinante.

Craintifs, mais apaisants

Avant de partir en vadrouille avec un alpaga ou un lama, encore faut-il dresser ce dernier. La plupart des animaux de Noël Grandjean commencent leur entraînement à l’âge d’une année. Pour commencer, il faut les habituer à se promener en compagnie humaine: «Nous leur accrochons un licol, une sorte de harnais, autour de la tête. Une longe y est attachée, pour nous permettre de guider l’animal durant la balade», explique l’éleveur de 59 ans. Une longe à laquelle il faut parfois bien s’accrocher. Animaux de nature craintive, ces camélidés ont en effet tendance à prendre peur au moindre bruit ou mouvement dans les fourrés.

Les randonnées se font obligatoirement à partir de deux animaux, une particularité que l’habitant d’Attalens explique: «Il ne faut jamais laisser un lama ou un alpaga seul, il serait vite malheureux. Ces espèces sont habituées à vivre en groupe.» Noël Grandjean compte quelques fortes têtes dans son cheptel, qui lui causent parfois des frayeurs. Il se souvient ainsi: «Lors d’une balade, Caramel en a profité pour fuguer alors que la nuit arrivait. Nous avons mis 2 h 30 à la récupérer!» Preuve de l’excellent sens de l’orientation des alpagas, la femelle était sur le chemin du retour lorsqu’elle a été retrouvée, non loin de la ferme.

Si certaines excursions ne sont pas de tout repos pour le cinquantenaire, la plupart de ses clients reconnaissent l’effet apaisant de ces quelques heures passées avec les camélidés. «Nous avons beaucoup de citadins, de Lausanne ou de Genève, qui viennent se promener à la ferme. Ils trouvent nos randonnées très reposantes, et apprécient particulièrement le contact avec les animaux.» Au terme de la promenade, les randonneurs sont invités à nourrir les alpagas. Les plus férus peuvent même repartir avec une pelote de laine de leur compagnon de route, de quoi garder un souvenir de ce moment de complicité entre homme et animal. Glenn Ray